Tunnels désaffectés

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Linda n'aimait pas ces tunnels sombres, humides et sales. Elle n'aimait pas particulièrement désobéir aux ordres non plus. Mais elle avait besoin de savoir ! Et elle saurait.

Cela faisait quelques heures qu'elle tournait en rond dans les vieux tunnels du bunker à la recherche d'un  chemin vers la surface. Elle les connaissait presque par cœur ces tunnels, mais elle les parcourait tous les jours dans l'espoir d'avoir manqué un détail, un mécanisme, une carte, un indice.

Elle s'approcha d'un mur déjà mille fois observé et l'examina une fois de plus. Sa main effleura la pierre froide, son doigt glissant le long d'une fissure humide. Une mousse légèrement luminescente recouvrait une bonne partie du sol et elle n'avait pas besoin de plus pour se déplacer. Elle avait donc éteint sa lumière, afin d'éviter de se faire repérer. Les tunnels étaient inutilisés depuis des centaines années, et interdits d'accès depuis presque autant de temps.

Si jamais elle tombait sur la patrouille, elle devrait réciter le texte encore une fois, et nettoyer les murs ou la porte du bunker.

Mieux valait être prudente.

Elle ne trouvait absolument rien. Il n'y avait rien d'étonnant à ça, ce n'est pas comme si un passage secret allait apparaître un beau jour, par magie. Linda soupira. Il se faisait tard, il était temps de rentrer.

Elle se dirigea sans hésiter vers la sortie quand soudain une voix se fit entendre.

- Pourquoi c'est ouvert ici ?! Maël !!

Linda décida que la suite de la conversation ne valait pas la peine d'être découverte alors qu'elle était en train de vagabonder en zone interdite. Elle fila dans la direction opposée. C'était dans ces moments là qu'elle était heureuse de si bien connaître les tunnels.

Elle prit un virage serré à droite et descendit quatre à quatre les marches d'un long et étroit escalier.

Elle n'allait pas souvent dans cette zone là.

Les patrouilles y étaient plus nombreuses et elle était bien plus profonde. Donc plus éloignée de la surface. Il semblait logique à Linda que la sortie se trouve le plus près de la surface possible.

Mais tant qu'elle était là, elle pouvait bien fouiller un peu. D'autant plus qu'un nombre accru de gardes signifiait sans doute un petit secret. Une carte peut être ?

Linda savait qu'il y avait un autre escalier à l'autre bout du tunnel central. Elle n'y était jamais allée, un seul escalier signifie une seule porte de sortie. Elle ne voulait pas se retrouver coincée en bas à cause d'une patrouille. Mais si elle se souvenait bien, elle n'avait pas exploré toutes les salles proches de cet endroit. D'autant plus qu'elle était à moins de cinq minutes de là.

Au fur à mesure qu'elle se rapprochait, l'air devenait moite et chaud. C'était étrange. La dernière fois l'air était très humide, mais pas si chaud. Ce n'était pas une chaleur insupportable mais le contraste avec la fraîcheur caractéristique des tunnels était flagrant.

Linda était arrivée devant l'escalier. Elle regarda autour d'elle, deux salles à droite, une à gauche. Elle commença par cette dernière.

Il y faisait bien plus sombre que dans le reste du tunnel. La faute à la mousse beaucoup moins présente dans cette pièce. Linda ferma la porte derrière elle dans l'espoir de ne pas se faire repérer et alluma sa lampe. Bientôt la douce lumière révéla un vieux mobilier.

Linda soupira. Rien de bien différent de toutes les autres salles. Elle décida quand même de farfouiller un peu.

Au centre de la pièce se trouvait une grande table en métal rouillée. Une douzaine de personnes devaient pouvoir s'y asseoir, sans compter la place en bout de table, sans doute celle du chef. Des chaises à roulettes, il paraissait à Linda qu'elles étaient en plastique, étaient placées devant chaque place, ainsi que des petits tiroirs personnels.

Sans clair de luneOù les histoires vivent. Découvrez maintenant