Step Three

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Dans la salle commune des blaireaux, une tête blonde était assise sur l'un des confortables fauteuils qui habitaient la pièce. Et confortable était un faible mot pour le décrire, tout ici, était fait pour être agréable, chaleureux et convivial. Comme l'étaient les élèves de cette maison. Le feu de cheminée crépitait et rajoutait un peu plus de bruit par-dessus les voix des élèves. Même si, tous, discutaient calmement pour ne pas gêner les autres, la nuisance sonore était présente. Cela agaçait fortement Haborym, mais il se gardait bien de le dire. Prenant sur lui, il ne quittait pas son rôle de parfait petit Poufsouffle, gentil, serviable et timide. Une semaine était passée depuis la rentrée et le pré-adolescent restait dans son coin, il savait qu'il devait se mêler aux autres pour ainsi pouvoir mettre son plan à exécution... Mais il préférait jouer le solitaire et le timide. Celui qui, quand quelqu'un lui adressait la parole se mettait à bafouiller.

En parlant de ça, voilà qu'une tête rousse et bouclée apparue devant lui, un immense sourie aux lèvres. Cette chevelure de feu appartenait à une camarade de cours de potions d'Haborym, et aussi de sortilèges, de métamorphose... Presque de tous ses cours au final. Le jeune Farow avait pris le temps de l'observer durant leur enseignement commun et il en avait déduit exactement les bonnes choses. Visiblement, son sens accrue d'observation était toujours aussi bon. S'il avait supposé qu'elle était le genre de personne joviale et ennuyante à vouloir être amie avec tout le monde ; ce n'était pas pour rien. La preuve, elle venait de l'interrompre dans ses révisions en frappant dans ses mains et pointant le bout de son nez au dessin du manuel qu'il lisait.

-Haborym Farow... C'est ça ? Je suis Emily Nigara ! Enchantée !

-M... Merci, moi aussi...

Un air un légèrement renfrogné sur le visage, la tête reculée et le livre cachant une partie de son champ de vision, Haborym observait la rouquine de ses grands yeux bleus. Emily Nigara, originaire d'un petit village britannique. C'est une née-moldue ou comme Haborym aime le dire ; une sang de bourbe. Intérieurement, il méprisait cette enfant. Que faisait un sang impur dans cet établissement de renom. Décidément, ce vieux Dumbledore était stupide et incapable. Il entachait un peu plus chaque année la suprématie du monde sorcier. L'on pourrait se demander comment un enfant aussi jeune pouvait ainsi penser. Mais ce n'était que l'œuvre de ses abominables parents qui l'avaient manipuler tel un pantin de bois. Ce pauvre enfant ne savait guère tout.

Un mouvement sous sa robe de sorcier attira son attention, sur ses jambes, une petite boule se déplaçait. Puis sorti du vêtement une queue noire. Mais qui appartenait cette petite chose ? La réponse arriva bien vite, le museau du fidèle compagnon d'Haborym se montra. Remuant la queue en tout sens, le chiot s'était réveillé. Il secoua sa tête, faisant claqué ses oreilles contre son crâne. Et il revint se blottir contre le ventre du blondinet qui, attendri, avait baissé son livre pour le câliner. Évidemment, sa camarade ne rata pas le coche et s'esclaffa :

-Oh ! Qui est-ce ? Il est adorable !

-Il s'appelle Kayn... Bredouilla-t-il en réprimant un ton condescendant.

-Je peux le caresser ?

Il s'apprêtait à refuser quand une chose fit tilt dans son esprit. C'était une magnifique façon de se faire une amie. Qui plus est, sa première au sein de sa maison. Il devrait ensuite se rapprocher d'elle pour passer encore plus inaperçu. Chose pas si facile que ça quand le titre de chapeauflou vous a été donné. Alors, il hocha la tête et les mains répugnantes de la moldue s'approchèrent de l'animal. Lui n'avait pas l'air mécontent, au contraire, il était bien heureux d'avoir plus d'attention et de câlins. Contrairement à son apparence, Kayn était un chien très gentil. Son nez légèrement écrasé était typique de sa race. Pour l'instant, il était encore si petit. Assez minuscule pour tenir sur les jambes de son jeune maître. Mais Haborym savait qu'il grandirait, beaucoup. Et il savait déjà que ce serait lui, son plus grand ami.

