17 - Apprivoiser la bête

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~PDV du prince Dyson~

-J'ai réussi à calmer Carmen, mais pour combien de temps ? Souffle-je en m'adossant à mon siège tout en fixant mon ordinateur portable, je suis en caméra avec mon frère, Byron.

-Ne t'occupes pas d'elle, où est ta chère demoiselle en détresse maintenant ?

-Je l'ai enfermé dans la chambre pour éviter qu'elle ne commette d'autres erreurs, je n'ai aucune envie qu'elle se fasse plus d'ennemis qu'elle n'en a déjà.

-Enfermé dis-tu ? J'ai une mauvaise influence sur toi. Mon grand frère sourit en coin et se serre un verre.

-Au contraire de toi, je fais ça pour la protéger. Elle a du mal à comprendre que je fais ça pour son bien.

-Tu tiens vraiment à elle dis-donc.

-Plus que tu ne peux l'imaginer Byron. Mais dès lors que je fais un pas en avant, elle recule de deux. Et elle en veut à Carmen pour plusieurs raisons que je ne comprends pas. Je soupire en me servant à mon tour un verre. Il a raison, il déteint sur moi.

-Vraiment ? Tu ne devines pas ? Carmen est encore amoureuse de toi pauvre idiot, elle est simplement jalouse. Pour une raison que j'ignore, ta petite fleur s'accroche désespérée à toi comme si tu étais son dernier espoir. Elle voit Carmen comme un danger. C'est une princesse qui semble parfaite alors qu'elle, elle n'est rien à côté. Je contracte la mâchoire et lui lance un regard noir.

-Façon de parler petit frère. N'essayes pas de chercher le problème, trouves une solution. Sinon, je peux m'en charger. Je hausse un sourcil.

-Tes solutions sont toujours extrêmes Byron, tu ne toucheras ni à Carmen, ni à Mélody.

-Alors fais ton choix, et vite. Il me raccroche au nez sans me laisser le temps de répliquer et je soupir. Il ne changera jamais.

Je rassemble mes affaires pour mon départ de demain et pars rejoindre Mélody, qui est sûrement plus calme. J'ai réussi à lui faire éviter la justice une deuxième fois, alors elle a intérêt à arrêter ses bêtises. J'essaye comme je peux de la comprendre mais parfois, elle m'enfonce et je n'y parviens pas. Elle qui a fait des études, devrait pourtant savoir que la société de notre univers est ainsi et qu'elle ne changera pas de sitôt, alors pourquoi s'obstine-t-elle à vouloir changer le monde ? Il est comme Deuturæ nous l'a donné, et nous ne pouvons rien y changer. Peut-être qu'un séjour chez les religieux lui ferait du bien ? Non, c'est une mauvaise idée, je ne veux pas être séparée d'elle. Déjà que la laisser dans la chambre toute l'après-midi sans lui donner de nouvelle a été un supplice pour moi, alors l'éloigner volontairement du moi durant plusieurs jours seraient impossible.

En entrant dans la chambre, elle sur le balcon, assise sur une chaise à fixer l'horizon. Je remarque au sol quelques débris non ramassés alors que le reste a été balayé vulgairement sur le côté. Ma chère Mélody a du être contrariée durant une bonne partie de l'après-midi, et je peux le comprendre. Je sors alors pour la rejoindre et pose doucement mes mains sur ses épaules pour les masser délicatement, j'espère qu'elle ne va pas trop m'en vouloir de cette décision.

-Carmen est calmée, je vous ai évité un jugement. J'espère que vous comprenez mon choix mademoiselle de Boulys, je vous ai contrainte à rester ici pour vous protéger.

-J'ai beaucoup réfléchi et je suis consciente que j'aurais pu mourir si vous n'êtiez pas intervenu alors merci. Cependant.. m'avoir laissé ici m'a beaucoup peiné et je suis très contrariée. Parle-t-elle de sa voix douce et délicate, pour confirmer ses propos, elle se lève pour échapper à mon toucher et s'appuie contre la rambarde après avoir nettoyé la neige présente dessus. Un petit sourire naît au coin de mes lèvres et je me positionne derrière elle, désormais consciente qu'elle est coincée, sa respiration devient erratique.

Amour Royal [T2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant