IV: Rechute

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Samedi 28 décembre: 12h18

Hôpital psychiatrique de Londres

Point de vue Clara:

Je me réveille lentement, mais je n'ouvre pas encore les yeux. J'entends le bruit d'un éléctro-cardiogramme près de moi, puis du papier froissé.

Une voix masculine s'élève.

?: Pas de nourriture s'il vous plaît monsieur.

?: J'yai prechque figni.

Cette voix me semble familière, alors je me réveille un peu plus. Quand j'ouvre les yeux, je vois Pete me regarder tendrement.

Pete: Salut la marmotte...

Je souris légèrement.

Pete: Hou, ça c'est pas un sourire sincère, ça fait mal.

Je ris légèrement.

Moi: T'es con.

Pete: Bon, nous y voici... Le prochain pire jour de ta vie qu'on redoutait... Celui de ta deuxième crise phénoménale...

Il rit nerveusement, puis les flash me reviennent, et mon sourire retombe, tout comme la réalité qui s'affale violemment sur ma tête.

Moi: Je suis toujours en hp hein Pete...

Son regard me fait commend qu'il a décelé le peu d'espoir que j'avais au début de la phrase, qui vient de disparaître sous son silence répondant. Il prend une grande inspiration avant d'ouvrir la bouche.

Pete: Mais cette fois c'est le bon moment, le bon endroit, les bonnes raisons et les bonnes intentions.

Il a un petit sourire en coin, comme si j'allais moi aussi sourire, que je devais l'accepter et que ce n'était pas si horrible que ça en avait l'air. Non effectivement, c'est bien pire que ça. Mon visage reste de marbre.

Moi: Intentions de qui. Hein ? Qui a eu la merveilleuse idée de me foutre chez les timbrés dans mon genre...

Le sourire en coin du garçon disparaît doucement et son regard se rempli de cette pitié, cette pitié que je ne supporte pas.

Pete: Clara...

Moi: Qui ?

Il reste silencieux, et plante son regard dans le mien, pendant que mon impatience bouillit. Encore deux secondes de silence, et je lui hurle la question au visage.

Pete: ...Eva.

Je me fige, et mon visage se décompose, avant de me rendre compte que ce n'est pas si étonnant. Puis la haine vient prendre place. Mon sourcil droit se arcque malgré moi sous la colère dissimulée, et ma mâchoire se serre. J'imagine que mon regard est à la fois froid et bouillant de haine.

Moi: ...Eva.

Dis-je d'un ton amère, et faussement calme, sans la moindre surprise. Ce serait plutôt de la déception, ou une trahison.

Pete: Elle l'a fait après que Manea se soit endormie devant la télé... T'as besoin d'aide Clara-

Moi: Je suis encore en vie ça prouve que je me débrouille nan ?!

Pete: Ha ouais et après combien de tentatives de suicide ?

Je ne réponds pas, alors que le chiffre apparaît clairement dans mon esprit comme un violent flash qui me serre le coeur et me traverse le cerveau à la vitesse d'une balle de revolver.

Moi: Justement, je suis encore en vie.

Pete: Ouais, mais dans beaucoup de réalités parallèles t'es plus là.

Lonely TogetherOù les histoires vivent. Découvrez maintenant