48- L'enfant du milieu

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PDV Cindy

Je n'ai jamais aimé les fin de mois. Ils annonçaient toujours que le dernier week-end ma grande sœur allait nous rendre visite. Et en ce dernier week-end d'avril, l'arrivée de Joceleen occupait tous les esprits.

- Cindy ! Tu peux aller jeter un coup d'œil au gratin dans le four ? J'ai peur qu'il crame.

Je me suis péniblement levée du fauteuil où j'étais installée pour exécuter l'ordre de ma mère. Il ne fallait surtout pas que la fierté de la famille mange un gratin de pomme brûlé pour le déjeuner.

- Il n'est pas encore cuit ! ai-je crié après avoir bien vérifié.

Ma mère est apparu sur le pas de la porte de la cuisine dans une jolie petite robe à fleurs. Je me suis tue pour l'admirer quelques secondes. Ses cheveux blonds presque aussi long que les miens, étaient retenus par une grosse pince et elle n'était pas beaucoup maquillée. Tous ce speech était réservé à ma très chère sœur. La table était bien dressée, ma mère avait récuré la maison comme jamais, préparé un apéritif et même acheté des cups cakes au chocolat pour le dessert ! Alors qu'elle déteste acheter, je cite, des cochonneries pareilles. Mais vu que Joceleen adore ça...

- J'espère qu'il sera prêt avant l'arrivée de ta sœur, a-t-elle soupiré en se servant un verre d'eau.

- Ouais.

J'ai discrètement levé les yeux au ciel. Oui, j'étais jalouse. Depuis que ma sœur étudie à Havard, les parents la traite comme la plus grande et unique fierté de notre famille. Et elle, se comporte comme la plus grosse des pestes avec moi en se ventant dès qu'elle en a l'occasion, et en me rappelant sans cesse que Berkeley University n'est pas une école aussi prestigieuse que Harvard.

Et ça, je le sais. Depuis déjà bien longtemps. Je me demande si mes parents me préparerons également tous ce speech quand je serai à Berkeley et que je viendrai chaque mois à San Diego. Même si je doute fortement de mon envie de venir chaque mois à San Diego. Joceleen passe chaque week-end de fin de mois avec nous et honnêtement je me demande comment elle fait pour supporter ces quatre heures de vole aller-retour (bien que mes parents lui paient à chaque fois les billets) ! Berkeley ne se trouve pas très loin de ma ville natale mais je sais que passer deux heures dans un bus me sera insupportable.

- Tu ne voudrais pas aller enfiler quelque chose d'un peu plus correct ? Et attaché tes cheveux ? Ils ont l'air gras.

J'ai louché sur le sweat noir et le jean à trous que je portais et ai passé une main dans ma tignasse. Tous me paraissait correct à moi. Mais une fois de plus, pour ne pas contrarier ma mère, je me suis exécutée et ai enfilé une robe légère et ai attrapé mes cheveux en une haute queue de cheval bien plaqué, car je sais que ma mère déteste quand des cheveux me tombent devant le visage.

- Elle est là ! a hurlé Betty, ma petite sœur qui épiait l'allée depuis vingt bonne minutes.

Il faut dire qu'elle attendait à chaque fois avec impatience la venue de Joceleen. Je présume qu'entre surdoués elles doivent parfaitement bien se comprendre. Je suis certaine que Betty entrera également à Harvard. Il y a quelques années, elle a sauté une classe et a déjà remporté de nombreux prix Nobel en science à seulement quinze ans ! Et oui, ma petite sœur maitrise mieux les chiffres que moi !

- Cindy ! m'a hélé ma mère d'en bas.

Je suis descendue en traînant les pieds et suis sortie pour rejoindre les autres.

- Joce ! s'est exclamée Betty en se jetant dans les bras de notre sœur.

Mon père qui était parti la chercher à l'aéroport a garé la voiture avant de nous rejoindre. Ma mère a poussé Betty pour serrer également sa fille préférée dans ses bras en la couvrant de baiser. Et moi je les observais, un sourire crispé aux lèvres.

That girl: // A S H L E Y \\Où les histoires vivent. Découvrez maintenant