Amour Royal [T2]

12 - Rêve et réalité

Le prince Dyson se tient fièrement devant la porte d'entrée, un petit sourire en coin et un air amusé accroché au visage. Il met sa main dans sa poche puis avance vers moi, sa cape virevolte légèrement autour de lui, rajoutant un côté supérieur au personnage qu'est le prince. Mes petites mains se resserrent sur les pans de mon peignoir et j'ouvre la bouche pour parler.

-Vos servantes ont pris mes dessous pour les laver.. elles ne devraient plus tarder.

-Tout s'explique. Je dois relever la tête pour l'observer, tellement il est grand, et moi, si petite par rapport à lui.

-J'aimerais vous parler du baiser que nous avons échangé, la veille. Dit-il d'un ton plus calme, qui se veut rassurant.

-Du.. baiser ? L'étonnement se lit sur son visage.

-Vous ne vous en souvenez plus ?

-Si, cris-je avant d'apporter ma main à ma bouche pour avoir parler si fort, c'est juste que, je pensais que ça ne voulais rien dire pour vous. Murmure-je en laissant ma main glisse le long de mon corps.

-Vous avez tiré des conclusions trop hâtives visiblement, mademoiselle de Boulys. Au même instant, les servantes entrent dans la chambre.

-Oh mon seigneur ! Nous ne savions pas que vous étiez revenu. S'inclinent-elles visiblement gênée de me voir dans une telle position face à leur prince.

Mon visage vire au rouge et je retourne précipitamment dans la salle d'eau. J'espère de tout coeur qu'elles ne vont pas répandre de rumeurs dans tout le château, ou pire ! Dans toute la capitale ! D'un petit coup de doigt, l'une d'elle toque pour me rendre mes sous-vêtements que j'accepte timidement avant de refermer la porte pour enfin, me changer. Je remarque également un petit sac avec à l'intérieur ma tenue de la veille. Après avoir pris une grande inspiration, je sors de là pour retrouver Dyson, seul.

-Merci pour la robe.. je vous la rendrez.

-Je vous l'offre, le jaune vous va si bien. Encore une fois, je pique un fard.

-Non, je ne peux guère accepter cela.

-Pourtant vous allez le faire Mélody. La discussion est close, mes petites soeurs vous attendent. Termine Dyson en embrassant le dos de ma main avant de partir, pour éviter que je le contredise une fois de plus. D'un pas contrarié, je m'avance jusqu'à la salle des petites.

Mais une seule chose me reste en tête : il m'a embrassé, et cela signifie quelque chose pour lui.

[...]

-Ne courez pas les filles, je sais que vous avez faim mais il ne faut pas courir dans les couloirs ! Ordonne-je en voyant les jumelles aller trop vite en direction de la salle à manger. Après quelques supplications de leur part, j'ai finalement accepté de manger en leur compagnie à une condition : que je ne dérange ni le Roi, ni la Reine par ma présence.

Lorsque j'arrive à leur niveau, j'aperçois de la peur dans sur leurs visages, elles sont comme paralysées sur place. Je fronce les sourcils tout en regardant ce qu'elles fixent pour y trouver un homme ayant la quarentaine, anciennemment très athlétique je suppose. Malgré leurs réticences, l'homme sourit aux filles. D'un geste protecteur, je me place derrière elles, prête à intervenir.

-Alors les filles, vous ne présentez pas cette magnifique jeune femme ?

-Je suis leur nouvelle pianiste, et vous, qui êtes-vous ?

-Je suis instructeur de combat dans la famille royale d'Élithiope, ainsi qu'un ancien général de l'unité 1. Il s'accroupit pour faire face à Athénaïs, tandis que Isis se cache derrière moi. Pourquoi ont-elles peur de cet homme ? Je préfère me méfier également, après tout, ça doit être un noble ou un royal.