+ PROLOGUE +

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Mon téléphone vibre. Je vois qu'Ambre essaie de m'appeler par visio. Je réponds et m'empresse directement de lui demander comment s'est passé ses derniers jours d'épreuves. Ambre est ma grande marraine dans ma prépa, c'est un peu comme du tutorat. On a eu de la chance de tomber ensemble parce qu'on s'entend à merveille ! Avec le coronavirus, les concours ont été décalés et elle vient tout juste de les finir.

« Hey ! Comment ça va la best des grandes marraines ? Je demande quand j'accepte l'appel vidéo. Elle rit.

- Ca va bien ! Les dernières épreuves étaient un peu dures, mais c'est pas très grave puisque je visais pas d'écoles dans cette banque. J'hoche de la tête et lui sourit.

- Bon, tant mieux alors. Mieux vaut se rater les épreuves de Mines que celles de CCINP. Ambre approuve.

- Dis-moi, tu as des nouvelles d'Antoine ? Elle me demande tandis que je fronce des sourcils.

- Pas depuis hier, non. Pourquoi ? Face à sa mine, je comprends que quelque chose ne va pas.

- J'ai entendu Charles et Damien parlaient de lui avant une épreuve. Je crois qu'il est à l'hôpital ... Elle dit doucement. Mes yeux sortent directement de leurs orbites et j'ai l'horrible sensation de recevoir un coup de poing dans l'estomac.

- QUOI ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il a quoi ? Je panique. Je vois Ambre hausser des épaules.

- J'en sais pas plus, mais je voulais te le dire. Je pensais que tu aurais des nouvelles.

- Je vais appeler Charles pour voir ce qu'il peut me dire. Merci de m'avoir prévenu. Je suis dans un état de stress monumental, j'espère vraiment que ce n'est rien de grave. Je ne sais pas comment je vais pouvoir faire sinon.

- Pas de soucis, tu me tiendras au courant des nouvelles. Bisous. »

Je raccroche et appelle en vitesse Charles. Il me dit de ne pas essayer d'aller le voir car je me verrai refuser l'accès à la chambre avec le COVID, ils n'autorisent que les membres de la famille. Malgré tout, il me donne le nom de l'hôpital où Antoine est et je raccroche quelques secondes plus tard. Coup de chance, si on peut dire ça comme ça, mais je suis actuellement dans cet hôpital pour la journée. Je préviens ma mère que j'utilise l'heure de pause dans ce programme chargé pour aller voir Antoine.

Après cherché pendant de longues minutes le service dans lequel je devais me rendre, j'arrive enfin à trouver le bon endroit. Je me précipite à l'accueil pour demander sa chambre.

« Antoine Scott, s'il vous plait.

- Votre lien avec le patient ? Me demande l'infirmière sans relever les yeux de son ordinateur.

- Je suis .. euh.. sa cousine. Je lance toute hésitante face à ce mensonge.

- Désinfectez-vous les mains et portez un masque avant d'entrer. Elle lève les yeux vers moi. Ah, je vois que c'est déjà fait. Elle se lève de sa chaise et m'indique le numéro de la porte et le chemin à prendre. Si quelqu'un est déjà dedans, merci de patienter dehors. Je vous préviens, il est encore inconscient. Je blêmis à la fin de sa phrase. Bordel, mais il lui est arrivé quoi ?

- D'accord, merci. Je dis précipitamment en partant. »

Devant la porte, je vois ses parents à l'intérieur, sa mère lui tenant la main, les larmes aux yeux. Je me retiens d'étouffer un sanglot et tente d'attendre patiemment qu'ils sortent. Dix minutes plus tard, une éternité passée, la porte s'ouvre pour laisser sortir ses parents.

« Candice ! Merci d'être là. Me sourit sa mère, les yeux tristes. J'ai à nouveau l'impression de recevoir un coup dans l'estomac.

- Vous ... Vous connaissez mon prénom ? J'interroge perplexe. Ses yeux se font plus doux.

- Antoine nous a parlé de toi et nous a montré quelques photos. Il tient beaucoup à toi. Ca lui fera beaucoup de bien de t'avoir à ses côtés. Je sens mes yeux se remplir de larmes. Va le voir. »

Je rentre et ferme la porte derrière moi, puis baisse un peu le rideau qui donne sur le couloir. Je prends le temps de reprendre une inspiration avant de me tourner et de poser mon regard sur Antoine. J'ai la sensation que le sol va s'effondrer sous mes pieds. Je tire le fauteuil posté dans un coin de la pièce et me rapproche le plus possible de lui. Ma main tremble mais je fais de mon mieux pour attraper la sienne et la tenir fermement. Il est là, allongé devant moi, un bip incessant résonne pour signaler que son coeur bat toujours. Pourtant, ses yeux sont clos, son visage est éteint. Ca ne m'empêche pas de le trouver magnifique. Je revois ses petits fossettes creusés ses joues quand il sourit, son rire résonnait quand je fais le clown, sa voix grave me taquinait quand il en a l'occasion.

« Antoine, je.. Je sais pas trop quoi te dire, j'ai pas l'impression que ça va être utile. Mais après tout, peut-être que tu m'entends alors je vais parler et si tu es capable de me faire un signe, ça sera déjà bien. T'es mon meilleur ami, mon acolyte, mon loulou. J'ai passé l'année à t'emmerder pour tout et n'importe quoi et pourtant, t'as toujours été là pour moi quand j'en ai eu besoin. T'es peut-être un peu maladroit, un peu trop macho sur les bords et beaucoup trop flemmard, surtout pour tes concours. Je ris en tentant de diminuer les tremblements dans ma voix. J'efface du revers de la main les larmes qui coulent le long de mes joues. Mais t'es une personne extraordinaire et tu peux pas finir comme ça. Réveille-toi, s'il te plait. Bats-toi, par pitié ! On avait prévu que tu viennes me voir à l'hôpital après mon opération, pas que je vienne en panique te tenir la main et pleurer en me disant que.. Que peut-être tu ne te réveilleras pas. Je sais pas, je panique, je veux pas me retrouver sans toi. J'avais tout prévu dans ma tête, et toi, tu fais le con et tu chamboules tout. Bordel, mais fais-moi un signe, quelque chose ! Je veux que tu fasses ta 5/2 à mes côtés, que je te booste et puis que.. Que je trouve le moyen te dire que je suis tombée amoureuse de toi sans faire gaffe. Je m'étais protégée pourtant, mais visiblement, c'était pas suffisant. Je parle sûrement dans le vide, mais au moins, ça sera déjà dit. Au moins, une fois. »

Je sens une légère pression, quelque chose d'infime, s'effectuer autour de mon pouce. J'attrape un mouchoir dans mon sac pour essuyer mes larmes. Je ne lâche pas sa main, pas une seule seconde. Jusqu'à ce que je me rende compte qu'Elena, les traits à la fois inquiets et énervés, se tient devant la porte et qu'elle a entendu tout mon discours.

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C'est parti ! Je relance la machine de Chemistry Interaction!

Mon objectif : finir cette histoire avant la fin des Wattys pour pouvoir l'inscrire, mais aussi prendre du plaisir à l'écrire et vous à la lire!

Je compte sur vous pour me donner vos avis positifs ou négatifs afin de m'améliorer au maximum :) et ça commence dès ce prologue. À vous de me dire ce que vous en pensez!

Bises ♥️

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