2 - Sous influence

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Il ne saurait dire combien de temps il avait dormi. Trop sûrement. Alors qu'il tenta de trouver son téléphone pour avoir une idée de l'heure qu'il était, Peter sentait que tous ses membres étaient comme constituer de coton. Sa tête semblait remplie de nuages et ses yeux s'ouvraient à grand-peine. La lumière éblouissante de son écran tira fortement sur ses nerfs optiques, lui arrachant une grimace de douleur.

Quelques messages de Ned, mais rien qui ne nécessitait d'y prêter attention dans l'immédiat. Il était presque l'après-midi et Peter se retourna dans son lit après avoir jeter son portable à côté de lui. Le visage à moitié enfoui dans son oreiller, il ressentait comme une grande culpabilité. Une journée passer au lit, une journée de moins à aider les gens qui pouvaient avoir besoin de lui.

Pendant le temps qu'il avait passé à dormir, combien de larcins s'étaient produit ? Est-ce que quelqu'un était mort aujourd'hui ? Quelqu'un qu'il aurait pu sauver s'il avait été en état de le faire ?

Bizarrement, il ne souhaitait pas vraiment avoir la réponse. Pas envie de culpabiliser encore plus. Il serra les dents en sentant qu'il n'était toutefois pas encore en état de rester réveillé plus longtemps. En replongeant dans le sommeil, il n'entendit pas frappé à la porte d'entrée.

Tony aillant suivis les recommandations de Pepper, s'était rendu en personne chez le gamin pour lui discuter de son comportement. Il savait que le môme était là, l'émetteur du costume et celui de son téléphone indiquait clairement qu'il était chez lui. Et il était impensable qu'il soit sorti sans l'un ou l'autre.

Donc la seule option possible était qu'il était forcément ici et qu'il ne voulait pas lui ouvrir. Alors qu'il voulut frapper à la porte avec plus de ferveur encore, il baissa la tête et remarqua un morceau de papier froissé sur le paillasson. En le ramassant, il put voir quelques mots griffonnés dessus. « Prière de ne pas sonner ou frapper, mon neveu est souffrant et à besoin de repos. Merci. May » Tony sourit, elle avait dû écrire cette note sur ce post-it dans l'urgence avant de partir à son travail, seulement la mauvaise qualité de la colle utilisée pour la fabrication de ses fournitures bon-marché n'était pas suffisante pour que la note tienne toute une journée en place.

Sans plus attendre, ni même retenter quoi que ce soit sur cette foutue porte. Tony pris sur lui de laisser le gamin dormir. Il garderait son émetteur à l'œil, et dès que celui-ci emmétrait la moindre activité, il ira lui toucher deux mots. Pour l'heure apparemment, il fallait le laisser tranquille.

Tout comme May Parker quelques heures avant lui, Tony descendit les marches de l'escalier qui conduisait sur la rue. Comme elle, il prit un instant pour regarder le ciel, mais n'écouta pas aussi attentivement le bruit de la ville et le ronronnement des moteurs. Non, tout ce qui l'intéressait pour le moment, c'était de retourner dans sa voiture pour qu'Happy le conduise ailleurs. Il avait assez perdu de temps et avait hâte de retourner à ses prototypes. Décidément, s'il avait su qu'il se déplacerait pour rien. Jamais il ne se serait donné la peine de faire le chemin jusque dans le Queens.

Celui qui, en revanche n'avait pas perdu son temps, était apparemment le mystérieux conducteur du 4×4 noir, toujours stationner de l'autre côté de la rue. La vue du milliardaire ne le surpris pas plus que ça. Il dégaina une nouvelle fois son téléphone pour taper le numéro qu'il semblait connaître par automatisme et parla d'une voix neutre et sans vie à la personne à l'autre bout.

- Toutes les hypothèses sont confirmées. Est-ce que tout est maintenu ? Entendu.

