Bonus : Des éclats de toi...

31 5 9
                                    

Eden, je n'ai jamais oublié ta noirceur, toi qui portais mon passé et un soupçon d'aujourd'hui. Tu vis en moi comme un souvenir qui parfois se réveille. Je sens que tu me rappelles à toi. Tu es si belle et si dure pourtant. Sublime Eden... Tu fais partie de moi, tu es l'encre de ma plume et le sel de mes larmes d'hier et de toujours. Tu en as porté fièrement les maux. Eden je crois que tu n'es jamais vraiment partie... 

Encore aujourd'hui mon cœur est rempli de quelques éclats de toi, de restes de torture. Je revois le feu de ta colère, l'acidité de tes larmes, je te revois en moi. Parfois tu me chuchotes à l'oreille que tout ira bien et j'ai tant de mal à te croire. 

Ce que tu portes aujourd'hui ce sont les souvenirs d'hier et les douleurs du présent. Un vent glacial de solitude, un espace infini autour de moi que personne ne vient jamais briser. Un vide éternel... Je tente de lever la tête, le chemin est long et je sais que tu guettes mes dérives, tu surveilles le moindre écart à ma ligne droite. 

Tu m'attends. 

J'ai aimé à en perdre les sens, Eden, il y a si peu de temps. C'est à cet instant précis que tu m'as retrouvée, le jour où, par erreur je l'ai perdu... Il était mon plus bel hiver, mon étoile chaque matin. J'attendais son regard et ses mots d'amour chaque jour sans me douter que je finirai par te confier ce souvenir. J'aurais voulu qu'il demeure mon présent. J'aurais dû aimer tellement mieux... Je vis avec le poids de ma conscience aussi lourd que le sublime de ta révérence. Les erreurs sont enchaînées comme si j'allais inévitablement plonger. Cet hiver me manque, Eden, peux-tu me le rendre ? Les regrets se mêlent aux cris que je ne veux plus entendre. 

Tu sais quoi ? Parfois j'aimerais tout éteindre, ne plus parler et me souvenir pour revivre un instant ce qui s'est brisé quand dans l'ombre je me suis jetée.  Tu vis pour me rappeler que je trébuche sur des doutes et que je m'écorche avec des peurs. Oh mon Eden... Quand la plume m'aide à me soigner, j'aimerais tant corriger le passé. J'aimerais tant oublier le noir pour écrire l'avenir aux couleurs de l'espoir. Tu demeures comme ces instants de cauchemar hors du temps qui se répètent si souvent. 

Pour tout ce que j'ai de plus sombre, tu vivras en moi.

A mon Eden... 

Torturée. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant