Une Serpentard chez les Maraudeurs ?

Prologue : une rentrée maussade

PROLOGUE

1er septembre. Nous y voilà enfin.

Je jetai un dernier regard autour de ma chambre, cherchant un objet que j'aurais éventuellement oublié parmi ceux soigneusement rangés dans ma valise. J'émis alors un petit rire sans joie. Ma valise était bouclée il y avait de cela deux mois, tout y était donc : manuels scolaires, chaudrons, plumes et encres, uniformes...

Mon regard se posa alors face à moi. Une jeune fille de onze ans, aux longs cheveux noirs brillants, les yeux gris clair et le teint pâle avec les pommettes rosées m'observa.

- Eh bien, allons-y alors, dis-je à mon reflet sur le miroir.

Attrapant ma valise, je sortis de ma chambre et descendit l'escalier. La maison était d'un calme presque inquiétant. Je fis un tour rapide du salon, de la cuisine, et des pièces environnantes, mais je me rendis à l'évidence : mes parents n'étaient pas là. Je sentis alors une pointe dans mon cœur.

Je savais bien que je ne devrais pas ressentir cela. Au fond, je ne devrais pas être étonnée. Mes parents n'étaient jamais là. Cependant, j'avais secrètement espéré qu'ils m'accompagneraient tous les deux à King Cross pour ma première rentrée scolaire à Poudlard. Se pourrait-il qu'ils aient oublié ? Non, impossible, je leur en avais pourtant parlé hier soir...

- Demain, à cette heure-ci, je serais à Poudlard pour le banquet de la rentrée ! leur avais-je annoncée, le sourire aux lèvres, lors du diner de la veille.

Mes parents, mangeant tranquillement à côté de moi, avaient semblé de pas m'avoir entendu et avaient continué leur conversation.

- Enfin, bien sûr, ce sera après la répartition dans les maisons, avais-je continué, comme pour moi-même. Je dois avouer que cela me stresse un peu, j'ai beau y réfléchir, je ne sais pas quelle maison semble la mieux. Serdaigle me semble pas mal, mais il y a aussi...

- Il n'y a pas à réfléchir, Amy, enfin, m'avait sèchement coupé mon père en se tournant enfin vers moi, les sourcils froncés. Tu seras bien évidemment à Serpentard, comme nous l'avions été ta mère et moi, et tes grands-parents avant nous.

- Et encore heureux, avait répliqué ma mère, la tête haute. Il manquerait plus que tu ailles ailleurs. Mon dieu, que dirais-je aux gens si ma fille atterrissait à... P-Poufsouffle, avait-elle ajouté avec une expression de profond dégoût.

- Cela n'arrivera pas ma chérie, l'avait rassuré mon père en lui posant sa main sur son avant-bras. Notre fille sera à Serpentard, fin de la discussion. N'est-ce pas, Amy ?

Il avait eu le regard noir. L'intonation de sa dernière phrase avait plus ressemblé à une affirmation qu'à une question. La discussion était close.

- Oui, bien sûr, avais-je répondu en baissant la tête et en reconcentrant sur mon assiette. 

Je secouai la tête comme pour chasser cette dernière pensée. Je m'occuperai de cela en temps voulu. Le plus urgent était : comment irais-je jusqu'à King Cross ? Je n'avais pas pensé devoir m'y rendre toute seule. En même temps, je ne me souvenais plus du moment de la conversation où nous avions parlé de nous y rendre ensemble. Tout simplement, finis-je par conclure, car ce moment n'avait jamais eu lieu. Jamais mes parents ne m'avaient parlé de m'y emmener.

- Et merde ! lâchais-je, en colère.

Déterminée, j'attrapai avec force ma valise et fonçai d'un pas vif jusqu'à ma porte d'entrée. Au moment où j'allais franchir son seuil, j'entendis un « pop » singulier qui me fit perdre l'équilibre et je me retrouvai étalée par terre, tout le contenu de ma valise réparti sur le sol mouillé de l'extérieur.

- Oh, Mademoiselle Amy ! Vous ne vous êtes pas fait mal ?!

J'émis un son étouffé, la tête toujours enfoncée dans le sol, une cape de sorcier retrouvée sur moi, et me relevai tant bien que de mal.

- Sony, si tu pouvais ne pas débarquer sans crier gare à chaque fois, crois-moi, cela m'arrangerait...

La petite créature aux oreilles pointues s'inclina bien bas.

- Sony est désolée, Maîtresse ! couina-t-elle de sa petite voix. Les Maîtres ont demandé à Sony de vous emmener à la gare pour votre rentée à l'école des sorciers Poudlard. Sony vous a vu vous précipiter dehors toute seule sans attendre Sony.

- Je ne savais pas que c'était toi qui m'amenais ! Ils n'auraient pas pu m'y amener eux-mêmes j'imagine ! C'est toujours la même chose avec eux, je ne vois pas pourquoi j'en suis encore étonnée. Pourquoi se donner tant de mal avec leur idiote de fille...

- Les Maîtres sont énormément occupés au Ministère, Mademoiselle Amy, ils...

- N'ont pas le temps, finis-je moi-même, l'air renfrogné. Je sais, je connais la chanson.

Hochant sa petite tête triste, Sony tendit son avant-bras devant moi. Je soufflai, puis, agrippant à ma valise d'une main, je tendis l'autre et saisis le bras frêle de notre Elfe de Maison. La seconde qui suivie, nous étions à King Cross.

Après m'avoir dit au revoir, Sony était repartie comme elle était venue, me laissant seule moi et mon désespoir. Et dire que j'avais attendu cette journée avec impatience, mes parents avait une fois de plus tout gâché.

Bien décidée à ne pas me laisser abattre, je pris ma valise et me dirigeai vers le Poudlard Express afin de trouver un compartiment où m'y installer. Après en avoir trouvé un vide, je me débarrassai de mes affaires et me posai sur la banquette, regardant par la fenêtre les parents des autres enfants qui leur faisaient des signes de la main pendant que le train commençait à partir, dégageant des panaches de fumées blanches. Renfrognée, je tirai les rideaux d'un coup sec, me coupant ainsi du monde extérieur. 

J'étais perdue dans mes pensées, lorsque, au bout que ce qui semblait une demie heure, une jeune fille aux cheveux d'un roux flamboyant apparue devant la porte du compartiment.

- Tu es toute seule ? On peut se joindre à toi ? demanda-t-elle en montrant du pouce un garçon aux cheveux noirs et gras en retrait derrière elle. Les personnes d'à côté ne semblent pas très fréquentables... ajouta-t-elle, avec un ton méprisant.

- Oui, oui, bien sûr.

- Merci. Au fait, je m'appelle Lily. Lily Evans. Et voici Severus Rogue, fit Lily en voyant après quelques secondes que le garçon ne se présentait pas.

- Et moi c'est Amy Adams.