Chapitre XXIV - Les renforts

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Hugo avait été réveillé par un vacarme si assourdissant qu'il avait cru que la montagne était en train de s'écrouler. À l'expression inquiète et horrifiée d'Amélia, celle-ci ne semblait pas savoir ce que c'était non plus.

— Sûrement un éboulement, avait-elle dit d'un ton évasif.

Depuis qu'il avait rouvert les yeux, Hugo ne parvenait pas à se rendormir. Il s'était assez reposé pour avoir à nouveau les sens en alerte et les idées claires. Il avait l'impression de se rendre seulement compte de la situation dans laquelle il se trouvait, et l'idée que ses amis étaient peut-être à sa recherche le rendait fou d'inquiétude. Ils allaient tomber directement dans un piège, tout ça par sa faute... Tout ce qu'il pouvait espérer, c'est qu'ils ne soient pas venus seuls et que des Aurors les accompagnent. Et, avec un peu de chance, Ludwig ne serait pas là lorsqu'ils arriveraient.

Hugo ne parvenait pas à se calmer, alors il commença à faire les cents pas dans sa petite cellule. La dernière fois qu'il avait demandé l'heure, Amélia lui avait dit qu'il était sept heures du matin. Maintenant, celle-ci regardait ses allées et venues sans dire un mot, ayant l'air aussi tendue que lui.

— Tu les attaqueras s'ils arrivent ? lui demanda-t-il soudainement.

— Je ne sais pas, répondit Amélia à voix basse. Je ne pense pas que mon père attende de moi que je me batte contre vous. Il m'a juste demandé de te surveiller.

— Mais je suppose que tu n'hésiteras pas à les combattre s'il te l'ordonne, dit Hugo avec mépris. Tu es comme un chien de garde.

Amélia se leva d'un bond avec un air furieux.

— Je t'interdis de dire ça ! s'écria-t-elle. Je ne suis pas une vulgaire marionnette !

— On dirait, pourtant, répliqua Hugo avec froideur.

Amélia ouvrit la bouche pour répliquer quelque chose, mais il y eut soudain un énorme « BOUM ! » juste au-dessus de leurs têtes, et ils sursautèrent tous les deux.

— Qu'est-ce que c'était ? demanda Hugo avec inquiétude.

— Je n'en sais rien, dit Amélia en resserrant ses doigts sur sa baguette. Je devrais peut-être...

Ils entendirent soudain des voix au-dessus d'eux, puis une porte qui s'ouvrait. Plusieurs personnes semblèrent ensuite descendre les escaliers qui menaient à la cave où ils se trouvaient. Un sentiment d'angoisse commença à monter en lui : était-ce ses amis ? Ou était-ce Ludwig ?

Il eut rapidement sa réponse. Alors qu'Amélia s'était tournée vers l'entrée de la cave, la baguette en avant, les quatre amis de Hugo entrèrent dans la pièce. À peine étaient-ils entrés que Lysander fit un geste vif en criant :

Expelliarmus !

La baguette d'Amélia s'envola vers lui et il la rattrapa au vol.

— Sale petite traîtresse ! vociféra Lily en se jetant sur elle.

Hugo regarda sa cousine gifler Amélia avec stupéfaction et un certain choc. Il n'avait pas l'impression que c'était la même Lily que celle avec qui il avait parlé la veille. Ses vêtements étaient déchirés et elle était blessée à plusieurs endroits. Ses cheveux en bataille et ses immenses cernes lui donnaient l'air de ne pas avoir dormi pendant plusieurs jours. Mais ce qui choquait le plus Hugo, c'était ses yeux rougis remplis d'une colère et d'une tristesse qu'il ne lui connaissait pas. Même lorsqu'ils l'avaient délivrée de chez Ombrage, elle n'était pas si méconnaissable.

Amélia ne réagit pas à la gifle qu'elle venait de lui donner et garda la tête baissée en évitant leur regard. Les quatre autres la fixaient tous avec des yeux plein de colère, et Hugo se rendit alors compte qu'ils avaient tous la même expression que Lily, même s'ils n'avaient pas l'air en aussi mauvais état qu'elle physiquement.

T4 Lily Potter et Hugo Weasley - L'Oppresseur des SorciersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant