Au fur et à mesure que les jours passaient, Gigi faisait toujours comme si je n'avais jamais parlé des garçons. Je ne sais pas pourquoi elle était si réfractaire à l'idée de passer du temps avec eux, mais une chose est sure, elle n'avait pas l'air prête de changer d'avis.
Mais sa froideur avait disparu, elle était redevenu la jeune fille pétillante que j'avais rencontrée à ma sortie du coma. Elle a très vite retrouvé sa bonne humeur, et sa joie de vivre.
Un soir par exemple, alors que tout le monde dans l'hôpital dormait, et que nous étions censés rester dans nos chambres respectives, elle est entrée discrètement dans la mienne, alors que j'étais moi aussi en train de dormir, est venue se mettre à côté de mon lit, a posé sa main sur mon épaule et m'a secoué doucement pour me réveiller. Elle a ensuite approché ses lèvres de mon oreille pour me chuchoter « lèves toi, il faut que je te montre quelque chose ».
Elle a ensuite allumé la lumière, m'a aidé à me mettre assis sur le lit, à ouvert l'armoire, et m'a demandé ce que je voulais mettre, elle a donc pris ce que je lui demandais. Elle m'a ensuite aidé à m'habiller, et je me suis levé, tout doucement, car j'étais encore très fragile et hésitant, je n'avais pas encore récupéré toute ma force, et j'ai essayé d'aller jusqu'à mon fauteuil seul, mais au bout d'un pas, mes jambes ont lâché et j'ai failli tomber, heureusement pour moi, elle m'a rattrapé et a refusé de me laisser essayer encore une fois, parce qu'elle a dit qu'elle ne voulait pas prendre de risques.
Encore une fois, j'étais donc complètement dépendant d'elle, je ne pouvais pas me débrouiller tout seul, je ne pensais qu'à une chose, retrouver mes capacités, ma force musculaire, et pouvoir marcher à nouveau, c'est ce qui me pesait le plus.
Ma liberté m'avait été enlevée (Bon techniquement je m'étais privé moi même de ma liberté mais encore une fois, je n'avais pas fait ce que j'ai fait, pour être dans un pire état que je ne l'étais déjà).
Peu à peu, je sentais les améliorations, je me rendais bien compte que ça allait mieux, que je parvenais à tenir debout quelques secondes, choses que je n'arrivais pas avant, mais quand même, je ne pouvais faire qu'un pas avant de tomber comme une masse, et encore, ce pas me demandait un effort considérable, et m'épuisait énormément.
Bref, nous sommes donc sortis en douce, et nous longions, le plus discrètement possible les murs de l'hôpital. Nous essayions d'esquiver les infirmiers, médecins, etc, puis, nous sommes arrivés devant une porte, qu'elle a ouverte.
C'était une pièce que je n'avais jamais vue, je lui ai demandé où nous étions, elle m'a alors répondu que nous étions dans l'ancien bar de l'hôpital, en effet, autrefois, les visiteurs pouvaient venir ici et boire un verre avant de rendre visite à leur proche. Mais ils se sont par la suite rendus compte que certains acheté de l'alcool pour les patients, alors qu'il leur est formellement interdit d'en consommer. Ils ont donc fait fermé le bar.
Mais Gigi avait trouvé cette partie abandonné de l'hôpital et voulait me la faire découvrir aussi. Elle a mis de la musique et a commencé à danser, elle a voulu que je danse, mais j'ai refusé, déjà parce que j'étais en fauteuil, mais aussi parce que je ne sais pas danser.
Elle m'a alors répondu que ni l'un, ni l'autre n'était un soucis, elle est donc venue vers moi, m'a attrapé par en dessous des bras, et m'a tiré vers elle, je l'ai aidé du mieux que je pouvais, en essayant au moins de ne pas me laisser tomber.
Je me suis donc retrouvé debout, contre elle, à moitié en train de tomber. Elle me serrait si fort, de peur que je ne cède, et me retrouve au sol. Elle a ensuite commencé à tourner, m'emportant avec elle.
Ma tête était coincée entre son épaule et sa tête, et je pouvais sentir la chaleur de son cou. Je sentais également son souffle me caresser la peau. Mes bras entouraient ses épaules, et les siens, étaient autour de ma taille.
A un moment, elle s'est reculée, tout en gardant mes mains dans les siennes. Elle m'a demandé de venir vers elle. Elle voulait m'aider à progresser. Elle pensait que je progresserai plus en m'amusant que pendant une séance de rééducation.
J'ai donc fait un pas, puis deux, et là j'ai trébuché, j'ai perdu équilibre, et je suis tombé mais une fois encore, elle m'a rattrapé.
Je me suis excusé, mais elle m'a simplement demandé de ressayer, elle ne voulait pas que j'abandonne trop vite.
J'ai donc refait quelques pas, avant de perdre à nouveau l'équilibre. Nous avons fait ça à plusieurs reprises, puis elle m'a aidé à m'asseoir dans un coin de la pièce.
On a parlé longuement et au bout d'un moment, elle a posé sa tête sur mon épaule, et sa main sur mon genou. Elle m'a ensuite remercié d'être là pour elle, parce que ma présence lui faisait du bien au moral.
Elle semblait être gênée après m'avoir dit ça, car elle s'est immédiatement levée et a changé de conversation. Je lui ai tendu les mains pour qu'elle m'aide à me lever, suite à ça, elle a passé son bras sous mon épaule pour m'aider à marcher jusqu'à mon fauteuil.
Elle m'a raccompagné jusqu'à ma chambre, m'a aidé à me changer, et à me mettre dans le lit, puis, elle m'a embrassé sur le front et est partie, comme si de rien était.
Je commence tout juste à découvrir ce que vivre signifie. J'entrevois peu à peu ce à quoi ma vie aurait pu ressembler si j'étais tombé sur les bonnes personnes.
Gigi me fait voir les choses d'une toute autre manière, elle me permet de comprendre pourquoi certains tiennent tant à leur vie.
Il m'aura fallu 17 ans pour réellement comprendre ce que ça veut dire de vivre, et ce que lâcher prise veut dire.
Je sais maintenant que je peux passer des bons moments, m'amuser et rigoler. C'est juste dommage qu'il m'ait fallu tant de temps pour le savoir, et que les gens autour de moi aient d'abord pris le soin de me détruire totalement avant que je ne le découvre.
Il est trop tard. Quelque soit la joie que m'apportera Gigi, on ne peut plus rien pour moi. Alors certes, je rigole, je passe du bon temps avec elle, mais ça ne fait que repousser l'échéance.
Je ne peux pas être sauvé. C'est fini. Quelqu'un qui a sauté d'une falaise, ne peux pas faire machine arrière, c'est trop tard, il a sauté, et bien, quelqu'un qui est détruit, est détruit définitivement c'est comme ça.
Prenez la métaphore d'un vase cassé, vous pouvez recoller les morceaux, mais il ne sera jamais plus comme avant.
Je suis désolé, je vous aime.
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Évasion
FanfictionZayn, un adolescent de 17 ans, est hospitalisé suite à une tentative de suicide. Son monde, ainsi que celui de ses parents, s'écroule. Rien ne va plus. Il sait que dès qu'il en aura l'occasion, il tentera à nouveau, en espérant aller au bout cette f...