Portrait

last connection

Pour qu'à minuit s'esquissent les portes du paradis, il faut attaquer la boisson dès vingt et une heure, voire même avant pour les plus coriaces.

Cela tombe bien car le Midnight Heaven ouvre tout juste à cette heure si. Le club est généralement très fréquenté le samedi soir, sa haute sécurité et son côté western lui offre un avantage certain sur ses voisins, et puis les deux premières bières sont offertes.

Ce soir cependant, il n'y a qu'une poignée de gens qui puisse entrer dans l'enceinte du bâtiment, si bien qu'on peut presque compter plus de vigiles que d'invités.

Sous les néons rouges et bleus battants au rythme de la musique, une bande d'adolescents suants se déchaîne. Ça secoue la tête, ça joue des coudes, ça roule des hanches et ça se marche sur les pieds. Au milieu de la piste, Hoseok mène la danse, le garçon de tout juste dix huit piges a postulé pour l'Université Nationale des Arts de Corée. S'il est reçu et surtout, s'il parviens à en sortir diplômé, il deviendra certainement un danseur de renom à la carrière internationale.

Un peu plus loin, accoudé au bar, Namjoon et sa petite amie partage un cocktail fruité, les deux savent que leur temps ensemble est compté. Même s'il n'y a encore rien d'officiel, il semblerait que Namjoon s'installe à Cambridge en tant qu'étudiant d'Harvard l'année prochaine. NamJoon et SeoHyun sont encore jeunes et leurs points de vue sur les choses de la vie tend à diverger.
Lui se demande comment leur relation évoluera avec la distance, alors qu'elle pense déjà à la rupture.

Dans une alcôve, SeokJin (déjà bien imbibé) s'est allongé sur les cuisses de deux jeunes demoiselles qui ne cessent de se prendre en selfie. Sur la banquette en face, YoonGi se tient étrangement silencieux, un peu perplexe de voire ces gamines de seize ans traîner dans un coin pareil. L'une d'elle à une petite peluche accroché à son sac en guise de décoration et l'autre porte l'un de ces petit serre-tête à oreille de chat.
Vraiment, ce genre d'enfants tout juste sortie de la cour du collège n'ont rien à faire en boîte de nuit.

Alors, dégoûté par la façon dont son ami profite de l'oisiveté de ces très jeunes femmes, Yoongi se lève, sa bière à la main, direction un autre renfoncement où ce sont caché nos protagonistes : Hanna et Taehyung.

- Bordel, je pensais qu'on aurait des nanas ce soir !! Mais non, y a que des gamines à peine pubère là... Je vais encore rien pécho... 

La mini crise de nerf de son ami cause Taehyung à détourner les yeux de sa douce, il entre en apné. Car sans elle il ne peut plus respirer, elle est devenu son oxygène.

- Et si on sortait le gâteau pour te remonter le moral, hein, Yoon?

Yoongi approuve, le sucre fait oublier toute les embrouilles, toutes les angoisses. Le sucre édulcore le mauvais côté des choses, il adoucit les vérités âcres. Mais s'il semble si bénéfique au premier abord, il est d'une fouberie sans nom, le bougre fait trois milions de mort chaque année.

C'est ainsi qu'on baisse la musique et qu'on fait se réunir ceux qui peuvent encore tenir debout autour d'un cake meringué et arrosé de coulis de fruit rouge. En pâte d'amende on a écrit "Happy Birthday Hanna" et maintenant des gouttelettes de cire multicolores viennent agrémenter la recette.

On chante.

Elle soufle.

On applaudit.