Partie 47

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C'étaient les vacances et il faisait froid donc, je passais tout mon temps à la maison. Isma' au contraire passait son temps dehors, entre sa fiancée, son travail et ses shab ... Salahddine d'ailleurs passait quelques fois à la maison mais il ne me calculait plus trop, il s'éloignait ...

Il s'éloignait et je l'ai laissé faire parce que c'était mieux pour nous deux, je passais beaucoup de temps au téléphone avec You' ou Sabah mais Ibrahim ne donnait que très rarement de ses nouvelles. Je craignais beaucoup de choses de sa part, j'avais confiance mais j'avais peur.

Peur qu'il rechute, peur qu'il fasse quelque chose de travers, peur qu'on le reconnaisse, peur qu'il change d'avis et qu'il favorise sa famille avec Aïcha et sa fille ce qui serait tout à fait légitime, j'avais peur et rien d'autre que le hlel ne pourrait me réconforter !

[...]

C'était un soir, je rentrais d'un cours sur l'Islam comme j'y allais avant et une fois de plus j'étais toute pressée de rentrer le raconter à mes frères, sur le retour, comme des images de déjà-vus me parviennent en tête, je préfère éviter le chemin qui m'a fait perdre des années et des larmes ...

Je rentre à la maison et là, je reste tout simplement béa devant cette image ; ça fuse dans ma tête, mes membres tremblent, mes larmes mouillent mes cils mais mon cœur est rassuré, mon cœur est apaisé al hamdûlilah il est enfin venu me demander !

Je scrute le visage de mes frères, ils ont l'air en colère enfin ... en tout cas pas content et ça me fout la trouille mais d'un autre côté je vois Ibrahim, l'air plus ou moins serein, sérieux mais calme. Je n'ose pas bouger, limite si j'ose respirer. Je passe le salem d'une toute petite voix puis, Yousra qui était là, al hamdûlilah me prit par la main et m'emmena dans ma chambre.

Je suis toujours sous le choque mais son grand sourire d'enfant me rassure tout de suite. Elle me prend dans ses bras et m'assois sur mon lit :

- Raconte-moi, ils vont dire oui ?

- Yousra : Je sais pas mais c'est bien parti pour, il sait bien parler ton homme.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ?

- Yousra : Il a sonné, Isma' est allé ouvrir et ils sont venus au salon. Il est pas passé par beaucoup de chemin, il s'est assis, s'est présenté à tes frères et leurs a dit « Je suis venu demander la main de vôtre sœur »

J'ai ouvert grand la bouche, pourquoi est-ce qu'il était toujours aussi direct ? :

- Yousra : Je te mens pas, tes frères ont tiré une tête - petit rire - mais il a commencé à parler et ma foi il a pas dû prononcer une parole sans Respect ! Ça fait bien deux heures que tes frères le bombarde de questions mais il a pas déraillé une seule fois. Et quand ils lui ont demandé s'il t'aimait tu sais ce qu'il a répondu ? « C'est ma famille ! ».

Je tremblais de partout, elle me racontait tout ce que j'avais raté tout en étant super rassurante mais là c'était la panique totale ! S'ils refusent ... Encore quelques minutes passent et mon frère m'appelle au salon, je regarde Yousra tout simplement terrifiée et elle me fait signe d'y aller.

Je suis debout face à mes deux frères, Ibrahim n'est plus là, j'ai gravement peur mais je n'affiche rien, s'ils m'ont bien appris une chose c'est qu'on peut avoir peur mais on peut jamais le montrer ! Narjiss se lève et se met face à moi :

- Narjiss : Un mec du tié-car ... Il a la rue sur le visage et c'est ce que t'aimes toi ?

- J'ai pas choisi Narjiss.

Je parlais avec assurance parce que je savais que Ibrahim en avait fait autant.

- Narjiss : Je t'avais dis, Isma' t'avais dis pas un mec de la rue !

Chronique de Nayah : la cité des anges Où les histoires vivent. Découvrez maintenant