XANNY

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- They're nothing but unstable -

Un pas après l'autre, un souffle erratique après l'autre, je me retrouvais dans la cuisine. Il n'y avait plus personne. La panique grimpa quelques secondes dans mon esprit avant qu'un sanglot ne vienne me ramener à la raison. J'aurais dû y penser.

Ouais, j'aurais dû y penser.

Alors, passant le long de la cuisine, je me permettais de mettre un pied sur la terrasse en bois. Je préférais refermer la baie vitrée derrière moi. Je n'avais pas vraiment envie d'être dérangée par de la musique ou encore par un mec du groupe complètement défoncé.

Le claquement bien trop brutal à mon goût de la vitre sembla me réveiller.

Je venais de m'enfermer dehors en ta compagnie, en compagnie d'une Mina hors d'elle qui venait de larguer l'amour de sa vie. En compagnie d'une Mina également sous emprise d'alcool.

Du coin de l'oeil, je t'apercevais, une clope indiscrète à la main et t'enfilant une goulée avide de rhum.

Déglutir goulûment fût mon seul remède face à cette vision.

Comment avais-tu trouvée du tabac dans cette maison, dans ta maison ? Je ne te connaissais peut-être pas aussi bien que je ne le pensais.

Tu ne fumais jamais, ce n'était pas ton truc non plus. Enfin, normalement. Et là, je te voyais, les yeux fixés sur la pelouse sombre, une garot à la main et une bouteille dans l'autre. Je ne savais pas que tu fumais.

Je ne te connaissais pas.

Une goutte de ce qui me semblait être de l'alcool, renversée brutalement, transgressait l'interdit pour se glisser près de l'arrête de ton nez.

Je te vis renifler, le filtre de ta clope roulant le long de tes dents sont l'éclat blanc finirait irrémédiablement par jaunir.

« hey... » t'appelais-je doucement, de peur de te briser encore un peu plus.

Pour moi, à l'orée d'une nouvelle année, tu t'étais transformée en cette chose troublante de traumatisme.

Au bout d'une dizaines de secondes, tu tourna le regard dans ma direction, précautionneusement, agrippant chaque partie de mon visage au passage. Tu étais totalement déchirée, détruite. Les sillons de tes larmes me blessèrent bien plus que ce que j'aurais aimé l'espérer.

C'était peut-être pas que de l'alcool sur ton âme.

Mais moi je te contemplais.

Avec effarement.

Ton état me choquais, je ne t'avais jamais vu ainsi.

Tes joues rougies m'indiquaient que oui, tu avais beaucoup trop bu. Les veines éclatées dans le blanc de tes yeux m'indiquaient que oui, tu n'aurais pu dû fumer. Tes pupilles, si fines que je ne les percevaient presque pas. Tes yeux vitreux mais pourtant rendu gracieux grâce à la lumière qui émanait encore du salon. Tes sentiments étaient rendus indéchiffrables.

Je la remarquais sans bavure cette fine trace de rhum qui dégoulinait du coin droit de ta bouche. Ta main, fine et soudain tellement frêle, enserrait le goulot de la bouteille comme si il s'agissait d'une bouée, d'un échappatoire à tes tortures. Je pouvais voir ton corps désirable qui se tenait à seulement deux mètres du mien.

Même assis tu vacillais par instant, solitaire sur cette terrasse qui m'était totalement inconnue. Et c'était en te voyant, ruinée, mise au sol, que je comprenais, que je comprenais réellement.

Je n'avais pas arrêtée de t'aimer d'un amour pur, sans faille, et cela depuis tellement longtemps. Peut-être une éternité maintenant. Je me souvenais alors des sentiments qui m'agitaient douloureusement à chaque fois que je te voyais, que j'entendais parler de toi. Ils n'avaient jamais voulu disparaître, ils s'étaient simplement recroquevillés dans un coin éteint de mon esprit. Ils étaient restés cachés au moment où j'avais, pour la première fois, embrassé Jaehyun.

I Need SomebodyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant