Amour Royal [T2]

15 - Laisser le doute planer

-Vous comptez refaire ma garde robe, votre altesse royale. Me moque-je en faisant une petite révérence face à lui, il pose sa tase de café fumante et se lève. Nous sommes seuls - pour une fois - pour prendre le petit-déjeuner.

-C'est un projet qui se concrétise mademoiselle de Boulys. Bonjour, avez-vous bien dormi ? Il embrasse le dos de ma main, sans quitter mes yeux qui brillent de bonne humeur.

-Assez oui, il y avait une présence bienveillante à mes côtés, vous comprennez sûrement. Et puis, qu'elle joie ce matin en découvrant une nouvelle tenue dans la salle d'eau ! M'exclame en m'installant face à lui pour croquer dans un petit pain.

-J'imagine, oui. Il sourit en coin, bien heureux.

-Et vous, vous avez passé une agréable nuit ?

-Avant de m'endormir, une jolie créature m'a soufflé des belles paroles à l'oreille, avant de déposer ses délicates lèvres roses sur les miennes. Alors oui, j'ai passé une très bonne nuit.

-Quelle chance vous avez eu ! Exagère-je en appuyant un clin d'oeil.

-Mélody, je pars pour le monde blanc dans deux jours, voudriez-vous venir avec moi ? Je relève la tête vers lui, encaissant sa demande.

-Un voyage, avec vous ? Il hoche la tête.

-J'ai quelques affaires à régler là-bas au nom de mon père, votre présence me ferait plaisir.

-Et bien, c'est avec joie que j'accepte votre proposition. Je dois en informer mes parents et ça devrait pouvoir se faire. Accepte-je en levant mon verre de jus de fruit vers lui.

Je sors ma petite tablette pour en faire part à ma mère, et je terminerai la discussion ce soir. Nous sommes coupés par une entrée bruyante, digne de ce nom.

-Dyson ! Je pose durement mon verre face à cette voix horrible.

-Carmen, bonjour à toi, viens donc t'installer avec nous. Piquée, je termine rapidement de manger avant de me lever.

-Prenez donc ma place, princesse. En voyant qui je suis, elle semble horrifiée.

-Vous ! Mais vous ne devriez pas être enfermée ! S'indigne-t-elle la main sur le coeur en jetant des regards appuyés à l'homme qui nous observe.

-Hier, n'était qu'un malentendu, Carmen. Mais Mélody devrait tout de même s'excuser pour son langage. C'est à mon tour, de le fusiller du regard. À quoi joue-t-il par Deuturæ ? Il m'intime de le faire en faisant un geste de la main vers cette femme. Ma mâchoire se crispe, c'est humiliant.

-Veuillez pardonner mon langage, Ma Dame. Déclare-je avec un sourire mauvais, elle semble satisfaite et je pars sans même saluer Dyson.

-Mélody. Je l'ignore de plus belle et me dirige vers la salle des jumelles, qui m'accueillent avec bonne humeur.

-On croyait que tu allais être renvoyée ! S'exclame Isis en me serrant si fort, qu'elle m'étouffe.

-Pourquoi tu t'es disputé avec Dyson ? Me demande Athénaïs en levant la tête.

-Tu ne te disputes jamais avec lui ? Elle hoche la tête.

-Ce sont des choses qui arrivent, mais ne vous inquiétez pas toutes les deux, ce n'était que de passage. Espère-je en les câlinant de nouveau avant de me mettre à jouer du piano avec elles. On fait beaucoup de progrès ces derniers temps, mais malgré toutes ces occupations, mon esprit reste figé sur le prince qui doit être en compagnie de cette maudite princesse.