Dans ses pensées, le sorcier ne se rendit pas tout de suite compte que l'exclamation d'Emily les avait ainsi mis au centre de l'attention. Tous les yeux s'étaient posés sur eux, sans exception. Et, quand le petit animal, cause de tout ce grabuge fut repéré, de nombreux élèves s'approchèrent pour l'observer d'un air attendri. Ah... Les Poufsouffles et leur amour pour les animaux. Ou bien leur amour tout court. Ils étaient connus pour être bons et altruistes. De fidèles amis, toujours là pour donner un coup de main et remonter le moral ! Haborym se fit alors tout petit quand il se rendit compte de l'attroupement autour de lui. Ses joues s'empourprèrent et il s'empressa de cacher son visage sous son livre. Le petit chiot, lui, se redressa et aboya de sa petite voix pour qu'ils reculent. Il avait remarqué l'état de son maître et n'aimait pas le voir ainsi.

Puis, l'heure du coucher sonna et le préfet de la maison jaune et noir envoya les autres élèves dans leur chambre. Sauvé par le Gong ! Haborym fila dans sa chambre plus vite que la lumière, le petit chiot dans les bras.

Le lendemain matin, au petit-déjeuner une chevelure rousse apparue devant les yeux endormi du garçon. Il grommela en se frottant les yeux tandis que sa nouvelle amie, elle, était parfaitement réveillée et visiblement en pleine forme. Leur duo faisait penser au cliché : la jeune fille téméraire et son ami timide et réservé. Si elle savait...
Il la salua mollement et timidement, accepta qu'elle s'assied à côté de lui et reprit sa dégustation de céréales aux caramels. Habituellement, Haborym était plutôt du matin. Mais cette nuit avait été difficile, il avait fait des rêves désagréables qui avaient brisé tout le repos de son sommeil. Ça lui arrivait de temps à autres. C'était le genre de rêves étranges dont on se souvient longtemps. Ceux qui vous perturbent et vous retournent le cerveau dès le matin.


Dans un sombre décor, les pas de l'enfant résonnaient contre les murs. Le parquet craquait, le papier peint des murs tombait en lambeaux. Le lustre sur le plafond n'avait plus l'air de bien tenir et n'inspirait aucune confiance. Il faisait froid. En même temps, il n'avait sur lui que son pyjama... Et malgré les nuits froides de Poudlard, sa couette était particulièrement chaude. Il sortit de la pièce et finit dans un couloir sans porte et sans fin. Il n'en voyait pas le bout. Tout ce qu'il apercevait, c'était de l'obscurité. Il frictionnait ses bras pour se réchauffer, la température ne devait pas dépasser les 5 °C. La buée qu'il expirait le lui montrait bien. Et il n'avait pas sa baguette. Asmodée n'était pas là. Kayn non plus. Il était seul face à ce rêve.

L'ambiance était lourde. Tout n'était que silence, il avait l'impression qu'à n'importe quel moment une chose pouvait lui sauter dessus et le dévorer. Ses yeux hagards regardaient les murs dans l'espoir de voir une porte de sortie. Car, que ce soit devant ou derrière lui, il n'y avait que du noir. Il ne savait pas depuis combien de temps il marchait. Puis, ses iris bleus se posèrent sur une chose accrochée au mur. Il ne la distinguait pas bien encore, mais en s'approchant, il vit que c'était une feuille de papier gribouillée. Accrochée au mur, cette feuille demeurait seule preuve de vie. Du moins, d'une chose qui avait vécu ici. Une fois assez proche, il devina le dessin d'enfant sur le papier. Une famille. Deux enfants. Des initiales.

LHF.

