L'éveil d'une puissance

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Esclave. C'est comme ça qu'on m'a toujours appelé aussi loin que j'me souvienne. Sale esclave. Tu n'est rien, juste un esclave. Ce genre de phrase tenait pour moi du quotidien. Ma mère et moi étions la propriété d'un puissant noble de Krahek, une planète minière pitoyable de la bordure extérieure. On avait beau être sous domination impériale, on avait droit à aucune aide... ma mère travaillait dans la demeure de ce noble, Plutran Exhirv, un Barabel aussi hideux que puant. Quand à moi, quand je ne recevait pas de coups de bâtons de leur part, j'étais chargé d'accompagner les enfants de Plutran et de me plier au moindre de leur désirs. Je devait par exemple imiter le Wampa et eux les courageux chasseur de primes qui le neutralisent à coup de matraques électriques et de pistolet paralysant. Le soir, ma mère et moi dormions dans l'étable, avec les autres bêtes de notre maître.

Je n'ai presque plus de souvenirs de ma mère aujourd'hui. Tout ce dont je me souviens, c'est d'une femme belle, qui me souriait. Son visage était fréquemment marqué de coups, car si les enfants de Plutran étaient violent, ils tenaient de leur père. Le soir, je me souviens qu'elle me parlais de lointaines planètes, où l'esclavage était abolit, où de grand héros munis de sabres lasers, s'acharnaient à libérer les mondes oppressés. Je m'endormais donc en priant pour que le lendemain soit le jour où ces héros viendraient enfin sur notre monde. Mais chaque jour, rien ne se passait.

J'ai donc vécu jusqu'à mes 7 ans comme ça, réduit plus bas qu'un animal de compagnie par un noble sur un misérable petit caillou. Un jour, alors que ma mère était en train de s'occuper de notre maitre lors d'un dîner, celui-ci, ivre mort, donna une gifle à ma mère car elle avait mal coupé sa viande. Ses enfants éclatèrent de rire. Voyant que cela amusait ses enfants, il en donna une deuxième à ma mère. Puis une autre, puis une autre et encore une. Il la tabassa devant mon regard impuissant. Ma mère parvenait à peine à respirer quand je me suis jeté au pied de mon maitre, le suppliant d'arrêter. Il me regarda d'un air dégoûté avant de me donner un coup de pied au visage, m'envoyant rouler en arrière et recommençant à frapper ma mère sous les rire hystérique de ses enfants. Je me relevais difficilement quand j'entendit les mots les plus atroces de ma vie: « Oh, zut alors. J'l'ai tué. » Je me suis figé à ces mots, mon regard fixé sur le visage ensanglanté de ma mère tandis que les rires insupportables des enfants de Plutran retentissaient. Je me suis levé tandis que mon maitre m'ordonna: « Eh, esclave. Viens me nettoyer tout ça ! J'en ai plein les mains c'est répugnant ! » J'étais tétanisée, je ne pouvais pas réaliser ce qu'il venait de se passer, je lève les mains vers le corps de ma mère, les larmes aux yeux. Mon maitre haussa le ton en me regardant: « Eh ! T'es sourd ou quoi ?! Viens la esclave ! » Ce sont les derniers mots que j'entendis de sa part. Tandis qu'en moi une vague immense de haine m'assaillait, j'entendit mon maitre se mettre à couiner, ses enfants le regardèrent en cessant de rire avant d'eux aussi se mettre à gesticuler et couiner comme deux gorets que l'on égorge. Ils se tenaient la gorge tandis qu'il gesticulaient, donnant des coups de pieds dans la table. Peu à peu, il devinrent violets, leurs yeux s'injectèrent de sang et ils ne faisaient quasiment plus aucun son. Les deux enfants cessèrent de bouger tandis que Plutran, Maintenant violet, les yeux écarquillés, croisa mon regard. C'est un regard terrorisé que je vis en ses yeux, tandis que je lui offrit en guise d'adieu le plus haineux de tous les regard. Puis il s'effondra lui aussi sur la table. Je resta là, devant les quatre cadavres un long moment, puis regarda mes mains. Sur le coup, je ne savais pas du tout ce qui venait de se passer, même si maintenant je le sais: c'était la force.

Je me souviens avoir fuit la demeure de Plutran aussi vite et loin que possible avant que quiconque ne découvre ce qui s'était passé. J'ai courût, courût et encore courût, aussi loin et vite que mon corps me le permît, mais les limiers de Plutran était déjà sur ma piste, quelques heures après mon évasion. Au bout de deux jours de cavale, ils finirent par me coincer dans une petite caverne où je pensais être en sécurité. Un groupe d'hommes avec des chiens de chasses corellien déboulèrent. Terrorisé, j'étais recroquevillé au fond de la caverne, blessé par la morsure de l'un des chiens en tentant de fuir. Mais alors que les aboiements des chiens et les rires des hommes de Plutran me faisaient penser que c'était la fin, un miracle se produisit. Deux des hommes de Plutran se mirent à hurler. Lorsque le troisième se retourna, il les vît au sol, se tordant de douleur dans une décharge électrique bleue. Lorsque la décharge s'arrêta, les deux hommes, fumant, ne bougeaient plus. Tandis que les chiens aboyaient sauvagement, un homme en cape noire avança vers nous. L'homme de Plutran lui cria dessus en Barabelien avant de lâcher ses chiens sur lui. Les molosses bondirent sur l'homme, la gueule grand ouverte avant qu'un flash rouge n'illumine la caverne. Les molosses s'effondrèrent au sol, coupés en deux. L'homme s'avança encore et tandis que l'homme de Plutran reculait de peur, je regardais, émerveillé, l'homme en cape qui maniait un sabre laser de couleur rouge écarlate. L'homme de Plutran tenta de fuir en hurlant mais l'homme leva sa main de libre. Le Barabel s'immobilisa soudainement en criant. Puis, son corps se mit à léviter et vînt se poser juste devant moi. C'est alors que l'homme rangea la lame de son sabre. J'entendis alors pour la toute première fois sa voix. C'était une voix âgée mais grave.

Homme: « Comment t'appelles-tu...? » Je le regarde, intimidé mais parvient à articuler.

: « P-pangrif... » Il jette son sabre qui roule jusqu'à mes pieds.

Homme: « Prends-le. » Je regarde fixement le sabre à mes pieds avant de doucement me pencher pour le prendre. En le ramassant je remarque qu'il est d'une grande beauté, les matériaux choisis semblent cher. En le tournant dans mes doigts, je repère un petit bouton. Après une courte hésitation, je le presse et dans un sifflement semblable à celui d'un serpent, une magnifique lame de couleur sang jaillit, illuminant mon visage et la caverne de sa belle couleur rouge. Le vrombissement de la lame est comme une mélodie hypnotisante pour moi. Mais je suis tiré de mes pensées par sa voix.

Homme: « Tues-le. » Ces mots me ramenèrent à la réalité. En face de moi il y avait ce Barabel, immobilisé. En le regardant, je revoit Plutran marteler ma mère de coups. Je sens à nouveau cette colère sans fond monter en moi. J'entends la voix de l'homme.

Homme: « Oui. Très bien. » Le Barabel me regarde d'un air terrorisé tandis que je lève la lame. Ce même Barabel avait tenté de me tuer quelques minutes plus tôt, et qui aurait réussi si cet inconnu n'était pas intervenu. Je n'hésite pas. Cet sans cet homme, je serais mort, alors si il m'ordonne quelque chose, je me dois d'obéir. Dans un vrombissement accouplé à un couinement, j'abat le sabre sur le Barabel qui s'effondre, raid mort. Je reprends doucement ma respiration tandis que je relâche le bouton du sabre, faisant disparaître la lame. Je ne détache pas les yeux du corps fumant du Barabel que je venait d'exécuter, mais je vois du coin de l'oeil l'inconnu s'approcher.

Homme: « Ta haine te rends extrêmement puissant. » Je regarde le sabre dans ma main avant de lui tendre. Sous sa cape je parviens à voir qu'il sourit. Il prend son sabre avant de se retourner et de commencer à partir. Il avance jusqu'à l'entrée de la caverne sous mon regard avant de s'arrêter à quelques mètres de l'entrée. Il se tourne vers moi et dit.

Homme: « Viens avec moi. » puis il se retourne. En entendant ses mots, je me précipite vers lui, piétinant les corps sans vie des Barabel. Ma mère avait raison: les héros aux sabres lasers sont enfin venus me libérer. C'est ainsi que je suis enfin partit de Krahek dans la navette de celui qui allait devenir mon maître.

L'ombre de l'étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant