Chapitre 7

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Je n'en peux plus. Je vais tomber folle. Il faut que je sorte de là. 

*Mais ta grand-mère ne va pas être contente* me dit la sainte voie dans ma tête. 

Je me stoppe aussitôt devant la fenêtre. C'est vrai.. grand-mère et Bettye. Ma colère est comme redescendue. 

*Non vas-y! tu n'es qu'un monstre pour eux.* me tente mon autre alter égo. 

A cette pensée j'ai comme l'impression de suffoquer. Que dois-je faire? Je ne peux plus rester dans cette maison. J'ai l'impression d'être sans cesse incomprise et rejetée. Je tourne en rond encore et encore, les mains crispée sur la tête. Plus je réfléchie et moins je parviens à respirer. Pourquoi cela m'arrive-t-il? 

*Vas-y! Pars, il n'en sauront rien.*

*Non, n'y vas pas, tu dois te maîtriser.* 

*Vas-y

*N'y va pas*

*Si!*

*Non!* 

STOP! C'en est trop. J'ai la tête qui va exploser. Je me lance à travers la fenêtre, savourant les trois petites secondes où je flotte à travers le vent. Une fois sur le sol, je me retourne une dernière fois pour regarder la maison, avec nostalgie. Je décide faire taire mes sentiments, de me décrocher de tout. 

Sans m'en rendre compte, je me suis insérée dans un bois dont la végétation est assez dense. Je me sens tout à coup très différente dans mon corps. Je me sens comme plus vivante, plus vive que jamais. Mes dents me démangent atrocement. J'ai si faim. Tout mes sens sont à l'affut, dans l'attente de la moindre proie. 

Soudainement, un craquement éclate au milieu de ce silence pesant. Je me jette aussitôt vers le lieu où provient ce craquement. Lorsque je tombe nez à nez avec ma proie, je découvre un petit lapin tout fébrile. Nul besoin de réfléchir sur ce que je compte faire. Mes dents s'allongent de sortes à ce que je puisse plonger mes crocs dans sa chaire. Que le bon dieu me pardonne pour ce que je fais.  

Dès la première goutte de sang, mon corps entre en transe, il se revitalise. Cette sensation est incroyable. Elle est semblable au miel et à la douceur du lait d'ânesse sur la peau. Que c'est bon! Plus j'aspire, plus ma faim augmente. Je tombe dans une frénésie et une extase incontrôlable.  Je ne suis plus moi même. Je ne sais si je saurais m'arrêter. C'est tellement bon...

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Cela fait des heures que je tourne dans ce bois à l'affut du moindre bruit. J'en veux plus, il m'en faut plus. Si l'on remonte le parcours que j'ai fait, on peut y retrouver les cadavres de dizaines d'animaux que j'ai tué de mes propres mains. J'ai si faim. Pourquoi cette envie ne tarie pas? Mes dents me font si mal, je vais devenir folle. Cette douleur est atroce, tellement difficile à supporter. 

Je me met à parcourir le bois à vitesse fulgurante de telle sorte que mon corps n'avait jamais ressenti cette sensation. Je me sens libre et prisonnière à la fois. Prisonnière de cette faim qui me ronge de l'intérieur. Je m'arrête d'un seul coup, ayant repéré un infime bruit près de moi. Un être vivant. Je peux ressentir les battements de son cœur et la circulation de son sang. C'est une grosse veine, une très grosse veine même. Sans réfléchir, je me jette sur la proie. Il faut que je passe cette faim qui me rend folle. 

Sans regarder l'espèce que j'attaque, je plonge mes crocs dans sa chère et je me délecte aussitôt de son sang. Ce nectar des dieux coule abondamment dans ma gorge, c'est tellement bon. Je ne saurais dire pourquoi, mais ce sang est largement meilleur que toutes les petites bêtes que je me suis faites juste avant. 

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 08, 2020 ⏰

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