Qu'est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ? Ses sourcils blonds se froncèrent. Il regarda encore et encore cet étrange dessin. Il avait comme l'impression de savoir à quoi ça rimer sans trouver la solution. Comme lorsqu'un mot est sur le bout de votre langue. Vous connaissez son sens, son utilisation, il vous est plus qu'utile, mais il vous est impossible de le prononcer. Un sentiment de frustration emplie sa poitrine. Sentiment qui fut bien vite remplacer quand le rire d'une enfant le fit sursauter, lui collant une frayeur sans pareil.

-Qui est là !?

Il se retourna, serrant le dessin dans ses mains comme s'il allait le protéger. Une porte... Une porte venait d'apparaître ! Elle n'était pas là avant, il le jurait. Comment avait-elle pu apparaître ainsi devant lui ? Il n'en savait rien. Cela l'effrayait. Il détestait avoir peur. Il avait l'impression d'être faible. Ses parents le gronderaient s'ils le voyaient ainsi recroquevillé contre le mur, tremblant.

Puis, tout s'éteint. Tout disparu d'un coup. Il se retrouva dans le noir complet. Le dessin pourtant enchaîné entre ses doigts s'était éteint comme tout le reste. La porte aussi. Le mur dans son dos. Le sol sous ses pieds... Il chuta. Il hurla. Il appela au secours. Mais tout ce qu'il put lui répondre était sa voix qui résonnait dans ce vide. Se perdant jusqu'au bout du monde. S'éteignant comme sur la flamme d'une bougie qu'on soufflait. Quand sa chute se mit à ralentir. Allant de plus en plus doucement. Il ne s'était toujours pas réveillé, pourquoi ? Il n'arrivait pas à se défaire de ce rêve. Il n'arrivait pas à le contrôlait. Au fur et à mesure, la peur s'envola. Il rouvrit les yeux, décroisa ses bras devant son visage et décrispa ses muscles. Un souffle chaud et réconfortant agitait ses cheveux. Et ses pieds rencontrèrent un sol doux, molletonneux. Le noir se dissipa. Et vint ce beau paysage. Une forêt, immense. Avec des arbres aussi grands que des titans, aussi touffus que des nuages, aussi rassurante qu'une étreinte maternelle – enfin, il le supposait.

Des traces de petites chaussures formaient un chemin devant lui. Comme si une enfant avait couru dans cette direction. Était-ce cette même fille qui avait ri et l'avait fait quitter ce sinistre endroit ? Peut-être. Il n'y avait qu'une seule façon de le savoir... Alors, le blond se mit en marche, pas vraiment sur de lui. Mais il n'avait pas le choix. Il avançait, pas après pas. Tout en restant sur ses gardes, il regardait partout pour ne pas se perdre et surtout, il surveillait les empreintes de sandales dans la terre. Mais rapidement, il se rendit compte qu'il tournait en rond. Il venait de revenir sur ses pas. Pourtant, il avait marché droit devant lui....

« Haborym... »
Une voix fluette parvint à ses oreilles, incertaine, timide, agréable. Elle ne lui disait rien. Mais elle avait prononcé son nom avec tant de tendresse... Et en même temps de peur. Était-ce réellement possible de coupler ces deux émotions ? Et puis surtout, qui était-elle... Cette mystérieuse enfant qui sans qu'il ne comprenne pourquoi, lui insufflait un immense sentiment de bonheur et de sécurité. En un instant, elle avait apaisé sa colère et son dégoût. Elle avait calmé ses maux et l'avait rassuré.

Il se réveilla et regarda tout de suite autour de lui, déconcerté. La sensation de l'herbe et de la terre molle avait disparu, il était maintenant dans son lit, à Poudlard. Ce n'était qu'un rêve... Mais un rêve qui l'avait étonnamment marqué. Il s'en souvenait pourtant rarement voire jamais. Alors pourquoi maintenant ? Beaucoup de questions restaient sans réponse. Il n'allait pas être très concentré aujourd'hui...

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⏰ Dernière mise à jour : Nov 10, 2020 ⏰

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