"L'amour devient immense, nous ne songeons pas combien la femme réelle y tient peu de place"
KAYLA
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Je ferme la porte de ma voiture et me dirige vers l'escalier qui mène au deuxième étage de mon immeuble, soulagé de ne plus avoir à prendre l'ascenseur, même si Cap'taine me manque un peu. C'était agréable d'avoir quelqu'un à qui se confier. Mais heureusement, j'ai largement de quoi m'occuper avec mes cours. Ça fait deux semaines que je suis installé dans mon nouvel appartement et, malgré mon désir de me retrouver seul, ça ne m'arrive presque jamais. Quand je rentre chez moi, Jungkook est encore partout, en tout, et je guette le moment où ce ne sera plus le cas, le jour où je souffrirais moins. Ou il ne me manquera plus autant. Je dirais bien que j'ai le cœur brisé, sauf que ce n'est pas le cas. Je ne crois pas. En fait, je n'en sais rien, parce que mon cœur a quitté ma poitrine depuis que je l'ai perdue devant chez Jungkook, le jour où je lui ai dit au revoir. J'ai donc décidé de vivre les choses au jour le jour, mais c'est plus facile à dire qu'à faire. Surtout quand ces jours deviennent des nuits et que je me retrouve seul dans mon lit face au silence. Un silence qui n'a jamais été aussi assourdissant. Je redoute déjà d'ouvrir la porte de mon appartement, alors que je n'ai pas atteint le premier palier. Je sais déjà que cette nuit ne sera pas différente des autres, de toutes celles qui ont suivi Jungkook. J'arrive en haut de l'escalier, tournes à gauche,m'arrête net. Les jambes paralysées. Je sens de nouveau un cœur battre quelque part dans ma poitrine, pour la première fois depuis deux semaines.
–Jungkook ? Il ne bouge pas. Il est assis par terre devant ma porte. Je m'approche doucement de lui, sans trop savoir ce qu'il amène. Il ne porte pas son uniforme. Il est en tenue de tous les jours qui prouve qu'il n'a pas travaillé ces derniers temps. On dirait qu'il a aussi un léger bleu sous droite. J'appréhende de le réveiller,parce que s'il est aussi agressif que le soir Où je l'ai rencontré, je n'ai aucune envie de recommencer à me battre contre lui. Mais, là encore, je n'ai je n'ai aucun moyen de le contourner ni d'entrer chez moi sans le réveiller. Je me redresse, respire un grand coup en me demandant quoi faire.Je n'ai pas confiance en moi ; je risque de m'effondrer. Je vais le faire entrer, lui donner ce qu'il vient chercher, certainement pas ce que je voudrais lui donner.
–Kayla, marmonne-t-il. Je m'aperçois qu'il a ouvert les yeux et tache de se relever, l'air anxieux. Dès qu'il est debout, je recule d'un pas, parce que j'avais oublié combien il était grand. Combien il redevenait mon tout quand il se tenait ainsi devant moi.
