Chapter eleven

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Quand je me réveille, Jake est toujours assoupi, sur le ventre, les bras sous l'oreiller. Ses cheveux sont dans tous les sens, c'est drôle. Je me lève doucement pour ne pas le réveiller, il doit être épuisé par la bagarre d'hier. Je refais mon chignon bien, et me dirige vers la cuisine pour faire notre petit déjeuner. Après 10 bonnes minutes, tandis que je cuis les pancakes, j'entends des pas derrière moi. Je me retourne et vois Jake en train de se frotter l'oeil.

—Bonjour Jake. Évitez de vous frotter l'œil, vous aurez encore mal pendant quelques heures.
—Bonjour Oria...

Il retire sa main. Son œil a l'air bizarre de loin, il faut que je regarde ça.

—Bien dormi ? continue-t-il.
Je retourne les pancakes.
—Oui, très bien. Je pense que le fait d'avoir... dormi avec quelqu'un me fait me sentir mieux. Je me suis endormie comme une bûche.
Il sourit. Je rosis.
—Bien sûr, bref, enfin... vous avez compris.
—Oui.
Je sers les pancakes. Jake garde son œil fermé.
—C'est prêt, asseyez vous.

Nous nous asseyons autour de ma petit table à manger. Il me dit en mangeant :

—J'ai beaucoup réfléchi ce matin, et je me suis dis que vous devriez venir habiter avec moi à mon hôtel.
—A votre... hôtel ?
Il rit doucement.
—Pas le mien, mais... avec moi. Vous y serez plus en sécurité, car David ne sait pas où je réside. Ce serait dangereux de rester ici.
—Oui, c'est vrai...
Il mange un bout de pancake, sérieux.
—Je m'arrangerai pour que vous ne retourniez pas au travail pour l'instant, aussi. David connaît votre lieu de travail, pas vrai ?
—Exact...
—Bien. Je me charge de ça.
Je hoche la tête. Quelle histoire... Je lève mon visage vers lui.
—Montrez-moi votre œil, pour voir si ça ne s'est pas infecté.
—D'accord.
Je m'approche de lui et lui fait lever le visage.
—Ouvrez doucement votre paupière...

Il l'ouvre difficilement. Le blanc est rouge, ainsi que l'iris. Ça me fait penser à un de mes films préférés où il y joue, Prisoners. Pendant toute la fin du film, il a l'œil entièrement rouge car une balle lui a frôlé la tête, dont l'onde de choc l'a frappé. C'est impressionnant à voir en vrai, un œil rouge.

—Le sang d'hier vous a coulé dans l'œil, fais-je. Rien de grave, mais il faut que je vérifie souvent pour éviter l'infection. Ça vous fait mal ?

Il cligne des yeux. Je remarque qu'il reste un peu de sang séché sur sa paupière.

—Ça gratte un peu...
—Ne bougez pas.
Il se fige. Avec mon pouce, délicatement, je lui enlève le sang restant. Il respire fort, ça doit le brûler.
—Aïe... fait-il avec un réflexe de sursaut.
—Désolée.
Je m'éloigne un peu.
—Je peux regarder votre dos ?
Il passe sa main sur sa paupière close en soupirant de bien être.
—Oui, bien sûr.

Il se tourne dos à moi, toujours assis sur la chaise, et moi accroupie derrière. Avec délicatesse, je lui enlève les grands pansements et passe un main sur la peau rouge et grattée. Il frémit.

—Pardon, ça brûle encore ?
—Oui...

Je vais chercher une serviette dans ma salle d'eau, que je passe un peu sous l'eau pour l'humidifier. Quand je reviens, Jake s'est assis par terre sur mon tapis. Il se frotte la nuque en m'attendant. Je m'assois derrière lui et pose la serviette entière sur son dos. Il se détend.

—Ouf, merci.
—C'est rien, comparé à ce que vous avez fait pour moi hier soir...

Il se tourne vers moi pour planter son regard dans le mien. Il me fixe comme ça un instant, je ne sais comment réagir.

—Ce que j'ai fais hier... est la moindre des choses comparé à ce que vous avez vécu.

Je baisse la tête, honteuse. Il cherche mon regard, mais je détourne la tête.

𝒜𝓅𝒶𝒾𝓈𝑒𝑒. [𝒥.𝒢]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant