Cap ou ... pas Cap ?

Chapitre final : Vérité

Lorsque Daniel ouvre les yeux, tout est blanc autour de lui. C'est un genre de vide. Il réalise alors qu'il rêve. Au loin, Zack est assis par terre, il a l'air si apaisé... Daniel s'approche de lui et se place entre ses bras.

« Pourquoi es-tu partie ? Lui demanda calmement Daniel.

- C'est compliqué...

- Explique-moi, j'ai tout mon temps...

- À l'école primaire, on se moquait énormément de moi parce que j'étais trop peureux pour un garçon. Un jour, je t'ai vu faire un fameux Cap ou pas cap et tu étais si entouré que j'ai décidé de faire comme toi. C'est pour ça que je te détestais au début, c'était de la pure jalousie. J'ai toujours détesté cette société. Un mec doit être viril et une fille mignonne. Bref, tu vois ce que je veux dire. Alors, je jouais mon rôle. Lorsqu'on dit que chacun a un rôle dans la société, cela peut être vu dans plusieurs sens et honnêtement celui qui correspond le plus est le rôle qui s'apparente à une pièce de théâtre.

- Waw, attend, je te coupe, j'ai l'impression que tu dis des trucs hyper intelligents t'es sûr que tu es bien mon Zack ?

- Imbécile, lui répond-il avec un petit rire tout en soulevant sa frange pour lui faire un bisou sur le front.

- Bref, et en plus de tout ça la vie se résume à travailler à l'école pour avoir un bon job pour travailler à nouveau et peut être avoir la chance de pouvoir se payer des loisirs. Mais moi, je ne suis pas très intelligent, alors ça partait déjà mal. J'en avais marre de cette société de merde. Je voulais juste plus d'amour. J'ai longtemps pensé à mettre fin à mes jours pour être enfin libre. Puis on a commencé à sortir ensemble, pour de faux, et même si sur le coup ça m'était impossible de te l'avouer, passer du temps avec toi, même en tant qu'ennemi, ça m'a redonner envie de vivre. Vraiment. Tu m'as appris tant de chose. Tu m'as donné tant d'affection et d'importance. J'avais vraiment l'impression d'exister, tu as réussi à me faire aimer la vie, malgré tout ces horribles gages qu'on nous donnait c'était, pour l'époque, un des plus beau mois de ma vie. Mais un pari secret est arrivé. Je n'avais pas le droit de t'en parler, cela faisait parti du marché. Ce pari disait : si tu te fais quitter par Daniel, tu devras mettre fin à tes jours.

- QUOI ? Mais qui est le connard qui a fait ça ?

- Tu n'as pas besoin de le savoir, il y a déjà assez de haine dans ce monde, je n'en veux pas plus.

- Alors, c'était pour ça que tu étais si terrifiée à l'idée que je te quitte ?

- Tu avais remarqué ? C'est vrai, à l'époque, j'avais vraiment l'impression d'être aimé par les autres, j'étais naïf... Et puis tu étais là et malgré ce que je disais de méchant sur toi, tu était déjà la personne à qui je tenais le plus. Le truc c'est que je ne m'en était pas rendu compte, j'étais vraiment bête. Même si je jouais un rôle, c'était agréable et à cette période, je n'avais plus envie de mourir alors j'avais peur. Puis tu étais là et pour une raison qui m'était inconnue à l'époque tu ne m'avais pas plaqué, j'étais toujours en vie. Et, à partir du moment où on était réellement ensemble, je pouvais être moi-même. Mais il y a eu la réunion des anciens élèves du collège. J'ai parlé avec une ancienne fille de ma classe qui s'inquiétait pour moi. Au début, je n'avais pas compris pourquoi. Elle m'a expliqué que nous étions simplement des bêtes de foire dont tout le monde se moquait au collège, j'étais tellement heureux avec toi que je n'avais même plus pensé au moquerie. Certe, au collège je ne m'en était pas rendu compte, mais même après je n'avais jamais réfléchi aux horreurs qu'on nous avais fait faire. C'est à ce moment là que j'ai réalisé à quel point on étaient moqué, en particulier, lorsqu'on est resté ensemble après le premier mois. De plus, elle s'en voulait pour son pari.

- Son pari ?

- Le dernier jour avant la fin du mois du pari de couple, elle m'a interdit de te quitter. Elle s'en voulait, car ce pari, elle a fait, car on l'a menacé de le faire. Elle avait peur de se retrouver à notre place. À subir les humiliations qu'on subissait. C'est là que j'ai encore plus compris à quel point, ils se moquaient de nous, à quel point, il se moquait de toi. Le mec qui m'a lancé le cap ou pas cap qui engageait ma vie était à cette soirée. Il est venu vers moi et m'a accusé de ne pas avoir respecté un des deux paris. Je lui ai alors expliqué comme quoi on était vraiment ensemble maintenant. Cela aurais pu s'arrêter là. Mais non, il a commencé à nous insulter. Surtout toi. J'ai décidé de rentrer et juste quand je passe le seuil de la porte de la salle des fêtes, il m'a crié « T'as pas honte de sortir avec lui ?! Je suis sûr que les gens dans la rue n'arrête pas de se moquer de vous tellement vous êtes minables, ah ah ah ». J'ai continué ma route. Mais le temps du trajet, je me suis demandé : « Et si, il avait raison ? Et si, à cause de moi les gens se moquent de toi ? ». Je connais que trop bien l'hypocrisie des humains. J'en devenais parano. J'ai alors pris la décision la plus difficile de ma vie : celle de rompre avec toi. Mais, à cause des anciens paris que je tenais à respecter par pure vengeance de cette société crasseuse. La seule solution était que tu me quittes, et que je meurs. De toute façon, sans toi à mes côtés, la vie ne valait plus la peine d'être vécu... »

Daniel sort des bras de Zack. Il se lève, se met face à lui et lui lança un regard noir et le gifle avant de lui crier les mots suivants :

« IDIOT, TU N'ES QU'UN IDIOT. TU AS PENSÉ À MOI ? HEIN ? QU'EST-CE QUE J'EN AI À FOUTRE DE CE QUE LES AUTRES PENSENT ? ET C'EST QUOI MA VIE À MOI, SANS TOI À MES CÔTÉS ? »

Daniel s'écroule dans les bras de ce Zack. D'un coter il lui en veut d'être partie, mais de l'autre c'est la seule personne chez qui il peut rechercher du réconfort. Et puis, il sait très bien qu'il aurait très bien pu prendre la même décision que Zack pour le protéger, alors avait-il le droit de l'engueuler et de lui faire la tête pendant, sûrement, le dernier moment qu'il allait passer ensemble ?

« Je le sais maintenant, je le sais... Lui répond Zack. Mais c'est trop tard maintenant... Alors accepte ce dernier cap ou pas cap : Cap ou pas Cap de rester en vie ?

- CAAAAP lui répondit la gorge serrée, JE SUIS TOUJOURS CAP, toujours en criant, de plus en plus en larme.
Parce que je t'aime espèce d'idiot.

- Moi aussi, imbécile, alors, reviens un jour... Mais pas tout de suite ! Je t'attendrais...»

Fin

Merci d'avoir lu jusqu'au bout 😊 n'hésitez pas à me donner votre commentaire. Même si vous êtes débutant(e) votre ressenti m'intéresse énormément 😊.