Step one.

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Le bruit des wagons passant sur les rails s'ajoutait à celui des conversations enjouées des élèves. Tous étaient impatients d'arriver à destination. Qui ne le serait pas ? Ce n'était pas vers n'importe quelle école qu'il se rendait. Mais vers cette célèbre académie de sorcellerie, Poudlard. Albus Dumbledore était une véritable star, tout le monde ne parlait que de lui et de ses mérites. Dans les compartiments, les voix ricochaient contre les parois et les fenêtres jusqu'à parvenir à ses oreilles dans un brouhaha plus qu'agaçant. Un soupir franchit alors ses lèvres, bruyant. Pour bien faire comprendre à ses deux camarades que leurs incessants jacassements lui taper sur le système. Ses cheveux blonds – qui se rapprochaient plus du blanc que cette couleur – étaient parfaitement peignés. Pas une seule mèche n'osait s'aventurer sur son front. Il ressemblait trait pour trait à un élève plus âgé que lui, le célèbre Draco Malfoy. Ce garçon qui faisait des prouesses au sain de la maison Serpentard. Et l'ennemi du tout aussi célèbre Harry Potter. Pouvait-on dire qu'il l'admirait ? Pas vraiment. Il ne le trouvait pas si exceptionnel que cela, ce Malfoy. Ses camarades n'avaient juste pas autant de caractère que lui. Il les effaçait tous dans ses pas, cela ne voulait pas dire qu'il était fort. Ou encore effrayant. Il était juste quelqu'un un peu comme lui, capricieux, arrogant, de mauvaise trempe. Il avait été élevé comme la plupart des descendants de Salazar Serpentard, comme un vainqueur, un conquérant, un sang-pur. Au-dessus de tout et de tout le monde. Son regard se dirigea vers les arbres défilant à grande vitesse dehors, des arbres, encore et encore. Rien d'original, rien de jolie. Simplement le même paysage qui se répétait sans cesse. Barbant. N'y avait-il dont rien qui pourrait l'occuper durant les longues minutes de trajet qu'il lui restait ? Apparemment si, à peine cette pensées fut apparue dans son esprit qu'une boule de poil monta sur ses genoux en aboyant et en remuant la queue, réclamant de l'attention. C'était là un adorable chiot, il était déjà grand, et il n'avait pourtant que quelques mois. Kayn. C'était ainsi que l'enfant l'avait appelé quand il l'eut reçu pour fêter son admission dans cette prestigieuse école de sorcellerie. L'enfant espérait qu'il le suivrait aussi longtemps que possible. Au moins jusque la fin de sa scolarité. Ses parents avaient pris le soin de lui expliqué qu'il ne vivrait pas très longtemps. En rajoutant qu'il ne devait pas s'y attacher, mais simplement l'élever dans l'optique de l'utiliser comme une arme ou une défense. Pourtant, il n'était pas de cet avis. C'était sa première déviance, la première fois qu'il désobéit. Ses parents ne le sauraient jamais de toute façon, cela ne les intéresserait pas. Ils ne voulaient que sa réussite. Que sa supériorité par rapport aux autres. Leur fils ne devait pas être bon mais excellent, il ne devait pas faire partie des meilleurs, mais être le meilleur. Le plus doué de tous, le plus beau, le plus fort. Le plus intelligent. Et tout ceci, sans perdre son éducation. Car ils avaient peur d'une chose, c'est qu'Elle vienne tout gâcher. Qu'elle se pointe dans la vie du garçon pour faire éclater tout ce à quoi ils aspiraient. Que tout parte en éclats. C'était hors de question, ils avaient tout mis en œuvre pour qu'Haborym soit le parfait héritier, le parfait Farow. Elle ne gâcherait pas tout, peu importe comment ; ils protégeraient leur enfant.

Sur la banquette en face de la sienne, ses deux camarades avaient calmé leurs ardeurs, mais n'avaient pas pour autant cessé leur conversation. Axée maintenant sur les différentes maisons, principalement sur celle de Salazar, la maison au blason vert et argent représentée par un digne serpent. Ils parlaient de son adversité avec la maison de Godric. Comme les deux fondateurs auparavant, les élèves des deux groupes respectifs se menaient une guerre sans répit. Si certain n'en prenait pas part, ils n'en étaient qu'un petit pourcentage. Là où le lion était agréable se cacher le serpent pour l'attaquer. C'était toujours ainsi. Et ce fameux Malfoy n'avait fait qu'intensifier ces conflits avec Potter. Les deux fortes têtes qui se faisaient la guerre. Il était logique que cela entraîne les autres élèves. Tous voulaient leur ressembler. Un peu comme tout le monde voulait être le prochain Dumbledore. C'était pareil avec toutes les célébrités, peu importe la population. Cela devait même être pareil avec les moldus. Peut-être était-ce du au fonctionnement de la société, vouloir être apprécié de tous, rentrer dans le moule. Et puis il était là, lui et quelques autres sorciers qui posaient problème. Il n'était pas comme les autres et ne voulaient pas l'être. Pourtant, il n'était pas le seul dans son cas. Nombreux étaient ceux qui suivaient le même chemin. Celui de la déviance, de la manipulation... Le chemin des ténèbres. Il n'était alors âgé que de onze années et il le savait déjà. Ses parents croyaient en lui, il ne pouvait pas les décevoir. Il n'en avait pas le droit. Et pourtant, parfois, il avait envie de jeter l'éponge. De tout arrêter et de faire sa vie comme il 'entendait. Mais que ferait-il ? Il n'en avait aucune idées. C'était ainsi depuis toujours, depuis tout petit sa mère plaçait ses espoirs en lui, son ambition n'était que de faire réussir son fils dans ce qu'elle avait raté.

Haborym story'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant