CHAPITRE 4 : L'art de la pyrotechnie (Seamus Finnigan, qui ?)

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Cela faisait maintenant une semaine que Severus ne me parlait plus. Une semaine durant laquelle je me suis sentie bien seule. Cependant, je le comprenais, cette soirée avait été un véritable fiasco.

A peine avait-il pu entamer la conversation avec Lily que James Potter, avec sa classe habituelle, avait surgit de derrière lui en lui lançant un sortilège d'Aguamenti d'une puissance telle qu'il fut projeté de plusieurs centimètres. « Désolé Lily, je voulais juste te débarrasser de cette grosse tâche de gras » s'était justifié Potter, sous l'hilarité des personnes environnantes. Severus, voulant répliquer, s'était retourné en agrippant à son tour sa baguette mais avait malheureusement glissé, à cause de ses chaussures cirées, sur la flaque d'eau dont avait résulté le sort. Honteux, il avait filé aussi vite qu'un vif d'or lancé en tout début de match.

Dès le lendemain, toute l'école eu vent du nouvel exploit de James Potter et Severus redevint à nouveau le sujet de moquerie préféré des élèves. Mais malheureusement, il ne fut pas le seul...

En effet, il paraîtrait que ma petite altercation avec Black avait fait parler. Cependant, comme tout bon ragot qui se respecte, il fut repris, modifié et amplifié. C'était comme si je re-découvrais l'histoire à chaque fois. Moi qui avais l'habitude de ne susciter l'intérêt de personne, ce brusque changement d'attitude me laissa quelque peu perplexe. Les élèves, qui d'ordinaire me lançaient de simples regards de mépris, semblaient désormais vouloir passer à l'offensive. Celui qui y mettait cependant le plus de cœur était quand même Sirius Black, dont l'animosité à mon égard était palpable. En effet, celui-ci n'avait pas l'air d'avoir apprécié le fait de ne pas avoir eu le dernier mot et mettait donc tout en œuvre pour me faire regretter chaque instant de ma pauvre existence.



En nous voici donc, une semaine plus tard, en cours de potions commun avec les Gryffondor. Un moment de pur plaisir.

D'un côté, moi, assise à ma table au côté d'un Severus muet comme une tombe, décidé à ignorer ma présence, de l'autre, à l'opposé du cachot, les trois abrutis de Gryffondor (où était donc passé Lupin ?), étrangement calmes et parlant à voix basse. Je ne savais pas quelle situation m'inquiétait le plus. Ce que je savais, en revanche, c'était que ma potion ne pouvait pas être plus catastrophique, maintenant que Severus n'était plus là pour me sauver la mise... Au lieu de prendre une jolie couleur pomme verte comme indiquée dans mon manuel, cette dernière avait cette horrible coloration boueuse et de grosses bulles s'en échappaient sans cesse, dégageant au passage une odeur nauséabonde. D'ailleurs, maintenant que j'y pensais, ces bulles semblaient beaucoup plus nombreuses tout d'un coup...

- Et c'est terminé ! annonça le professeur Slughorn depuis son bureau. Veuillez s'il vous plaît me donner chacun à échantillon de votre potion que je puisse...

« BOOOOUUUM ! »

Ma potion venait tout simplement d'exploser, coupant Slughorn en plein milieu de sa phrase dans une expression figée, et en répandant au passage son contenu sur ma robe de sorcier et sur l'ensemble de mon visage. Il se passa une minute sans que personne ne parle ou ne bouge. Moi-même, je restai là, immobile et complétement perdue, à essayer de comprendre ce qu'il venait de se passer. Puis, ce fut comme si on avait remis le son et les rires explosèrent dans la salle.

- Mais enfin, Miss Adams, par la barbe de Merlin, qu'avez-vous fait à cette potion ? demanda Slughorn dans un ton mélangeant stupéfaction et désespoir.

Il se leva et s'approcha de moi, toujours dans un état second.

- Qu'est-ce que c'est que cela ? interrogea-t-il en se penchant vers le fond de mon chaudron. Du napel ? Mais voyons, Adams, vous devriez quand même savoir que le napel, mélangé au sang de salamandre que contient la Solution de Force, provoque de fortes projections de vapeurs inflammables !

Immergeant soudain de mes pensées, je baissai le regard vers mes mains et mes avant-bras et observai avec stupeur qu'ils étaient alors recouverts de grosses cloques rouges-violacées. Je devinai que mon visage ne devait également pas être très beau à voir...

- Nom d'une gargouille ! s'exclama Slughorn en suivant mon regard. Severus, amenez tout de suite Miss Adams à l'infirmerie !

Tandis que Severus m'entraîna avec force hors du cachot, je jetai un coup d'œil discret à la table des Gryffondor et croisai alors le regard de Black. Ce dernier, alors que ces deux complices étaient encore pris d'un furieux fou rire, me lança son célèbre sourire en coin, accompagné d'un clin d'œil, ma foi très explicite.

Par Merlin, je hais Sirius Black.





Arrivés devant la porte de l'infirmerie, Severus sembla hésiter à me parler, puis finalement reparti aussitôt. J'entrai donc seule, une fois de plus.

- Bonté Divine, mais que vous est-il arrivé à vous ? s'affola Madame Pomfresh en me voyant. Venez par-là !

Elle m'installa avec une force impressionnante sur des un lit et reparti dans son armoire à pharmacie, marmonnant des paroles parmi lesquelles je compris « totalement inconscients », « jamais être tranquille » et « me rendre folle ».

Elle revient quelques secondes plus tard avec de l'essence de dictame qu'elle repartit sur mes différentes plaies. Aussitôt, ces dernières se dissipèrent comme si elles n'avaient jamais existé.

Je la remerciai alors et m'apprêtai à partir lorsqu'elle me stoppa net :

- Mais enfin que faites-vous ? Il est hors de question que vous alliez où que ce soit. Je vous garde ici au moins une heure pour voir les éventuels changements de vos brûlures.

Je me rallongeai alors, en poussant un grognement de mécontentement et en serrant les bras sur ma poitrine.

- Accident de potion ? lança une voix fatiguée à côté de moi.

Je tournai aussitôt la tête et croisai le regard profondément cerné de Lupin.

- Ne m'en parle pas, je dois ça à la personne incroyablement stupide qui te sert d'ami.

- Sois plus précise, répondit Lupin avec un sourire qui semblait lui demander un effort extrême, j'en ai plusieurs qui correspond à cette description.

- Black, répliquai-je d'un ton glacial.

- Aaaaah oui. J'aurais dû m'en douter. Et qu'a-t-il fait ? fit-il dans le ton de la conversation.

- Le moyen de faire exploser ma potion dans tout le cachot. J'aurais dû m'en douter, ils étaient bien trop calmes, c'était suspect. Il a dû faire ça lorsque je suis partie chercher des ingrédients dans l'armoire, dis-je plus pour moi-même, en me remémorant les évènements. Et avec du napel en plus, quel ravissant clin d'œil !

Lupin se raidit aussitôt.

- C-C-Comment ? bégaya-t-il.

- Oui, du napel. Ou, si tu préfères, de la Tue-Loup, lui répondis-je en le regardant droit dans les yeux.

Une Serpentard chez les Maraudeurs ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant