La porte

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Linda se réveilla tôt. Son réveil n'avait pas encore sonné. Elle se dirigea vers la pièce principale, attirée par l'odeur du pain grillé.

- Bonjour Mimi 

- Bonjour ma chérie.

Miriale déposa le petit déjeuner sur la table.

- T'es rentrée tard hier.

Elle semblait inquiète. Elle avait toujours été très protectrice. Et elle avait de quoi faire avec Linda ! Depuis toute petite elle la faisait courir partout.

Linda avait toujours été intrépide et curieuse. Elle avait toujours trouvé le moyen de s'échapper.

- Je me suis promenée près du lac. Je me suis endormie et je n'ai pas vu le temps passer.

Linda se doutait bien que Miriale ne la croyait pas mais elle avait quand même vingt-quatre cycles ! Elle pouvait bien avoir un peu de liberté. Dans un cycle elle serait majeure !

Elle avala son petit déjeuner à toute vitesse et se dirigea vers la porte d'entrée.

- Tu vas où jeune fille ?

- Rassure toi Mimi, je vais juste sur la corniche.

Linda avait toujours aimé cet endroit. La corniche surplombait la vallée creusée dans la roche. Contrairement aux rues étroites de la ville, on s'y sentait libre.

Arrivée au sommet, elle se posa près du bord et regarda autour d'elle. La lumière qui émanait de la grande voûte baignait les petites maisons. La ville était terne, les bâtiments semblaient se bousculer pour avoir un peu plus d'espace. Les murs en pierres gris se confondaient avec le sol, le plafond, les parois de la voûte. Tout était de la même couleur, rien de spécial ou d'unique.

Rien sauf les tunnels désaffectés. Ils sortaient du lot avec leurs portes en fer rouillé. C'était peut être pourquoi Linda était aussi attirée par ces longs couloirs froids.

Elle repensa à l'objet qu'elle avait laissé en bas. Elle aurait aimé avoir le temps d'entrer dans cette dernière pièce et de l'observer un peu plus. Depuis la veille elle ne cessait de se demander à quoi pouvait servir quelque chose d'aussi petit. Soudain une nouvelle idée passa par son esprit : et si c'était une clé ?

Elle était incapable d'ouvrir la porte principale c'est pourquoi elle avait toujours cherché l'issue de secours. Mais la porte devait pouvoir s'ouvrir avec une clé ! Et cela expliquerait le nombre de patrouilles ! Linda devait absolument y retourner pour en avoir le cœur net. Et quoi de mieux pour le savoir que de l'essayer ?

Mais avant tout, Linda devait aller à la serre principale. Si jamais elle manquait le travail, Miriale le remarquerait sans aucun doute.

Et elle ne voulait pas éveiller les soupçons.

Il était déjà l'heure d'y aller. Linda se leva et descendit de sa corniche. Elle s'élança en direction de la ville.

Elle courut le long de l'avenue principale et passa devant le manoir du dirigeant. Elle n'aimait pas ce bâtiment, la décoration tape à l'œil et les sculptures démesurées lui rappelait son propriétaire. Le dirigeant était un homme extravagant et imbus de lui même.

Linda était arrivée au bord de la voûte. Elle ralentit pour passer l'arche qui permettait de changer de zone. Elle prit la direction des cultures.

- Salut Linda !

- Hey Ten !

Tenrec était l'ami d'enfance de Linda. Toujours là pour rendre la justice, il était devenu soldat. Il gardait les portes de la serre. Il détestait enfreindre les règles mais appréciait Linda malgré sa tendance à désobéir.

Sans clair de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant