I: Cauchemar blanc

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Vendredi 27 décembre: heure inconnue

Lieu inconnu

Point de vue Manea:

J'ouvre les yeux, réveillée par la lumière qui traverse mes paupières. Je grogne. Je croyais que j'avais fermé les volets du salon hier soir... J'ouvre les yeux, mais la lumière me brûle. Alors je gémis encore en m'étirant, attendant que mes yeux s'adaptent à la lumière.

Puis, une fois fait, je m'assied sur le-

Attend.

Je reconnais pas mon salon. En fait, je ne reconnais rien de la pièce dans laquelle je me trouve.

Il y a deux lits: celui sur lequel je viens de me réveiller contre le mur, et un autre en face, contre le mur d'en face. Il y a des fenêtres sur la gauche entre les deux lits, une porte au milieu du mur d'en face et deux grandes armoires en bois sur ce même mur. Et c'est tout. C'est. Tout.

Mon coeur tappe violemment ma poitrine et mon instinct me fait me lever en une fraction de secondes. Je ne fais aucun bruit, et mes yeux cherchent à comprendre, alors que je pense déjà savoir. Et la peur commence à venir me ronger petit à petit.

Je regarde à la fenêtre. Je vois un jardin entouré de couloirs ouverts sur ce dernier, et des murs blancs.

Blanc. Blanc. Partout. Seule la nature est verte. Pas de fleur. Peu d'arbres, juste quelques bancs en bois... Et des gens, en blanc. En blouse. Et d'autre personnes, pas en blouse.

Moi: Non.

Je regarde la pièce. Du blanc. Du blanc, que du blanc. Mon coeur bat encore plus vite, ma respiration est pourtant très faible, je respire difficilement. Mon regard se pose automatiquement sur la porte.

Je dois sortir d'ici.

Alors je me dirige vers elle, précipitamment. Je prends la poignée, et l'abaisse. La porte s'ouvre. Mais je panique toujours plus. Je veux rentrer chez moi, je veux pas être ici. Le couloir est blanc, encore du blanc.

?: Tiens, Clara t'es réveillée. À moins que tu ne sois Manea ?

Je tourne la tête alors que mon coeur sursaute et aperçois un homme aux cheveux grisants et yeux bleu nuit me sourire... en blouse blanche, avec un chariot devant lui, à un mètre de moi.

Je me fige, terrorisée, je tente de respirer.

Lui: Je me présente, je m'appelle-

Je pousse le chariot pour le faire tomber, et pars en courant dans la direction opposée. C'est la fuite. Je cours, et je respire, mais c'est mon torse qui gonfle, ça fait mal, j'ai trop peur pour respirer normalement, et mes jambes trouvent la force de fuir.

Lui: Hey ! Clara ! Manea !

Au bout du couloir je tourne à gauche alors que j'entends l'homme se lever pour me poursuivre.

?: Arrête ! Reviens !

J'ai peur. Je panique, et les larmes viennent dans mes yeux, j'ai peur. Je regarde chaque porte, je tourne dans les couloir en tentant d'imaginer le plan de cet asile de fous et en sortir le plus vite possible, mais je ne sais même pas si je m'enfonce dans une impasse ou que je me rapproche de la liberté.

Alors que les pas de l'homme continuent de me poursuivre, tout en prenant de plus en plus de distance, j'ai de plus en plus peur, je respire de plus en plus bruyamment. Ils vont m'enfermer, m'attacher dans cette fameuse chambre blanche aux coussins même pas vraiment mous, je pourrais pas bouger, je veux plus avoir à hurler sans que personne ne m'écoute, je veux partir d'ici... j'étouffe, je suffoque, je suis compressée, effacée par tout ce blanc, comme une rature de crayon passée à la gomme sans pitié...

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