Chronique de Nayah : la cité des anges

Partie 27

Ibrahim, il continue de faire ce qu'il a à faire mais il essaie plus ou moins de diminuer, il délègue un peu, c'est le minimum à faire avant d'arrêter puis aussi il essaie d'être attentif, patient, calme. Ça change gravement mais j'aime mieux ça. Durant nos soirées j'essaie de lui lire le Qu'ran, j'essaie que ça rentre un peu dans sa tête mais ça a du mal !

Puis il y a eu ce soir-là, où je dormais tranquillement en l'attendant, sachant qu'il allait me réveiller et effectivement, il m'a réveillé. Il m'a secoué délicatement, il n'a pas eu à faire beaucoup vu le léger sommeil que je pouvais avoir. Je le sentais un peu énervé mais il essayait de ne pas me le montrer :

- Ibrahim : Lève-toi on rentre.

- Quoi ?

- Ibrahim : J'te ramène à la villa, vas-y lève-toi.

- Mmh ... Pourquoi ? Attends demain heichek.

- Ibrahim : Habille-toi en speed, dans cinq minutes t'es en-bas.

Je m'exécute malgré tout, je ne voulais pas l'énerver plus qu'il avait l'air de l'être déjà. Je descends, un peu fatiguée mais préparée et en route vers la villa. Je sentais que les choses allaient redevenir comme avant, j'espérais le contraire mais rien que nôtre départ ne présageait rien de bon.

Je n'ai pas osé lui poser de questions en route, je me suis contentée de regarder à-travers la vitre pour éviter son regard à lui. De retour à la villa, j'étais prête à courir me jeter dans les bras de You' mais le spectacle que je vis me pétrifia sur place.

La maison était retournée de fond en comble, pas une chose n'était à sa place et puis les fenêtres étaient cassées, il y avait du sang par-terre, pleins de choses. Les garçons font leur entrée, ils n'allaient pas mieux que la maison. Blessés de la tête au pied, je n'osais même pas les regarder :

- Hassan : T'aurais dû la laisser là-bas.

- Ibrahim : J'la protégerai mieux ici ! [...] You' amène-la dans l'autre salon !

Je me suis retournée vers-lui et l'ai regardé, il me regardait aussi, ne sachant trop quoi faire mais il était énervé, ça c'était sûr ! Je sentais qu'il allait faire une connerie alors j'ai posé mes mains sur ses joues et lui ai chuchoté à l'oreille :

- Oublie jamais que j'aurais toujours besoin de toi.

Il me regarde en fronçant les sourcils, il avait bien compris pourquoi je lui disais ça mais il m'a tout de même fait partir. You' m'emmène dans le second salon, ça me laisse l'occasion de le prendre dans mes bras. Il gémit un peu, il était couvert de blessures, d'hématomes ... :

- You' s'il-te-plaît ...

- You' : Wallah que tu fais rien si je te le dis ?

- Dis-moi.

- You' : C'est Krimo ... Allah Yaramho ... T'as vu c'était pas n'importe qui, j'sais très bien pourquoi il l'a fait mais il aurait pas dû le tuer ...

- Ils veulent se venger ?

- You' : Ils vont se venger Nayah ! Et ils vont pas chercher à droite à gauche, chouff la baraque !

- Pourquoi il m'a ramené ici alors ?

- You' : Ils t'auraient retrouvé là-bas ! Il a raison Braams, c'est mieux que tu sois ici !

- Mais qui veut le tuer ? Et pourquoi ?

- You' : Une grosse partie de la Corse et une autre de Marseille !

- I.. il savait ce qu'il faisait ?

- You' : Il ferait n'importe quoi pour toi.

- Ils vont le tuer ?