Le temps de rien

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On a beau toujours le croire,

On a jamais vraiment le temps.

De la mort à la naissance,

De la Terre au firmament.

Qu'elles sont douces mes mains roses de  bébé,

Mon visage, mes bonnes joues 

Et mon mignon petit nez,

Mes pieds qui battent sur son cou !


Qu'ils sont doux, toux ces fins cheveux d'or

Qui déjà se teintent en gris !

Celui du monde qui m'entoure,

Celui des heures, celui des jours.

Et ma tendre peau alors ?

Elle se creuse, elle s'abîme,

Elle se casse et je vieillis, 

Je suis malade je pers esprit.


Je ne suis plus qu'un sac d'os 

Qui repose sur la terre,

Je suis l'humain éphémère,

Celui qui vit et qui oublie.

Et voilà, il ne reste plus rien,

Même un petit tas de poussière

Et ce soir les étoiles brillent de mon âme qui s'est enfuie !


On a beau toujours le croire,

On a jamais le temps de rien.

Qu'on soit fermier,

Qu'on soit empereur,

Qu'on soit marchand ou écrivain !

J'ouvre les yeux, je les refermes

C'est terminé je suis parti !

J'ai fait mon temps, j'ai fait ma guerre,

C'est décidé je dois partir.


J'embrasse une dernière fois ma mère

Et je m'envole, et je m'enfuis,

Loin de mon peuple de misère,

Loin de son corps, loin de ma vie !

Puis-je contempler une dernière fois,

Pour garder leur goût dans ma bouche,

Les vastes plaines de l'Ardèche ?

Gorges de lune et chant des souches...


On a beau toujours le croire, 

Le temps déchire, le temps sépare.

Le temps est cette course infernale, 

Celle qui un jour l'emportera !

Je la reverrai un matin,

Parée de fleurs, vêtue de lin,

Et nous vivrons main dans la main de notre amour aux jours lointains.



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⏰ Dernière mise à jour : Jan 08, 2022 ⏰

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