0. Les Astres et la Vie en bleu (prologue)

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Comme la nuit de cobalt

Comme la mer de méthylène

Comme le monde de smalt

Comme les yeux, les âmes et les mots d'indanthrène

Bleus sont les astres



Il y a tous ces silences.

Il y a tous ces vides.

Il y a ces murmures, ces centaines de chuchotis, ces milliers de questions.

Et ces cœurs qui se balancent et valsent dans la pénombre du soir.

Ces peaux qui s'éraflent, qui s'arrachent, s'effleurent, se caressent.

Ces mots muets, qui restent dans les gosiers et ces bouches scellées.

Et puis, il y a ces yeux dégoulinants, luisants, flamboyant. Ils brillent dans la nuit noire.

Ça pulse, ça vibre, ça frémit.

Ces respirations saccadées, ces filets d'air ténus, ces sourires dévorants les visages.

Et il y a cet océan face à moi. Si grand, si gigantesque.

Aux vagues écumeuses et chargée de souvenirs.

Ils sont beaux tous ces sentiments qui en émergent, à fleur de peau.

Il y a tant de rire, de tristesse, de chagrin, de bonheur.

Réminiscence.

C'en est grandiose, infiniment beau.

Mais il y a surtout toutes ces larmes qui roulent, dévalent et glissent sur les joues.

Elles ont une saveur d'iode mes lèvres.

Elle a le goût du sel,

Elle a la couleur du ciel,

La vie.



« La vida es una aventura incierta en un paisaje difuso

De límites en continuo movimiento,

Donde las fronteras son artificiales,

Donde todo puede apagar y empezar de nuevo de cada instante,

O terminar de golpe como un hachazo inesperado,

Para siempre jamás,

Donde la única realidad absoluta, compacta, indiscutible y definitiva

Es la muerte.»

— La tabla de Flandes, Arturo Pérez-Reverte

Ce soir, les astres seront bleusOù les histoires vivent. Découvrez maintenant