Sûratu-l-Fâtihha
Makkiyya wa ’âyâtuha sab‘
1 -Bismi-l^Lahi-Rahmâm-R-RaMin
L’INTERPRETATION DE LA FATIHA
Le sens de «Al-Basmala»
An nom de Dieu le Miséricordieux, le Très Miséricordieux(l).
Ibn Abbas -que Dieu l’agrée- a dit que l’Envoyé de Dieu -qu’Allah
le bénisse et le salue- ne savait séparer entre les sourates que lors-
qu’on lui révéla la «Basmala»: Au nom de Dieu le Miséricordieux le
Très Miséricordieux.
Les compagnons du Prophète ont débuté par elle le Livre de Dieu.
Pour cela il est recommandé de la formuler avant tout acte ou parole,
car l’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «Toute déci-
sion prise avant de formuler la basmala est amputée». Il est recommandé
également de la formuler avant les ablutions en se référant à ce ha-
dith: «Toute ablution faite sans formuler la basmala est nulle». Quant à sa
prononciation avant l’égorgement des bêtes, elle est recommandée
d’après Al-Chafé'i et obligatoire selon les opinions des autres. Elle est
recommandée aussi avant de manger car le Prophète -qu’Allah le bé-
nisse et le salue- a dit à un homme «Dis: Au nom de Dieu, mange de la
main droite et prends de ce qui se trouve devant toi»(1). (Rapporté par
Mousüm) Ainsi quand on veut avoir de rapports conjugaux d’après ce
hadith: «Lorsque l’un d’entre vous, veut commercer avec sa femme, qu’il dise: «Au nom de Dieu! Mon Dieu, écarte le démon de nous et écarte le dé-
mon de ce que Tu vas nous accorder» Si un enfant devait se produire de
cette copulation, le démon ne lui nuirait jamais»(1) (Rapporté par Boukha-
ri et Momürn d’après Ibn Abbas).
Dieu ou Allah: est le nom subime du Seigneur qui renferme toutes
ses qualtiés, comme II a dit: (Il est Allah, n n’y a de Dieu que Lui. Il est
celui qui connaît ce qui est caché et ce qui est apparent. Il est celui qui fait
miséricorde, le Miséricordieux) [Coran LIX, 22], et tous les noms qui
s’ensuivent dans les autres versets, sont des qualités et attributs. Il a
dit: (Les plus beaux noms appartiennent à Dieu, Invoquez - Le par ces
noms) [Coran VII, 180] et : (Dis: «Invoquez Dieu ou bien: invoquez le Mi-
séricordieux. Quel que soit le nom sous lequel vous L’invoquez, les plus
beaux noms lui appartiennent) [Coran XVII, 110],
Il a été rapporté dans les deux Sahih: «Dieu a quatre vingt-dix-neuf
noms, cent moins un, quiconque les retient, ou les dénombre- entrera au Pa-
radis»(2) (Rapporté par Boukhari et Moustim d’après Abou Houraira).
Le Miséricordieux, le Très Miséricordieux: (ou qui fait miséricorde):
qui sont deux noms qui dérivent de la miséricorde dont le premier a un
sens plus vaste. Comme certains prétendirent qu’ils ne le sont pas ain-
si, Al-Qourtoubi répondit en disant: «Là preuve en est ce hadith divin:
«Dieu a dit «Je suis le Miséricordieux, J’ai créé le lien de parenté et lui ai
donné un dérivé de Mon nom(3). Quiconque le maintient Je le rapproche de
Moi, et celui qui le rompt, Je rompts avec lui», un hadith qui ne laisse
rien à dire»(4) (Rapporté par Tirmidzi).
ibn Jarir a dit: «Le Miséricordieux» envers toutes ses créatures, et
«qui fait miséricorde» ne concerne que les croyants. Pour cela Dieu a
dit: (Le Miséricordieux se tient en majesté sur le Trône) [Coran XX, 5].
Il a dit aussi: (Il est miséricordieux envers les croyants) [Coran
XXXIII, 43].
Bref, ce qu’il faut retenir consiste à savoir que Dieu avait qualifié
l’homme par quelques uns de ses attributs, comme par exemple:
«Celui qui entend» ou «Celui qui voit», mais II gardait pour lui-même le
nom «Celui qui fait miséricorde».
Alhamdu li-L-Lâhi Rabbi-l-‘âlamîn (2)
Louange à Dieu, le Seigneur des mondes (2).
Ibn Jarir a dit: «Louange à Dieu» est une reconnaissance envers
Dieu seul en dehors de toutes Ses créatures car II est digne de cette
louange pour ce qu’il a accordé à Ses serviteurs comme bienfaits que
nul ne peut les dénombrer, et pour la création de l’homme de sorte
qu’il puisse user de tous ses membres et accomplir tous les devoirs
qui lui ont été imposés. Dieu avait dispensé largement Ses dons à Ses
serviteurs dans le bas monde afin d’être reconnaissants envers Lui, et
pour cela II leur ordonnait de Le remercier en disant: «Louange à
Dieu», à savoir que ce terme signifie aussi un éloge dont le Seigneur
s’en est loué Lui-même.
L’Envoyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit: «La meil-
leure mention de Dieu consiste à dire: «Il n’y a d’autre divinité que Dieu»,
la meilleure invocation est: «Louange à Dieu»(I) (Rapporté par Tirmidzi).
Il a dit aussi: «Lorsque le serviteur reçoit un bienfait de Dieu et dit:
«Louange à Dieu», ce qu’il donne est meilleur que ce qu’il a pris»(2)
(Rapporté par Ibn Maja)
Ibn Omar a rapporté que l’Enovyé de Dieu -qu’Allah le bénisse et
le salue- a dit: «Un homme a dit: «O Seigneur , à Toi la louange comme
il sied à 1a majesté de Ta Face et à la grandeur de Ton pouvoir». Les deux
anges- qui accompagnent toujours l’homme et qui inscrivent ses bonnes et
mauvaises actions- trouvèrent une difficulté dans son inscription. Ils montè-
rent au ciel et dirent: «Seigneur, un de Tes serviteurs a proféré des mots et
nous ne savons pas comment nous devons les inscrire». Dieu leur demanda:
«Qu’a dit Mon serviteur?» Ils répondirent: «Il a dit: «Seigneur , à Toi la
louange comme il sied à la majesté de Ta Face et à la grandeur de Ton
pouvoir» Dieu répliqua: «Inscrivez-les comme tels jusqu’à ce qu’il me ren-
contrera pour le récompenser»(1) (Rapporté par Ibn Maja).
«Le Seigneur des mondes»: le Seigneur désigne celui qui peut dispo-
ser de tout ce qu’il possède: «Des mondes» un terme qui englobe tout
ce qui se trouve dans cet univers excepté Dieu. Al-Farra‘ et Abou Ou-
baid ont dit «Le mot «monde» se rapporte à toutes les créatures qui
sont douées d’intelligènce telles: les humains, les génies, les anges et
les démons». Al-Zajjaj avait une opinion contraire et dit: «Il renferme
tout ce que Dieu a créé dans ce bas monde et dans la vie future». Al-
Qourtoubi était de l’avis de ce dernier et dit: «Le mot «mondes» en-
globe tout ce qui se trouve dans les deux mondes, car Dieu a dit:
(Pharaon dit: «Qui donc est le Seigneur des mondes?» Moire dit: «C’est le
Seigneur des deux et de la terre et de ce qui se trouve entre les deux. Si
seulmenet vous le croyiez fermement) [Coran XXVI, 23-24].