Partie 19

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« 15 octobre 2008,

Un an est passé ! Joyeux anniversaire ! Je rigole mais c'est surtout pour ne pas pleurer. Je me répète peut-être un peu en te disant ça mais c'est fou comme ils me manquent ... Tu sais que je ferai n'importe quoi pour rien que les revoir ? Je prenais tout ça pour un acquis, tu sais, le fait de les avoir près de moi et tout. Je crois que c'est vrai ce proverbe, on ne se rend compte du bonheur que lorsqu'on le perd. Avec les garçons ici, You', Sabri et même Hassan, j'arrive plus ou moins à atténuer ma douleur mais je veux les revoir, je veux tellement les revoir ... »

Et ouais, une année que je suis là, une année de folie, une année qui ne présage rien de bon concernant l'avenir ... De retour à la villa, j'avais profité de ces quelques jours avec Braams d'une manière bien particulière, sans ne penser à rien en fait ! Et ça m'avait fais du bien, beaucoup de bien malgré tout.

Malgré tout ? Malgré le fait que l'absence de mes frères commence à peser très lourd sur mon cœur, je vivais dans un mal-être profond, dans une faiblesse douloureuse, dans un manque atroce ! J'avais le mal de mes frères, plus que jamais en constant qu'un an s'était écoulé et eux ? Eux, que pouvaient-il bien penser hein ?

# DANS LA PEAU DE NARJISS #

( Je rédige cette partie en tentant de faire passer le maximum d'émotions possible alors sortez les mouchoirs mdr )

Je me réveille avec un sale mal de crâne, faut dire j'ai passé la nuit à boire, fumer ; ça faisait un bail mais on dit aux grands mots les grands remèdes non ? Un an qu'elle a disparu, ma sœur, ma seule petite-sœur ... un an qu'ils l'ont pris, me l'ont enlevé ... J'aurais voulu tout casser mais la force n'y était pas, j'étais gravement abattu par tout ça, ouais, elle me manquait ...

Je me réveille en me précipitant dans sa chambre, priant pour avoir rêvé mais elle n'était pas là ... Je m'assois sur le sedari au salon, la tête entre les mains et cogite. Je repense au mal que j'ai pu faire à des sœurs fiLlah et je me dis que voilà, c'est ma petite-sœur qui avait raison, « Kamâ tadhîn toudhân - Comme tu fais, on te fera ».

J'aurais dû mieux la protéger, j'aurais dû être là pour elle, p*tain ! Yemma, m'en veux pas Ok ? Je vais la retrouver, je vais la retrouver et je te promets qu'à ce moment-là elle repartira pas, je la protégerai vraiment bien cette fois, je serai là, je la traiterai bien Yemma, je la traiterai bien ...

Isma' se lève, je me rends compte qu'en fait c'était elle qui nous liait. Depuis qu'elle est plus là, si ce n'est d'elle on parle pas. Bah ouais c'est mon frère, mon petit-frère et lui non plus je ne l'ai pas protégé, lui encore moins qu'elle. Je le vois dérailler, fumer des spliffs et ne sait rien lui dire parce que je fais de même ! :

- Isma' : Je vais bedave jusqu'à ce que mon veau-cer craque sur la pression, pilave jusqu'à ce que je porte plus d'alcool que de sang et là, là ça ira non ?

- Fais ce que tu veux wallah ... au point où on en est ...

On va pas se mentir, je l'abandonnais salement sur ce coup-là mais je sais pas, je me disais que si je l'avais lâché elle, pourquoi je le soutiendrai lui ? P*tain de raisonnement illogique ! Quand on perd quelqu'un de sa mi-fa, on cherche pas à détruire le reste normalement, sauf quand on est oim !

Je descends au quartier, toujours cette même sale ambiance, ces regards, t'sais j'ai l'impression que tout est en noir et blanc ! Que les couleurs, le soleil bref des choses bien se sont barrées avec elle. 

Ça se dit pas chez-nous, ça se sait les trucs comme ça mais là si je l'avais en-face de moi j'vous jure que je la prendrais contre-moi et lui dirais, « petite-sœur je t'aime ! » :

Chronique de Nayah : la cité des anges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant