Chapter thirteen

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—Oria, faites vos valises !

Jake arrive en trombe dans la chambre, déjà tout habillé. Je me frotte les yeux, l'esprit embrumé par le sommeil.

—Hein...
—Allez !

Il me lance un sac. Dans l'incompréhension, je me lève, m'habille de la robe blanche et de sandales et déjeune.

—Où allons-nous ? dis-je en croquant dans ma tartine de pain beurré.
—C'est une surprise. Disons qu'on va prendre des vacances.
—Des vacances ? D'accord.

Une fois que nous sommes prêts et que la suite est à peu près rangée, nous descendons les marches de marbre de l'hôtel. Je grogne en souriant :

—Je n'aime pas les surprises !
Jake sourit à son tour en enfilant ses lunettes de soleil.
—Tant pis pour vous, il va falloir attendre.
Nous sortons dans la rue. L'air chaud me saute au visage.
—Wow, quelle chaleur ! fait Jake.
—Carrément.
Gyllenhaal interpelle un taxi. Nous mettons nos valises dans le coffre. Il commande :
—À l'aéroport le plus proche, s'il vous plaît.
—Où va-t-on ? J'ai hâte de savoir, lui dis-je.

...

En sortant du taxi, Jake porte ma valise.

—Jake-
—Chut, je m'en occupe, sourit-il.

Je baisse les yeux en rosissant. Nous entrons dans l'aéroport blindé. J'ai déjà prit l'avion une fois où deux je crois, mais j'avais 3 ans. L'angoisse, ça me fait peur ! Nous faisons la queue, puis embarquons. Jake me laisse passer devant lui dans le couloir mais je lui dis :

—Jake, euh, je ne sais pas où nous allons, passez devant.
—Vous avez raison, suivez-moi, sourit-il.

Nous traversons en nous excusant la première classe, quand je sens une main se poser furtivement sur mon.. derrière. Mon sang se glace et tandis que je sursaute, et dans un réflexe pose ma paume sur le bras de Jake. Ce dernier se retourne, et regarde ma mine déconfite, puis l'homme d'une cinquantaine d'années derrière moi. Son sang ne fait qu'un tour. Il pose doucement sa main sur la partie en bas de mon cou pour me faire reculer et approche son visage de celui du pervers.

—Vous avez un problème ? demande Gyllenhaal, les dents serrées.
Le « vieux » prend un air choqué.
—Comment ? Aucun, jeune homme.
Il serre les poings.
—Vous trouvez normal de toucher une femme, vieux dégueulasse !?
Les gens de l'avion se tournent tous vers nous. Le vieux commence à avoir chaud.
—Mais qu'est-ce que...
—Eh ! fait une hôtesse. Que se passe-t-il ici ?
Je prends mon courage à deux mains et me tourne vers elle.
—Ce vieux pervers m'a touché les fesses, madame.
L'hôtesse change complètement de visage.
—C'est vrai ? lui demande-t-elle.
—Non je-
—C'est bien vrai, grimace une mère de deux enfants assise en face de lui. Je peux témoigner, je l'ai vu.
L'hôtesse l'empoigne par sa veste pour le forcer à se lever et lui redonne son bagage.
—Veuillez vous diriger vers la sortie.
—Pardon !? J'ai payé pour ce vol, j'exige...
—Vous n'exigerez rien du tout, le coupe Jake. Madame l'hôtesse, vous m'aidez à raccompagner ce charmant gentleman ?
L'hôtesse acquiesce avec un grand sourire.
—Avec plaisir.

L'une devant, l'homme au milieu et Jake qui ferme la marche, ils s'en vont pour foutre ce malpropre dehors. La mère se lève et pose une main sur mon épaule. C'est une des premières fois que je n'ai pas un mouvement de recul au contact d'un inconnu.

—Vous avez eu du courage de le dire à l'hôtesse, bravo.
Je souris.
—M.... merci.
—Et puis, il faut dire que vous avez un prince charmant prêt à tout pour vous sauver. Il tient à vous !
Je rougis comme une tomate.
—Oui... je le sais. Et je le remercie pour ça.
Elle jette un coup d'œil par dessus mon épaule.
—Le revoilà. Bon voyage !
—Merci, vous aussi.
Jake arrive vers nous tout sourire.
—On y va Oria ?
—Allons-y !

Je fais un signe à la dame tandis que nous passons le rideau de la classe éco. Nous passons en silence dans la classe business et nous voilà avec quelques passagers dans la première.

—On... on est en première classe ??
Jake rit doucement.
—Oui. Je vous expliquerais pourquoi après.
Nous nous asseyons côte à côte, et bouclons nos ceintures. Les sièges sont super confortables ! Jake m'a gentiment laissé la place à côté du hublot, trop beau ! D'ailleurs, en parlant de lui, il marmonne :
—Mais quelle saleté ce mec.
—Ça c'est sûr... mais il a été puni, et j'en suis bien contente.
Je laisse un petit silence et chuchote :
—Merci...
Il rit.
—Bah ! Il a eu ce qu'il méritait, et il n'avait pas à vous toucher comme ça.
Je hoche la tête. Il continue :
—Personne n'a à vous toucher comme ça.
Je rougis. Y... y fait chaud aussi sûrement.
—Bref ! fait-il en haussant les épaules. Vous avez déjà volé en avion ?
—Euh, oui, mais j'avais 3 ou 4 ans. Je stresse un peu.
Il allume l'écran qui est fixé sur le siège en face du sien, où il n'y a personne.
—Il ne faut pas s'en faire, c'est un peu impressionnant, mais rien de grave.
Un dii- dinnnng se fait entendre. Tout le monde se tait.
—Bonjour, bienvenue à bord de notre avion, merci de votre confiance envers notre agence de vol. Je suis Thomas Lefebre, votre commandant de bord. Nous allons faire un vol sans escale pour Cannes, en France. Nous en avons pour à peu près 10 heures de vol. Merci de votre attention, nous allons décoller !
J'en ai le souffle coupé.
—Cannes !?
Il rit.
—Il fallait que je me rende là-bas une petite semaine pour faire la promo de FFH. Tom, Zendaya et Jacob arrivent demain, ils ont préféré prendre le jet privé. Je ne pouvais pas vous laisser a New York toute seule ! Ça vous plaît ?
Je souris de toutes mes dents.
—Bien sûr que oui !! Je suis super excitée, j'adore la France !
—Ça nous fera des vacances. Accrochez vous, on démarre !

L'avion vibre de partout, je souris en appréhendant. Jake a sa main sur son accoudoir, à deux centimètres du mien. Allez Oria, ose ! Je croise maladroitement mon petit doigt avec le sien. Il paraît surpris puis sourit.

PDV Jake:

—... Accrochez-vous, on démarre !
Je me demande quel film nous allons regarder. D'ailleurs, j'espère qu'elle n'est pas trop stressée. Sans me prévenir, elle croise son petit doigt au mien. Mon cœur loupe un battement. Je souris. Oh wow j'espère que je suis pas comme une tomate-
Je lui dit :
—Regardez !
Je pointe du doigt le hublot. Ça y est, nous décollons.
—Wah, ça fait une sensation bizarre ! me dit-elle.
—Carrément ! Youhouuu !

PDV Oria:

—Carrément ! Youhouuu !
Je ris. Le sol s'éloigne si vite, c'est étrange de voir ça. Jake est émerveillé comme un petit de 4 ans. Il s'exclame :

—Regardez, on dépasse les nuages !

Il fait exprès de se démener dans tous les sens dans son siège tandis que je me tords de rire. Une hôtesse vient nous voir en chuchotant :

—Monsieur, restez tranquille jusqu'à la stabilisation s'il vous plaît.

Il se racle la gorge tandis que j'essuie mes larmes de rire en reprenant mon souffle.

—Excusez-moi, lui dit-il avec un air d'imbécile qui m'achève.

L'avion redevient horizontal, nous avons le droit de nous lever. Je regarde à travers mon hublot ; le ciel est si bleu. C'est beau...
Je sens que Jake me regarde pour me dire quelque chose mais je suis absorbée par l'azur.

—Oria, vous dormez debout ?
Je souris.
—Non.... c'est si beau.
Il regarde à côté de moi.
—Oui. Mince, de quoi je voulais vous parler déjà...
Il claque des doigts.
—Ah oui ! Notre sauveuse est là.
—Hein ?
Je me retourne et vois l'hôtesse de l'air qui a fichu le monsieur dehors. Elle nous sourit.
—Re-bonjour, vous désirez prendre votre repas maintenant ?
Ah oui, c'est vrai qu'on a passé toute la matinée à l'aéroport, c'est déjà l'heure de manger ! Je regarde Jake. Il hoche la tête en faisant une mimique de la bouche en mode « pourquoi pas ».
—Moi oui, fait-il.
—Je... je le suis, dis-je.
—Parfait, que voudriez-vous déjeuner ? Nous avons des plats de pâtes, du...
Jake la coupe en souriant :
—Une assiette de pâtes carbonara pour moi s'il vous plaît.

Oh, comme par hasard ! Bien vu, Gyllenhaal.
Je murmure :

—Pareil pour moi s'il vous plaît.
Jake rit :
—Elle ne va pas vous manger ! (Il se tourne vers elle) Merci.

Elle acquiesce et continue sa tournée. Jake regarde un peu le reste de l'avion tandis que je fixe nos petits doigts entrelacés. Je souris.

𝒜𝓅𝒶𝒾𝓈𝑒𝑒. [𝒥.𝒢]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant