Aurélie a douze ans. Elle habite en Belgique . En ce moment, elle est en train de fouiller dans son armoire, cherchant des vêtements à mettre pour la soirée pyjama du lendemain soir organisée avec ses deux meilleures amies Julie et Marie. Soudain, elle se fige. Au fond de l'armoire, elle vient d'apercevoir une sorte de petit écran. Elle s'approche. Sur l'écran, la photo d'une maison en plein milieu de la campagne. Aurélie ne se rend compte que l'écran diffuse une vidéo seulement quand un oiseau s'envole d'un arbre. À part ça, tout est calme. Le cerveau de l'adolescente bouillonne, cherchant l'explication la plus probable à l'arrivée de cet objet dans sa chambre. Ses parents lui auraient-ils acheté une télé pour lui faire une surprise ? Non, ils n'étaient pas assez bête pour l'accrocher au fond de son armoire là où elle serait totalement caché par ses vêtements et ses jouets. Tout à coup, une jeune femme entre dans son champs de vision. Elle est fine, de petite taille et doit avoir une trentaine d'années. Ses longs cheveux châtains qui ondulent avec le vent encadrent une tête fine et pâle mais figée dans une expression de terreur. Instinctivement, Aurélie s'approche, espérant deviner la cause de cette peur. Mais, au moment où elle s'appuie sur le petit écran, elle se sent basculer en avant. Elle tombe et ses mains cognent la terre.
La jeune fille se relève sous le choc. Elle ne pouvait quand même pas avoir traversé l'écran ! Avant qu'elle n'ait pu faire le moindre geste, elle entend des pas qui s'approchent d'elle à sa gauche. Sans hésiter, elle se précipite de l'autre côté et se cache derrière le coin droit de la maison. Elle essaye de comprendre ce qu'il se passe et regarde autour d'elle. De sa cachette, elle aperçoit la femme qu'elle a vu sur la vidéo. Celle-ci se débat contre un homme qui lui tient les bras et crie :
" Non, ne touchez pas à mes enfants ! Laissez- les ! Prenez-moi si vous voulez mais ne leur faites pas de mal ! "
La dame regarde à travers une fenêtre mais de là où est Aurélie, elle ne peut pas voir ce que la femme voit. La jeune adolescente découvre une porte ouverte qui donne sur la maison à quelques mètres d'elle. Elle s'en approche lentement et s'arrête brusquement. Deux hommes, poignards en mains, s'approchent de deux bébés. Ils sont encore assez loin des deux enfants. Sans réfléchir, elle se précipite vers eux, les prend dans ses bras et coure à l'extérieur de la maison. Les hommes poussent des exclamations de surprise. Elle entend leur course derrière elle tandis qu'elle se dirige vers l'endroit où elle est arrivée, les deux enfants toujours dans les bras. Elle continue à courir et, tout à coup, se prend les pieds dans ses jouets et s'écrase sur le sol de sa chambre. Les deux bébés se mettent à pleurer. Une fois qu'Aurélie a repris son souffle et les a calmés en les prenant dans ses bras, elle les observe.
Elle estime que les deux enfants doivent avoir un an. Il se ressemblent même si Aurélie pense, sans en être totalement sûre, qu'il s'agit d'une fille et d'un garçon, peut-être jumeaux. La petite fille a les cheveux blonds et le garçon les a bruns. Ils sont adorables.
La jeune fille détourne le regard des enfants et s'approche de l'écran. Elle se retient de justesse de s'appuyer contre le fond de l'armoire et décide par prudence de s'en éloigner d'environ un mètre.
Devant la maison, les deux hommes armés ont l'air de la chercher. Mais il y a quelque chose de bizarre. C'est comme s'ils avançaient en accéléré. Aurélie observe la femme qui se débat et l'homme qui l'emprisonne ; eux aussi se déplacent beaucoup plus rapidement qu'ils ne le devraient.Aurélie n'a pas le temps de réfléchir à ce mystère. Six personnes viennent d'apparaître. Il sont trop loin pour qu'elle puisse distinguer plus que leur silhouette. Soudain, l'homme qui menaçait la mère des deux enfants, arrête de bouger, comme pétrifié. Trois secondes plus tard, ses deux acolytes tombent à terre.
Aurélie voit alors un vieil homme s'approcher de l'écran et passer à travers. Elle pousse un cri en voyant son bras sortir de l'écran, puis une de ses jambes, puis sa tête et pour finir tout son corps. L'homme lui sourit avec bienveillance.
" Je dois reprendre les enfants."
Les deux bébés sont en ce moment assis par terre en train de jouer avec leurs chaussettes. Aurélie s'inquiète :
" Comment puis-je savoir si je dois vous faire confiance ? "
L'homme sourit à nouveau mais une once de remords passe sur son visage.
"Ne t'inquiète pas. Je vais les rendre à leur mère. Et à partir de maintenant, nous ferons en sorte qu'ils soient en sécurité."
Aurélie, n'ayant pas d'autres choix que de le croire, embrasse le front des deux petits, leur souffle un au revoir et les tend à l'homme qui les prend et se dirige vers l'armoire. Avant de passer, il se tourne vers la jeune fille et lui lance d'un ton entendu.
"Je vais fermer la porte. Il vaut mieux pour tout le monde qu'il n'y ait plus de passage."
Et il traverse l'écran avant qu'Aurélie ait pu lui poser plus de questions. Elle le voit rendre les enfants à leur mère et sortir un bâton de sa poche. La lumière qui en sort est si éblouissante qu'Aurélie doit se couvrir les yeux. Quand elle les ouvre, encore sous le choc, il ne reste plus rien du petit écran.
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Le monde du placard
FantasyUn écran est apparu dans le placard d'Aurélie. Intriguée, elle l'observe, il diffuse une scène de bagarre. Mais pourquoi sa main s'enfonce-t-elle dans l'écran? Et si c'était en fait une porte vers un monde inconnu...