Retour vers le passé

Chapitre 21: "Restes avec moi (Lemon)"

Nao resta stoïque. Elle ne s'attendait pas à l'action de Kagami, sachant que Riko se trouvait juste à côté. Elle était au courant pour leur relation mais le basketteur n'en savait rien. Son geste était tellement spontanée. Il était si chaud, tout tremblant comme un enfant. La jeune femme lui expliqua tendrement que ce n'était rien. C'était juste un simple coup de fatigue. Depuis son arrivée au Japon, elle n'avait fait que courir dans tous les sens. Son corps lui a juste crié un "STOP", assez violent mais il le fallait. Elle mangeait sur le pouce, faisait des courtes nuits, courait à longueur de journée. Il fallait que cela cesse. Nao ébouriffa les cheveux de son amoureux. Soudain, des voix se firent entendre. Kagami eut le réflexe de s'éloigner. Elle comprit son geste. Plusieurs membres de l'équipe de Seirin entrèrent timidement en demandant si tout allait bien. Nao plaisanta sur le bandage impressionnant que lui avait fait Riko. Comme elle s'était blessée à l'arcade, la perte de sang était plus importante mais la blessure était minime. La coach arriva à son tour et demanda à son équipe de sortir afin que Nao puisse prendre ses médicaments et se reposer.

"- Tiens, prends ses médicaments, ça va rebooster ton système immunitaire et il faut que tu dormes un peu."

Sous les conseils de la coach sportif, Nao s'exécuta.

Une heure et demi plus tard, Riko revint pour voir si tout allait bien. Elle avait demandé à laisser le gymnase ouvert pour que l'américaine puisse se reposer. La jeune femme se réveilla, cette courte sieste lui avait fait un bien fou. La coach lui sourit en lui disant qu'elle la laissait entre de bonnes mains à présent et termina sa phrase en expliquant qu'il allait fermer. "Il" ? Nao sortit de la salle de soin et vit Kagami qui faisait des paniers pour passer le temps. Riko lui cria de fermer le gymnase en partant. Le garçon acquiesça d'une manière bien japonaise. Les yeux de Nao s'ouvrirent en grand. Il était encore là, à veiller sur elle, à sa manière. Elle s'avança vers lui doucement et s'excusa de l'avoir inquiété pour rien. Kagami attrapa la jeune femme et l'enlaça, une nouvelle fois en lui caressant les cheveux.

"- Ce n'est rien."

Soudain, Nao fut saisie par une illumination. Elle avait promis d'aller au Karaoké, ce soir avec Kise. Kagami ronchonna mais Nao était intransigeante quand elle faisait des promesses, elle tenait absolument à les respecter.

"- Ça m'énerve parfois que tu sois aussi sociable. Tu te fais facilement des amis et je passe moins de temps avec toi."

Nao baissa les yeux tristement. Il était resté là à l'attendre et elle lui balançait qu'elle devait passer du temps avec quelqu'un d'autre.

"- Tu as raison. Je devrais sans doute annuler, répondit la jeune fille en ayant un sourire de façade.

- Non, vas y, sinon Kise va encore te harceler et comme tu es gentille, tu ne sauras pas lui dire non, rétorqua le garçon d'un ton légèrement las et agacé."

La jeune femme se serra contre le torse de son amoureux. Intérieurement, elle ne voulait pas le lâcher, plus jamais. Kagami se baissa alors, un genou a terre. Nao se mit à rougir de sa position. Qu'est ce qu'il avait en tête ?

"- Attends, je vais t'enlever le bandage que t'as fait la coach, je pense qu'un simple pansement fera l'affaire."

Mais qu'est ce que Nao avait dans la tête ? Elle se sentit bête d'avoir pensé que Kagami allait lui offrir une bague pour officialiser sa demande en mariage qu'il lui avait faite, il y a deux jours. Le basketteur remarqua l'expression bêta de la jeune fille et ne put s'empêcher de lui demander ce qu'il y avait. Nao répondit seulement, l'air gênée, qu'il n'y avait rien.

Ils partirent ensemble en direction de la salle de soin pour que Kagami puisse mettre le sparadrap sur le front de Nao. Elle s'assied sur ce lit où elle avait un temps soit peu, séjourné. Le garçon lui recouvrit sa blessure partielle. Ses mains restèrent autour du visage de l'américaine. Il la dévisageait d'un regard tendre. Son geste fut bref. Il posa ses lèvres sur cette dernière. Elle fut alors surprise puis accepta son baiser.