Chapitre 2 : Flyer

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..... Nouveau projet.

~*~

Marinette

Depuis que la boulangerie de mes parents avaient été cambriolée, mon père ne cessait plus de me surveiller. Il m'appelait tous les jours en me demandant si tout allait bien. Et à chaque fois, je lui assurais que tout allait bien. Il avait peur pour moi depuis la dernière fois, et je pouvais comprendre.

Après ce jour, le bas de mon dos avait été envahi par un énorme hématome durant plus de deux semaines. C'était très douloureux. J'avais un peu de mal à m'asseoir normalement. Mais heureusement, cette souffrance a fini par passé. A mon plus grand bonheur. Et celui de mes proches, surtout de mon père...

Il était un papa poule, dévoué mais parfois oppressant. Malgré mes tentatives pour lui expliquer, il continuait à me surprotéger, persuadé que cela me gardait en sécurité. Mais cette sécurité commençait à m'étouffer, à me priver de ma propre liberté. 

— La bibliothèque va fermer, mademoiselle, m'interpella la bibliothécaire avec douceur, me ramenant à la réalité. 

Je secouai légèrement la tête pour me concentrer. La bibliothécaire était toujours aimable avec moi, et je lui en étais reconnaissante. Cependant, nos interactions restaient polies mais distantes. 

Elle était pourtant adorable avec moi. Et je l'en remerciais. Mais, de mon côté, l'affection que je lui apportais n'était guère dans un sens aussi familier... Il allait donc soit, que je lui souris en hochant la tête.

— Oui, merci. Bonne soirée à vous, répondis-je en ramassant mes affaires éparpillées sur la table de bois sombre. 

La bibliothèque du lycée était un sanctuaire de silence, un endroit où je trouvais la paix nécessaire pour étudier, loin des soucis de la maison. Mes parents travaillaient dur, et leur investissement me rappelait combien je devais réussir mes études pour alléger leur fardeau financier. Je devais obtenir une bourse pour l'université, non seulement pour moi mais aussi pour soulager mes parents. 

— Bonne soirée à vous aussi, mademoiselle. Me souhaita la bibliothécaire en me souriant avant de s'éclipser discrètement tandis que je terminais de ranger mon livre de math dans mon sac.

Par la suite, je me levais en poussant doucement ma chaise, pour ne pas faire de bruit, puis me détournais et me dirigeais vers la sortie. Il faisait déjà nuit dehors, et il ne restait presque plus personne à l'intérieur de l'habitacle. J'étais restée plus longtemps que prévue pour réviser les examens de fin d'année qui approchaient à très grand pas.

Il fallait que je sois irréprochable si je voulais aller à l'université. Mes parents n'avaient pas beaucoup de moyens, et si mes résultats étaient bons, je recevrais une bourse qui me permettra de payer mes frais de scolarité. Et d'ainsi donc, soulager ma mère et mon père.

Ils avaient assez cravaché pour m'élever. Je ne voulais pas représenter un poids pour eux après le lycée. De leur faire ça, m'aurais vraiment arraché le cœur. De plus, j'adorais être indépendante. D'avoir mes affaires, de pouvoir me les offrir moi-même et d'ainsi circuler sans avoir d'attache auprès de mes anciens.

En sortant, le visage caressé par la douce brise nocturne, je pris une profonde inspiration. La journée avait été longue et éprouvante, mais le travail acharné m'avait permis de m'évader, ne serait-ce que temporairement, de mes tourments intérieurs. Pourtant, le souvenir d'Adrien, effleuré à nouveau par son passage près de moi aujourd'hui, ravivait douloureusement les sentiments que je tentais désespérément d'enterrer. 

Adrien avait beaucoup été. Et tout à l'heure, il était passé si près de moi que... J'eus bien crus m'effondrer tant la distance m'avait pris par les sentiments. Par chance, Luka était proche de moi et quand sa main s'était posée sur mon bras pour me pousser loin du blond, j'ai eu une révélation qui m'avait encore fait mal.

Adrien me faisait toujours de l'effet.

Et rien que de me le dire encore une fois m'avait asséner un poignard dans le cœur. La vérité me tranchait les veines pour la, énième fois. J'étais soumise à ma douleur. La souffrance qui s'écoulaient dans mes larmes, me raccrochait sans cesse à ce passé auquel je tentais d'échapper.

Afin de ne pas verser de larme, j'ouvris les yeux et vis les alentours complètement noirs. Il n'y avait pas un lampadaire, rien. Les jardins étaient plongés dans l'obscurité total. Et bizarrement, je me surpris à perdre mon regard à l'intérieur. Tout semblait si vaste et invisible en même temps...

Un flyer accroché sur un tableau d'affichage attira mon regard. Il parlait d'un concours de mode en ligne, une opportunité de lancer une carrière dans un domaine qui m'intéressait depuis toujours. Je pris mon téléphone et photographiai le flyer, sentant que c'était un signe du destin. Cette chance inespérée, je devais la saisir, même si mes doutes et mes insécurités me disaient le contraire. 

C'était un signe. C'était ma chance. Je me devais de la saisir.

— Je vais le faire, décidai-je en moi-même.

Malgré mes craintes de ne pas être à la hauteur, je savais que je devais me donner à fond. Participer à ce concours pourrait être le premier pas vers l'indépendance que je désirais tant, loin du poids que je représentais pour mes parents. Je n'allais pas laisser cette opportunité me filer entre les doigts. 

D'un pas décidé, je m'éloignai de la bibliothèque, le flyer dans la main et une lueur d'espoir dans le cœur. Ce concours était ma chance de prouver à moi-même que je pouvais réussir, malgré les obstacles et les souvenirs douloureux qui me hantaient encore. 

Oui, j'allais m'inscrire à ce concours de mode et me donner à cent pourcents !

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