It's always pleasant to kiss a pretty girl

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We're looking for something dumb to do. 

Hey baby, I think I wanna marry you.


Ce fut la nausée qui réveilla Hermione. Elle se redressa d'un coup, gémissant de douleur, et avisa un seau posé près du lit, mais ne se sentit pas mieux après s'en être servi pour vider son estomac. Le peu de lumière filtrant par la fenêtre lui brûlait les yeux, et elle avait l'impression que l'on tapait en continu sur son crâne.

Une pile de vêtements posée au pied du lit lui fit soudainement comprendre qu'elle ne se trouvait pas chez elle. Un coup d'oeil autour d'elle confirma son impression : absolument tout ce qui se trouvait dans la chambre avait l'air de meilleure qualité que ce qui se trouvait dans son cocon habituel, de l'épais couvre-lit gris aux meubles de bois anciens. Encombrée par sa robe, elle se leva aussi vite qu'elle le put. Elle sortit et se retrouva dans un long couloir, une moquette ouvragée au sol. Les lumières étaient antiques, mais Hermione se sentit agressée par tant de luminosité. Suivant les bruits et l'odeur de nourriture, ce qui ne fit pas du bien à son estomac encore fragile, elle descendit un magnifique escalier à l'aspect vénérable, d'un bois sombre patiné par le temps, et sentit son sang se glacer en reconnaissant le rez-de-chaussée : le manoir Malefoy ! Sa nausée reprit de plus belle.

Rejoignant finalement la cuisine, étonnamment moderne, elle fronça les sourcils. Drago se tenait devant les fourneaux, vêtu d'un simple tee-shirt blanc qui soulignait ses épaules. Toute la cuisine était à l'image du blond : froide, blanche, étincelante et immaculée. Mais étrangement cette modernité ne jurait pas avec le reste de la maison, d'après ce qu'Hermione avait pu voir.

Il se retourna en l'entendant.

– Bonjour Granger.

– Qu'est-ce que je fiche ici Malefoy ? grogna-t-elle en réponse, sa méfiance à son maximum.

– Mademoiselle n'est pas du matin à ce que je vois, je ne l'aurais jamais deviné, mais bon après...

– Malefoy, le coupa-t-elle froidement.

– Okay, okay, alors hier soir tu étais complètement déchirée, tu as enchaîné verre sur verre, et je t'ai ramené ici avant que tu ne vomisses de partout tel un joli petit volcan en éruption. D'ailleurs tu remarqueras que je n'ai pas touché à ta robe, je n'avais pas envie que tu crie au viol à ton réveil. Et tu me dois une paire de chaussures italiennes.

Hermione eut du mal à se concentrer sur le débit rapide du blond, mais elle comprit le principal.  Elle n'aimait pas l'idée que ce bellâtre l'ait vue aussi pathétique. Baissant la tête pour éviter son regard gris, elle marmonna un "Merci". Être redevable au Serpentard la rendait plus mal qu'elle ne voulait le montrer. Même si elle était sa débitrice pour cette fois, elle restait sur ses gardes. Après tout, les doigts de ses mains ne suffisaient pas pour compter les crasses faites par le blond durant leur scolarité.

– Mais de rien. Par contre, je ne rigolais pas pour les chaussures, répondit-il avec un sourire, posant devant elle un verre d'eau et du paracétamol.

Elle le prit sans un mot, les souvenirs de la veille revenant de façon saccadée. Ron, ce cloporte. Sa mante religieuse. Le gala. Drago.

Gémissante, elle laissa tomber sa tête sur la table à ce souvenir, mortifiée. Elle s'était vraiment jetée sur le blond comme une affamée, juste pour faire souffrir Ron ? Elle n'aurait pas pu choisir un inconnu au moins ? Quelle idiote... Et voilà qu'elle se retrouvait chez lui, dans ce manoir qui lui fichait les jetons et qui hantait encore ses souvenirs.

Words last foreverOù les histoires vivent. Découvrez maintenant