CHAPITRE 3 : le Lion et le Serpent

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Je repérai Lily d'un simple coup d'œil.

Elle était tout simplement sublime, habillée d'une longue robe verte en satin, qui faisait ressortir à merveille sa chevelure flamboyante qu'elle s'était ramenée sur un côté. Elle riait aux éclats aux côtés d'un garçon qui n'avait pas l'air de comprendre comment il avait pu être aussi chanceux.

Dommage pour lui, cela n'allait plus durer.

- Bon, je m'occupe de ce crétin de préfet et toi, tu fonces sur Lily avant que d'autres sales mouches arrivent.

Severus, le regard vague fixé dans la même direction que moi et dont l'âme semblait avoir quitté son corps l'espace d'un instant, retrouva aussitôt ses esprits.

- Q-que quoi ? balbutia-t-il en tournant brusquement le regard vers moi.

Trop tard cependant, j'étais déjà partie.

Je me dirigeai à pas vifs vers cette face d'idiot de O'Brian et l'agrippai avec force par le col de sa robe de sorcier flambant neuve.

- Dis donc toi, le menaçai-je d'un ton froid, si j'étais toi, je prendrais mes responsabilités de préfet un peu plus au sérieux. Il y a quelques-uns de tes petits camarades de Serdaigle qui trouvent ça très drôle de bombarder le couloir de bombabouses. Alors au lieu de rester planté là comme une godiche, tu ferais mieux d'aller voir !

- P-pardon ? bégaya-t-il, totalement désemparé. Mais tu n'es pas censé à Préfète toi aussi, Adams ? continua-t-il, méfiant.

Effectivement, j'avais oublié ce détail.

- Oui, c'est exact. Mais tiens-tu vraiment à ce que je m'en occupe moi-même ? le défiai-je, le regard noir et le sourire malicieux.

- Hum, oui, bon, je vais aller voir...

Le bluff, toujours la meilleure des armes.

Il s'excusa brièvement auprès de Lily et rebroussa chemin vers la sortie. Je me retournai alors et fis mon plus beau clin d'œil à un Severus qui n'avait pas bougé d'un millimètre et qui n'avait rien loupé de la scène.

- Des bombabouses alors ? fit Lily d'un air suspicieux.

- Mmmh ? Oui, oui, c'est ça... répondis-je sans montrer une grande conviction. Des bombabouses... Tout plein. Bref, sur ce, à plus Lily !

Je l'entendis hurler mon nom tandis que je pris retraite à toute allure. Faire face à une Lily en colère était plus que suicidaire. Désolé Severus !



Dans ma quête de m'éloigner le plus possible de Lily, je me retrouvai alors au beau milieu d'une foule de gens qui m'était totalement inconnus. Les paroles de Severus me frappèrent alors à nouveau : « Et pourquoi tiens-tu à ce point à y aller ? Tu ne connais personne et tout le monde te méprise, y compris ceux de ta propre maison ». Merde, c'est vrai ça, qu'est-ce que j'allais bien pouvoir faire ? Je n'avais pas pensé à moi un seul instant, je voulais seulement aider Severus. Il est raide dingue de Lily depuis sa première année à Poudlard, même si jamais il me l'avouerait. C'est mon seul et unique ami ici. Être rentrée à Serpentard a eu pour effet de me faire détester par pratiquement toute l'école, sans avoir rien eu besoin de faire. Et pour ceux de ma propre maison, disons que c'est plutôt moi qui les déteste. Leur manie avec le sang pur, le sentiment de supériorité que cela leur procure, leur penchant pour la magie noire... Oui, je les hais tous.

Et moi dans tout cela, je me sens complément perdue.

Parfois, je me demandais ce qu'il se serait passé si le Choixpeau en avait décidé autrement. Ou aurais-je été ? Est-ce que j'aurais eu des amis ? Mais la réalité me rattrapait à chaque fois : mes parents ne me l'auraient jamais permis.

J'avais l'impression d'être spectatrice de ma propre vie. Et je commençais à détester cela.

- Aïe !

Perdue dans mes pensées, j'avais marché sans trop faire attention où j'allais et avait foncé droit sur quelqu'un. Je sentis alors du liquide froid coulé sur moi et entendis un bruit de verre qui éclate au sol.

- Mince, je suis désolée, dis-je précipitamment.

Remus Lupin me jaugea du regard, essayant de déterminer si je l'avais fait exprès ou pas. J'attrapai alors une coupe au vol à un elfe de maison qui passait à proximité et la lui tendit.

- Tiens, pour remplacer l'autre, fis-je en montrant de la tête les vestiges de sa première Bièraubeurre.

Il continua de me regarder sans rien dire, suspicieux, et pris le verre du bout des doigts. Il se passa quelques secondes où personne ne parla.

- Je ne l'ai pas empoisonné ce verre, lançai-je alors, excédée. Quoi que, je ne sais pas, peut-être. Enfin, merde, fais ce que tu veux !

Je m'apprêtai à faire demi-tour lorsqu'une main agrippa mon poignet, m'obligeant à face volte-face.

- Tu vas bien ? s'inquiéta Lupin. On dirait que tu as pleuré.

- Tout va très bien, répliquai-je en me frottant mes joues avec force. Et c'est toi qui me dis ça ?

Je le regardai droit dans les yeux.

Remus Lupin avait l'air plus fatigué que jamais. Son visage, émacié, était marqué par de gros cernes violacés, tirant vers le noir. Ses cheveux étaient ternes et on voyait déjà apparaître des premiers cheveux blancs, alors qu'il avait tout juste quinze ans. Sa robe de sorcier, trop grande pour lui, montrait qu'il avait récemment perdu du poids.

- C-Comment ça ?

- Eh Lunard, tu es là, on te cherchait partout ! brailla Sirius Black, en lui mettant une tape dans le dos. Devine qui on vient te retrouver avec Evans ? Ce répugnant Servilo ! Crois-moi, les invités de Slug, ce n'est plus ce que c'était... Heureusement, Cornedrue s'en est occupé, tu aurais dû... Qu'est-ce que tu fais là, toi ? cracha-t-il en remarquant ma présence.

- Eh bien justement Black, je cherchais d'où venait cette odeur écœurante, mais je viens de trouver, répliquai-je avec dédain, en le regardant de haut en bas.

- Répète un peu ça, menaça-t-il en sortant sa baguette magique.

D'un geste vif, je sortis la mienne et la pointa droit sur lui quand le Professeur Slughorn arriva en trombe derrière moi.

- Oh là, oh là, jeunes gens ! Ce n'est pas un club de duel ici. Rangez-moi de suite ces baguettes, sinon je vais devoir vous faire sortir !

- Ce n'est pas la peine, Professeur. Je m'en allais justement.

Je fis alors demi-tour, non sans avoir jeté un dernier regard rempli de dégoût à Black, et sortis directement. Je savais en effet que Severus, quant à lui, était déjà reparti.

Une Serpentard chez les Maraudeurs ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant