sixteenth

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Le cabinet d'avocat de monsieur Baek à l'avantage d'être situé en plein centre d'un des quartier qui ne vit presque que de nuit.

C'est en somme l'endroit idéal pour fêter une majorité, une remise de diplôme, un doctorat en chirurgie respiratoire où encore un enterrement de vie de jeune fille.
Les pubs et les boîtes de nuits s'enfilent comme des perles au bord des rues fraîchement goudronnée, il y en a pour tous les goûts : gays, hétéros, VIP, jazz, karaoké...

A chaque porte qui s'ouvre, on découvre une ébauche de la bande son du mini monde qui se déroule à l'intérieur. 
S'ajoute les éclats de rire et les éclos de larmes, le vacarme ambiant est infernal.


Mais JungKook n'entend rien.

Il marche les yeux louchant sur les fards aveuglant des voitures qui klaxonne au loin. Vêtu de son mytique hoodie noir, il n'est plus qu'une errance.

Où une erreur...

Il n'aurai jamais dû existé. Les êtres difforme comme lui ne devrait pas venir au monde.
Voilà ce que lui hurle sa voix intérieur.

Il en veut à monsieur Baek de l'avoir bassement trompé, il en veut à ses profs qui le regarde avec dédain, il en veut à son frère et à son coeur de pierre, il en veut à sa mère de ne pas être une femme forte, il en veut aux passants qui le frôle sans le regarder, il en veut à la terre entière et maudit toutes les générations passé et celles à venir.

- Tu me tiens ma clope deux s'condes ?

Une voix se détache des autres, se profilant dans sa direction, mais JungKook continu son chemein.

- Oh ! Gamin ! J'te parle.

L'adolescent se prépare à lancer son regard le plus acerbe qu'il soit afin de décourager cet homme qui vient perturbé ses profanations intérieur.

Fait troublant, quand JungKook se tourne, le garçon qu'il l'appelait a disparu.

Il n'y a que cette fille, une poupée coréenne au long cheveux noir et à la robe holographique beaucoup trop courte, qui lui tend son bâtonnet incandescent.

- T'a jamais vu de queer ou quoi ?

Ce canon de féminité à un ton de baryton.

Pour toute réponse, JungKook prend la cigarette qui lui est tendu, au niveau du filtre elle est imprimé d'une trace de rouge à lèvre.

JungKook fais jongler ses pupilles entre la créature androgyne qui délace ses boots à talon compensé, et cette clope qu'il est aimerait bien goûté.

- J'arrive toujours pas à les supporter plus de trois heures...

Se justifie celui/celle qui vient de quitter ses chaussures de nana et qui c'est assis sur le bord du trottoir.

JungKook s'assoit à côté de lui/elle sans détourner les yeux.

De plus près, JungKook remarque son maquillage très détaillé. Des fards irisés, du jaune, du bleu et du rose qui recouvrent toute ses paupières, une étoile dessiné sur le haut de ses pommettes et des cils longs et épais. Sous cet angle il s'agit indéniablement d'une femme.

Mais, plus bas, étranglé par un collier ras de cou, que JungKook aurait plus facilement imaginé autour de celui d'un chien, sa pomme d'Adam reste facilement repérable. Il n'y a donc pas de doute sur le type d'organes reproducteurs se cachant sous cette tenue.

- Depuis quand ... ?

JungKook ose un mot incertain.

Il/elle tourne la tête vers lui, faisant chavirer ses longues mèches noirs. Puis récupère sa cigarette, tirant une bouffé qui reste quelques secondes au fond de ses poumons.

- Deux ans.

JungKook reste transi, avide de détails.

- Enfin je ne m'apprête seulement pour sortir le soir. Le reste du temps je suis monsieur Kim, un sage employé de bureau qui porte un costard et qui déjeune chaque midi avec ses connards de collègues misogynes.

- Ça ne doit pas être facile...

"Monsieur Kim" soupir.

- Je gère. Ce qui a vraiment failli me tué c'est quand ma femme l'a découvert... Elle a disparut du jour au lendemain, emportant notre fille et sans laissé la moindre trace. Depuis je passe mes nuits dehors à chauffé des hétéros en chien, qui la journée doivent être des connards de collègues misogynes.

JungKook est pris d'effroi, voilà la vie qui l'attend ?

- J'ai passé la moitié de ma vie à me haïr et l'autre moitié à me construire un quotidien que je haie encore plus, tous ça pour rentré dans le norme.

Madame Kim laisse échappé un rire triste, puis elle écrase nonchalamment sa clope sur la route, l'abandonnant là.

- Bon chéri, ce fut sympa de causé, mais je ferai mieux de rentrer avant que tout les bons plans cul soient réservé.

Une fois ses échasses rechaussé, elle se dirige vers l'entré bruyante d'une boîte, se retournant peu avant de disparaître.

- Hé petit ! C'est pour toi que tu vie, pas pour rentré dans leur codes !

PortraitOù les histoires vivent. Découvrez maintenant