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Des battements d'ailes résonnent dans sa poitrine en harmonie avec un rythme grave et lancinant qui s'enfuit du lieu qu'il vient de quitter. Ce charme attise son envie de fumer, et il se sent comme les animaux irrésistiblement attirés par Orphée.

S'essayant à réfréner cette envie, il erre dans les couloirs en repensant à une de ses histoires d'amour dont la fleur bleue s'est noircie. Il hait son recul triste d'adulte désabusé.

Ses yeux sombres se plissent délicatement lorsqu'il réalise que c'est pour la deuxième fois qu'il passe devant une sculpture de marbre entourée de tableaux de maître. Il semble que les débris du char soient éclatés autour de ce minuscule décor ; dans les cadres de bronze et les détails ciselés du luxueux mobilier.

Il prend conscience que les oiseaux qui volaient autour de son cœur se sont tu, et qu'il est perdu dans les entrailles du bateau.

Dès lors, la colère et le manque se confondent, avant que la peur intervienne et le fige. Regrettant presque son refus de la fête, il tente de revenir sur ses pas, sous les regards oppressants de visages éternellement figés.

En suit un défilé de plaques d'argent aux numéros gravés accrochées à des portes de cabines bleues roi avant qu'il ne remercie le ciel à la croisée d'un infini couloir.

Un escalier à double révolution, folie belle et fortuite, s'ouvre sur un rebord inconnu.

Icare en monte les marches quatre à quatre pour se brûler les ailes sur le toit du monde.

ivre.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant