Retour vers le passé

Chapitre 18 : "Cœur d'acier"

Nao continua à poser moult questions au jeune basketteur aux cheveux rouges perçant. Ils restèrent dans un échange cordial. Le temps passant, Akashi signala à la jeune fille qu'il était temps de mettre fin à cette entrevue. En effet, cela faisait plus d'une heure que Nao et Akashi échangeaient. Ne sachant quoi faire, la demoiselle se leva et fit une courbette de politesse afin de prendre congé du jeune homme. Akashi resta les jambes croisées, silencieux. Alors que la jeune femme s'apprêtait à quitter les lieux, le garçon s'adressa à elle.

"- Kazuya-san, veux-tu prendre le thé avant ton départ, j'ai encore quelques points que je souhaiterai aborder avec toi.

Nao montra légèrement sa gêne et répondit d'un acquiescement pincé et timide. Akashi se leva et demanda à la jeune fille de le suivre afin de quitter la pièce actuel. Il lui expliqua qu'ils allaient prendre le thé dans la salle à manger. En chemin, Akashi lui présenta plusieurs œuvres qui étaient accrochées sur les murs. Sous une cloche en verre, disposé sur un présentoir, se trouvait un jeu de shôgi. Il semblait très ancien. Le garçon expliqua qu'il appartenait à ses ancêtres et dans sa famille, c'était une tradition de connaître l'art du shôgi. Nao plissa de la bouche. Elle ne connaissait pas ce jeu. Au vue de sa réaction, le jeune homme avait comprit que ce jeu était inconnu pour la jeune femme, d'origine occidentale. Elle regarda toutefois l'objet sous cloche avec admiration.

"- Ce jeu, se rapprocherait-il du jeu d'échec ? Questionna la jeune femme.

-    En effet, il s'en rapproche. Deux joueurs s'opposent et le but est de prendre le roi adverse. Contrairement au jeu d'échecs, les pièces prises sont mises en réserve. Celui qui les a prises, pourra les remettre en jeu à son profit ultérieurement. On appelle cela "parachuter". On peut par la suite, les introduire de nouveau à tout moment, soit pour menacer l'adversaire, soit pour renforcer la défense. Expliqua le garçon."

L'analyse et le calme du garçon étaient impressionnant. Nao restait à l'écoute sans perdre une once de concentration. Il lui montrait par ses mots, tout l'étendu de son savoir de stratège.

Ils arrivèrent dans la salle à manger. Une énorme table trônait au centre de la pièce. Plusieurs chaises étaient placées autour du meuble. Un serviteur invita Nao à s'assoir. Elle se plaça tout en regardant autour d'elle. La pièce était dans un style baroque et sobre. On lui posa son thé devant elle. Elle le huma.

"- C'est du thé Gyokuro. Informa le garçon."

Nao sursauta en entendant le garçon parler. Il l'avait certainement vu humer avec maladresse.

"- Dis moi, Kazuya-san...

-    Oui ! Désolée d'odorer votre thé comme cela ! Se dressa comme un "i" la jeune fille tout en répondant abruptement.

-    Ce n'est rien, mais veux-tu bien arrêter de me parler si solennellement, nous avons le même âge après tout, rajouta le garçon, le visage laissant dévoiler un sourire apaisant."

La jeune femme acquiesça de la tête, les joues légèrement rosies par la gêne. Les deux adolescents échangèrent sur le futur partenariat entre les Akashi et les Kazuya vis-à-vis de leurs entreprises. Seijirou posa plusieurs questions à la jeune fille pour connaître les attentions de son père. Nao essaya tant bien que mal de répondre. L'échange resta cordial. Akashi demanda une nouvelle entrevue avec Nao avant la fin de son séjour accompagné de Rodrik, et lui de son père. Elle accepta. Le garçon raccompagna la jeune fille vers la sortie et l'informa qu'il avait passé un agréable moment. Il rajouta également qu'elle devra saluer Kagami et Kuroko de sa part. Elle lui sourit timidement. Une voiture attendait Nao dans l'allée. Cette fois-ci, elle allait prendre le Shikansen pour rentrer à Tokyo. Pendant le trajet, Nao était encore sur un petit nuage. Elle qui appréhendait cette rencontre, se montra plutôt positive.