Il attendit que la voiture de Stark ne soit plus en vue pour démarrer et partir. Sa conduite était fluide et sans agressivité. Passe-partout. Pour preuve, personne ne se souviendra de cette voiture dans les secondes qui suivirent son départ.


* * *


Ned était passé en début de soirée pour apporter les derniers cours à Peter. Comme il n'était apparemment pas en état de recevoir, May l'avait remercié et il était reparti sans plus de cérémonie. Le garçon avait bien évidemment pris des nouvelles de son ami, puis se dit qu'il avait une bonne soirée devant lui pour rattraper certaine de ses séries sur Netflix.

May entra dans la chambre de son neveu sans frapper, le calme qui y régnait lui indiqua qu'il dormait encore. Enfin, c'est ce qu'elle pensait. Pris de court alors qu'il venait de remettre son costume, il avait sauté aussi vite qu'il l'avait pu sous sa couette pour dissimuler tout ça. Il se retourna et croisa son regard en prenant soin de bien se couvrir jusque sous le menton.

- Tu es rentré depuis longtemps ? dit-il en chuchotant.

- On est vendredi, bien sûr que je suis arrivé tôt. Est-ce que tu te sens mieux ?

- Je ne sais pas, j'ai encore sommeil.

Elle lui fit un signe de tête et recula doucement en direction de la porte avant de se retourner une dernière fois.

- Tu voudras que je t'apporte quelque chose à manger tout à l'heure ?

- Non merci, c'est gentille. Laisse-moi juste des restes dans le frigo, si j'ai faim je me débrouillerais.

Il attendit qu'elle soit tranquillement posée dans son canapé avec un verre de vin pour partir discrètement. Dès qu'il eut passé la fenêtre de sa chambre, il entendit la voix de Karen.

- Déjà remis ? lui dit-elle d'un ton neutre.

Peter ne lui répondit pas et entreprit de monter sur le plus haut building des environ. De toile en toile, la nuit fraîche commençait à s'installer et chaque mouvement semblait lui demander un peu plus d'effort que d'ordinaire.

Une fois en hauteur, il se brancha comme à son habitude sur la fréquence de la police. Karen essayait de temps en temps de lui parler, mais il l'ignorait copieusement. Il ne dut pas attendre très longtemps avant que la voix hachurée du standard se mette à signaler un délit en cours à quelques rues de là où il se trouvait. Sans attendre, il plongea dans le vide. La voix dans l'émetteur avait parlé d'un simple cambriolage dans une supérette fermée. Apparemment, les criminels n'étaient même pas armés. Vu du dessus en effet, ils n'avaient pas l'air très dangereux et Peter descendit vers eux.

Loin d'avoir envie de fanfaronner, il lança une toile sur le premier pour le neutraliser. Quand le deuxième individu, beaucoup plus vif le vit et cria quelque chose comme : « Maintenant ! »

Peter sentit ses sens l'avertir, quelque chose allait lui arriver dessus. Ce fut en effet avec surprise qu'il vit plusieurs filets de chasse lancer de toute part vers lui. Impossible de tous les éviter. Il n'avait fallu que de quelques secondes pour qu'il soit plaqué au sol dans l'incapacité de bouger.

- Très bien mon petit moustique, maintenant si on parlait affaires. J'aimerais bien voir ton patron.

La tête dans le plâtre, Peter ne sembla pas savoir de quoi on lui parlait. Son patron ? Mais Spiderman bossait seul, et ce, depuis le début et ... ho ! Ils pensaient qu'il travaillait pour monsieur Stark.

- Vous faites erreur je ...

Avant qu'il ne puisse finir sa phrase, il fut coupé dans son élan par un grand coup de botte dans la mâchoire. Bien que ce genre de chose ne le blesse pas vraiment, il en ressentait la douleur et surtout la peur de l'arme à feu pointée sur son front alors qu'il était dans l'incapacité de bouger.

- Tiens-toi tranquille et je ne t'amocherais pas trop.



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