Partie 40

47.3K 1.9K 325
                                    

Un peu avant que la nuit tombe, il m'a ramené à la maison. Je ne me remettais toujours pas de ce qu'il avait pu me dire dans l'après-midi. Ça me faisait réaliser que les choses prenaient de l'ampleur, que je n'avais plus le droit de faire marche arrière maintenant.

Il m'avait confié ce qu'il avait dans le cœur pour moi et j'avais fais de même, je l'attendrai ! Je sais que ça va être bien compliqué et qu'il y a même un bon nombre de chance pour que ça foire mais encore une fois, c'est au jour le jour avec lui ; même pour construire nôtre avenir !

Il me ramène en-bas de mon bâtiment et m'embrasse le front, c'est une belle image mais je sais aussi ce qu'elle signifie. Je n'ai pas envie de le revoir partir à-vrai-dire, je n'ai pas envie de subir encore la distance mais question plan, j'ai pas trouvé mieux que ça :

- Tu pars maintenant ?

- Ibrahim : J'devais mais je vais rester quelques jours sur Paname finalement.

- Je sais pas si c'est une bonne idée ...

- Ibrahim : Zahma si je pars là, de suite ça va rien t'faire ?

- Pourquoi tu me poses des questions dont tu connais déjà la réponse ?

- Ibrahim : [...] Vas-y descends Nayah.

- Besllamah.

- Ibrahim : Mmh ...

Je monte à la maison mais les garçons ne sont pas là. Je ne les cherche pas, ils finiront bien par rentrer. J'en profite pour me poser au bord de la fenêtre ; fenêtre de laquelle j'ai une belle vue sur la voiture d'Ibrahim qui depuis tout à l'heure n'avait pas bougé.

Je pense qu'on a plus rien à se dire sur ce sujet-là, il m'a expliqué son plan, il m'a expliqué qu'il ne pourrait ni m'appeler, ni chercher à avoir des nouvelles de moi et inversement je ne pourrais l'appeler ni chercher après lui parce que ce serait me mettre en danger et tout faire foirer.

J'avais tout compris, chaque instant du plan, il ne me demandait qu'une chose mais sûrement la plus compliquée. De faire abstraction de mes sentiments et de le laisser tout gérer, je m'exécute parce que je n'ai pas vraiment meilleur plan. Mon téléphone sonne :

- Ce sera trop difficile Ibrahim ... Si tu restes, j'aurais le temps de me refaire à toi, de réapprendre ta présence et de bien me faire mal quand tu seras parti ...

- Ibrahim : J'te laisse pas maintenant ! Faut que je sois sûr que ça va aller, que j'te mets pas en danger, que tu vas vivre bien.

- Bien ? Ibrahim ça doit faire plus de huit ans que je n'ai pas bien vécu comme tu le dis. Je veux pas avoir à souffrir encore et je veux pas non plus que tu perdes de temps. Je veux que tu reviennes vite ...

- Ibrahim : P*TAIN ! - en tapant dans heja - Arrête de me dire des trucs comme ça !

- Tu voulais savoir la vérité alors je te la dis. Comment tu veux que je vive bien quand chaque personne que je m'autorise à aimer, s'en va avant que j'ai le temps d'imprimer son visage dans ma tête ? Ibrahim, tu pars, tu reviens, tu ne fais que ça et c'est pas comme ça qu'on va avancer ! Tu m'imposes ton plan, je t'impose mes règles ! Je veux pas qu'on se dise adieu pendant un mois, je veux pas me rattacher, je veux garder cette haine contre-toi parce que je crois que c'est bien la seule chose qui me fera tenir !

- Ibrahim : Fais belek à c'que tu fais Nayah !

- Toi fais attention. Tu pars et je te laisse mais reviens comme t'es parti. Et par là je veux dire que je t'attendrai, quoi qu'il arrive mais je te demande seulement de revenir et de tenir ta promesse.

Chronique de Nayah : la cité des anges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant