Chapitre 2 : Brunehilde

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De nouveau seul, il alla chercher à manger dans les cuisines, puis se dirigea vers sa chambre. Montant les escaliers vers ses appartements, il appréhendait la journée qui allait suivre.

Sa mère lui avait expliqué que si elle voulais qu'une personne s'occupe de sa protection c'était pour que celle-ci parte avec lui.

L'idée de rencontrer quelqu'un de nouveau, qui plus est, à peu près de son âge et sûrement plus impressionnant que lui, le fit stresser. Lui qui n'était pas du tout sociable allait devoir faire un grand effort.

Arrivé dans sa chambre, il mangea puis passa la nuit à imaginer presque toutes les possibilités, du grand Homme à fort caractère, à l'Elfe très timide...

~~~

Le soleil se leva au dessus des remparts de la cité. Clinith, qui eut une nuit compliquée, se réveilla en souhaitant que la veille ne soit qu'un mauvais rêve. Il se lava et s'habilla avant de sortir par la porte de ses appartements.

A sa plus grande surprise, ce n'était pas Turienne qui l'attendait, mais bien sa mère.

« Bonjour, comment vas-tu ? »

Clinith n'étant pas très bavard répondit qu'il allait bien, même si ce n'était pas très sincère.

Ils descendirent tous les deux et arrivèrent dans la grande salle.

Se tenait là un garde habituel de Mainadab, la conseillère Guifa, ainsi qu'un nain, une Elfe, un jeune homme et une jeune femme.

« voici les nouvelles recrues » expliqua Guifa.

Les désignant un à un, elle les présenta brièvement :

« Voici Grunin le nain, Felopoe l'elfe, Julione l'homme et Brunehilde la semi-elfe. C'est cette dernière qui assurera la protection du prince. »

A ces paroles, celle-ci se baissa en signe de respect.

Clinith fut très étonné. Il ne s'attendait pas à ce qu'une semi-elfe soit chargé de l'accompagner dans ces péripéties, cette race étant rare au sien d'Athradiaur.

La reine fit un mouvement de la main qui signifiait que chaque garde pouvait rejoindre leurs mentors qu'ils allaient devoir remplacer dans quelques semaines.

Brunehilde était restée et la Reine, qui voulait en savoir plus, l'invita, avec Clinith, à s'asseoir sur un des canapés de la salle.

« Brunehilde, c'est bien cela ? »

La jeune femme acquiesça et Clifiriell continua.

« J'aimerais en savoir un peu plus sur vous : d'où venez-vous ? Qui sont vos parents ? Et comment avez-vous été choisie pour cette responsabilité ? »

Brunehilde sembla tout à coup toute stressée face à l'interrogatoire de la Reine. Elle commença tout de même à expliquer sa vie :

« Je suis la fille de Briennen, fils de Bromiren. Mon père est né ici. Il a rencontré ma mère, Dansserui, une elfe du royaume de Thranduil, à Athradiaur, alors qu'elle était en voyage pour Fondcombe. Elle ne quitta finalement pas la Cité. Ils se sont mariés et lorsque ma mère est tombée enceinte, elle souhaitait retourner voir sa famille qu'elle avait laissée à Grand-Peur. Ils y sont retournés et j'y ai grandi. Les arts de la guerre m'ont été enseignés là-bas. Mais... à ma quinzième année, mon père développa les symptômes de la maladie de son père. Personne ne peut la guérir, pas même les elfes. Nous sommes revenus à Athradiaur et pendant cinq ans j'ai tout fait pour être prise dans la garde. Mais d'après les gardes j'étais trop jeunes et devais plutôt attendre avant de prétendre à un poste de meilleures spécialistes. Mais je n'ai pas un domaine de prédilection, ma force réside dans ma diversité et mon adaptation. Quand hier soir la conseillère à annoncer qu'elle cherchait un jeune et fort combattant, je savais que je devais saisir cette chance. J'ai passé les épreuves ce matin et me voici devant vous. »

Le prince était très impressionné de l'histoire qu'il venait d'entendre.

« Très bien, c'est un beau parcours. Donc vous connaissez bien Grand-Peur ? »

« Cela fait longtemps que je n'y suis pas allé... mais oui, je connaissais le domaine de Thranduil comme ma poche. »

« Vous pourrez donc le faire visiter à Clinith. »

Soudain, la jeune guerrière semblait gênée : elle n'avaitpas envisagé d'y retourner et redoutait un quelconque retour.

« Je... je ne peux vous garantir mon entrée dans le domaine. La forêt ne me dérange pas, mais je ne veux pas retourner au sein du royaume. Trop de lourds souvenirs y sont restés... »

La Reine étonnée mais touchée par la sincérité de Brunehilde, rassura cette dernière.

« Ne vous en faites pas, je ne peux vous forcer à amener mon fils là où vous ne désirez pas aller. Mais je ne peux me passer de vos talents. Toutefois, il faudra un temps pour que mon fils et moi ayons assez confiance en vous. Allez vous entraîner, je passerai dans la journée pour constater vos exploits. »

« Très-bien. »

La jeune femme se leva et partie en direction des salles d'entraînements des gardes royales.

Désormais seule avec Clinith, Clifiriell voulait partager son ressenti et connaitre celui de son fils.

« Qu'en penses-tu ? Elle semble forte et courageuse, non ? Moi elle me va très bien. Mais je préfère tout de même attendre qu'elle fasse ses preuves, physiquement et moralement. »

Clinith qui restait impressionné de la vie et de la sincérité de Brunehilde, se surpris à se confier à sa mère : « je suis d'accord. Elle m'impressionne beaucoup et j'aimerai apprendre à la connaitre. »

La Reine, étonnée du nombre de mots qu'avait prononcé son fils, acquiesça et posa une main sur son épaule.

« Je suis fière de toi. J'ai pris conscience que te forcer à prendre le trône ne ferait pas de toi un bon Roi. Je vois déjà que l'idée de te laisser plus de temps t'encourage à faire des efforts et je te suis reconnaissante. »

Puis, elle partit en direction des salles d'entraînements.

Clinith encore légèrement chamboulé des changements soudains qui s'opéraient dans sa vie, se leva et demanda à une servante d'amener son petit déjeuner dans sa chambre. Il avait besoin d'un moment de calme pour méditer sur son futur.

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