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Mercredi 11 Juillet 1979.

Nous sommes tous assis dans le salon de Marlène, fixant désespérément le vide autour de nous. Nous n'avons toujours aucune nouvelle de Mary, et cela fait maintenant deux jours qu'elle a disparu. Le téléphone fixe de leur appartement est posé non loin, dans le cas où les autorités Moldus la retrouveraient. Sirius m'entoure de ses bras, essayant de me rassurer du mieux qu'il le peut. Ses doigts jouent distraitement avec mes cheveux. Lily tient fermement la main droite de Marlène, tandis que Remus caresse doucement sa main gauche. Peter presse fortement ma main libre alors que James prépare des boissons pour tout le monde. Il revient doucement dans le salon pour nous servir les uns après les autres avant de se rasseoir aux côtés de sa femme.

Soudain, nous faisant tous sursauter, le téléphone se met à sonner. Marlène s'empresse de décrocher, son visage reste totalement impassible alors qu'elle ne répond que par des « oui » et des « non ». Elle raccroche au bout de deux minutes avant de se tourner lentement vers nous. Tout notre groupe la regarde avec un espoir non dissimulé, celui de pouvoir retrouver notre amie vivante.

« - Mary », murmure Marlène.

Je sens mon cœur se briser devant l'intonation de sa voix. Mary ne peut pas être morte, c'est impossible.

« - Ils l'ont retrouvé, dans une déchèterie. Elle n'avait que mon nom et le numéro écrit sur le bras. Elle est vivante, elle va bien. »

Un cri de joie résonne dans tout l'appartement. Je saute dans les bras de Sirius qui me fait tourner en rigolant. Mary est vivante et elle va bien. Des larmes de joies s'échappent de nos yeux au moment où nous nous apprêtons à transplaner pour cette fameuse déchèterie. J'empoigne fermement la main de Marlène pour qu'elle puisse nous faire transplaner directement là-bas. Le gouffre de couleur et de son me happe quelques secondes tandis que tout mon corps se fractionne avant de se rassembler directement. J'atterris droite sur mes pieds avec un simple arrière-goût de vomis dans le fond de la bouche, comme à chaque fois. Nous nous précipitons vers les autorités et les pompiers.

Mary est assise à l'intérieur d'un des camions, une couverture de survie autour d'elle et un chocolat brulant dans les mains tandis qu'une femme est en train de bander les blessures superficielles qu'il y a sur son corps. La capitaine de police s'approche de nous dès que son regard se pose sur notre bande.

« - Bonjour, vous devez être Marlène ? Demande cette dernière en fixant la brune qui est à la tête de notre petit groupe. Je suis la capitaine Lewis.

- Oui, c'est bien moi. Comment va Mary ? Que lui est-il arrivé ?

- Nous ne savons pas encore, mais il semblerait que Mademoiselle MacDonald ne puisse nous aider.

- Comment cela ?

- Elle nous a assuré plusieurs fois ne se souvenir de rien. Cependant, les pompiers n'ont trouvé aucune trace de coups ou blessures sur son crâne. Mais ils préfèrent tout de même l'envoyer à l'hôpital pour des examens complémentaires.

- Oui, bien sûr je comprends. »

Mon regard croise discrètement celui de James qui décide de s'isoler pour envoyer un message au Ministère pour que Mary puisse être prise en charge par les autorités Magiques. Dans ce même lapse de temps, je vois Marlène disparaitre avec la capitaine Lewis, sûrement pour que cette dernière lui pose plus de questions. Je profite de ce moment pour m'approcher doucement du camion où Mary se trouve. Le groupe se scinde alors en trois. Sirius rejoint James avec Remus, tandis que Lily décide d'accompagner Marlène et que Peter se joint à moi.

En m'approchant de Mary, je peux voir d'énorme cernes sous ses yeux rougis, sûrement dû à des pleurs. Ses mains sont en piteux état, comme si elle avait passé des heures à griffer et taper des gens. Son corps est recouvert de minuscules coupures, peut-être dû aux verres présents dans la décharge. Ses yeux se baladent dans le vide, comme perdus dans l'immensité de ce qu'il vient de lui arriver et qu'elle ne peut même plus se remémorer. Nous nous avançons doucement dans son champ de vision, ses pupilles se dilatent soudainement et elle nous saute dans les bras en se dégageant dangereusement du pompier.

Curse the HurricaneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant