Pauline

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Point de vue de Pauline :

Je suis restée, j'ai réussi à convaincre les parents de me laisser ici, avec ma petite sœur. C'est vrai que depuis la mort de mes filles, mes parents ont été un pilier pour moi. Quand tout le monde me regardait avec pitié, je me suis enfermée sur moi-même. Mon copain, le père de mes filles, m'a quitté disant qu'il ne supportait pas la situation et ce même pas deux mois après l'enterrement. Ça a été dur, très dur, pour toute la famille. Mes deux grandes sœurs sont revenues d'Europe pour nous soutenir. Nous avions perdu deux petits anges, mais pas que. Notre petite sœur, la dernière de la famille, est morte sur le coup et notre avant-dernière sœur avait disparu dans la nature. J'ai cru voir ma mère craquer plus d'une fois, mais mon père l'a toujours soutenue. Jusqu'au coup de téléphone, il y a maintenant un peu plus de six mois, pour nous organiser une rencontre avec Mag, je n'avais jamais revu un réel sourire sur les visages de ma famille.

Je n'ai pas oublié, personne ne peut oublier la perte d'êtres chers, j'ai juste appris à vivre avec. Quand j'ai vu ma petite sœur heureuse, j'ai retrouvé une part de moi que j'avais perdu il y a huit ans. Puis il y a eu l'accouchement de mes nièces, trop tôt, mais finalement tout le monde s'en est bien sorti. Enfin non pas celle responsable de la blessure de ma sœur.

Au cours de ses quelques mois passé au sein du club, je me suis liée d'amitié avec Rose, ainsi que quelques régulières. Il y a aussi les bikers. Comment dire, ils sont dotés d'un physique qui pourrait faire changer de voie une religieuse. Depuis huit ans, je me refuse de sortir avec des hommes, non pas que je n'ai pas eu de proposition, mais j'avais la sensation que l'on allait surveiller mes moindres gestes et réactions. Ici, ils ne connaissent que mon histoire, d'après les rapports de police et ce que Mag leur a dit. Je ne vois pas de pitié quand ils me regardent. Je me sens revivre. Et puis il y a lui.

Depuis que je l'ai vu sortir de sa chambre seulement vêtu de sa serviette quand je hurlais le prénom de Rose, qui m'avait abandonné pour une partie de jambes en l'air avec son homme, j'ai comment dire... des problème de libidos. Je n'avais pas encore ressenti une envie aussi forte, même si j'ai été éperdument amoureuse de mon ex, le seul homme que j'ai connu, Henri. Je me suis mise avec lui lors de mes études à la fin du collège. Il a été mon premier et mon seul. Mon premier coup de cœur, mon premier bisou, ma première fois. Tout ce que je connais, je l'ai vécu avec lui. Mais quand je l'ai vu lui en serviette, les cheveux en bataille et ces gouttes d'eau qui coulaient le long de son torse, quelque chose s'est soulevé dans mon être. Un puissant désir de me perdre contre lui, de suivre le parcours de ces gouttelettes avec ma langue et de découvrir ce que cachait cette serviette. Autant dire que depuis dés que je le croise, mon corps chauffe. Je n'ai pas osé en parler à qui que ce soit, mais je ne pense pas avoir été très discrète non plus. J'ai vite compris ce qu'il se passait quand il emmenait une femme, une brebis, à l'étage. Je ne suis pas au point de me rabaisser comme ces femmes de joie, mais je compte bien apprendre à le connaître. Je ne veux pas forcément me poser, mais je souhaite redécouvrir le plaisir de vivre. De se sentir vibrer, de se sentir importante pour quelqu'un d'autre qu'un membre de sa famille. Puis je ne dirais pas non s'il envisageait de m'aider avec mon petit problème intime. Maintenant que mes parents sont rentrés, je vais pouvoir me lâcher un peu. D'ailleurs, sans le savoir ma sœur m'a donner une bonne occasion de me retrouver seule avec lui. Étant la marraine d'Oxane et lui son parrain, je vais mettre toutes les chances de mon côté en lui demandant de venir avec moi chercher son bracelet de baptême et voir pour organiser une petite fête. Même si ma sœur a eu des jumelles, elle et Snake ont décidé de faire deux fêtes, ce qui m'arrange. Je voulais voir avec lui hier, mais il nous était interdit de venir au QG, à cause d'une descente des fédéraux ou quelque chose comme ça. On m'a rapidement expliqué que moins je posais de questions et plus j'allais en savoir. Ce n'est pas logique, mais apparemment quand tu ne cherches pas à te mêler des affaires du club, les hommes sont plus dans la confiance. Du coup, ce matin je suis devant ma valise à choisir des vêtements qui pourrais me rendre attirante, mais je n'ai pas grand chose à me mettre.

- Pauline, je peux rentrer ? Me demande Rose derrière la porte de la chambre que j'occupe chez eux, le temps de me trouver un petit studio.

- Bien sûr, tu es chez toi ma belle.

Quand elle rentre, je la vois avec des vêtements à la main.

- Je me suis dit, que peut-être, tu voudrais des vêtements différents de ce que tu mets en ce moment. Non pas que ça ne te vas pas, mais tu devrais essayer cette petite robe avec cette veste.

Elle me tend une robe rouge qui doit m'arriver au-dessus du genou avec un perfecto en cuire noir. Je me dépêche d'enfiler tout ça et me regarde dans le miroir. C'est fou comment les vêtements peuvent laisser apparaître une autre personne. Je me sens belle et je dois avouer que cela faisait un moment que ça ne m'était pas arrivé. Rose se charge de me maquiller légèrement et me passe une petite paire d'escarpin noir.

- Si avec cette tenue, tu ne fais pas tourner les têtes, je crois que je me fais couper les cheveux.

- Tu sais, je ne cherche pas à me caser...

- Qui te parle de te caser. Tu sais avant d'être avec Snake, Mag était du genre à s'amuser. Si tu as voulu rester ici, je pense que c'est un besoin que tu ressens. Loin de ta ville où ton passé te précède quoi que tu fasses. Tu peux rester à la maison aussi longtemps que tu veux. Je dois juste te prévenir, les gars au club ne cherchent pas tous à se poser. Certain souhaite juste prendre du bon temps, mais si tu ne t'en sens pas capable, dis leur tout simplement. Ce sont des hommes, mais ils savent faire la part des choses. Allez viens, je te dépose en voiture, je dois retrouver mon homme.

Nous prenons la route, même si le trajet n'est pas long je sens le stress monter en moi. Quand on arrivent devant la grille, les deux prospects ouvrent s'en perdre de temps et Rose se gare pas loin de l'entrée. À peine sortie de la voiture que Rose me donne un petit coup de coude en me chuchotant que ma tenue fait de l'effet. Nous retrouvons Tay et son père devant le garage à moto.

- Les filles, vous êtes en beauté aujourd'hui. Pauline, tu vas faire tourner la tête de mes hommes.

Je ne sais pas vraiment si c'est un reproche, mais je sens mes joues chauffer. Non, ne me dites pas que je rougis aux paroles du Président quand même. Certe c'est un bel homme, mais il a l'âge d'être mon père, quoique la différence d'âge n'est pas un problème pour moi. Olala je déraille, à force de rêver d'un certain biker voilà que je fantasme sur un autre...

- Kev' arrête, tu nous l'a fait rougir. Et j'espère bien qu'elle va faire tourner les têtes.

- Sache que tu es la bienvenue ici aussi longtemps que tu le souhaites et si un de mes hommes te manque de respect, fait le moi savoir.

- Merci, enfin je crois. Dite es ce que vous savez où je peux trouver Screen, il faut que je le voie pour la fête d'Oxane. Et il faut que je m'éloigne de toi aussi, mais ça je ne lui dit pas

- Il est dans son bureau, je t'y emmène. Les tourtereaux, on se voit au barbecue ce midi. Et cette fois-ci arrivé à l'heure.

Je suis Kev' après avoir fait un petit signe à Rose et Tay déjà occupés à ce baiser des yeux. Je sais que le fait d'être chez eux les coupent dans leur envie, c'est pour ça aussi qu'il faut que je me trouve un petit chez moi. Et puis depuis trop longtemps maintenant, je compte sur les autres pour me maintenir la tête hors de l'eau. Nouvelle ville, nouveau départ. Kev' s'arrête devant une porte entre ouverte et rentre sans frapper ce qui me fait quitter son cul des yeux. Ma pauvre tu déraille. Envoie toi en l'aire rapidement avant que tu ne sois en mode surchauffe explosion.

- Screen, une jeune demoiselle demande à te voir. Pauline rentre.

Je passe la porte et le Président sort aussi rapidement en refermant, pendant que moi, je suis encore entrée en mode surchauffe dans ma petite culotte dès l'instant où mes yeux ont croisé les siens. D'ailleurs au vu de son regard sur moi, je pense que la tenue de Rose fait son effet. Allez ma fille, à toi de jouer maintenant.


Alors que pensez-vous de Pauline? Je ne veux pas qu'elle ressemble aux brebis mais je ne veux pas qu'elle soit une fille sage. Juste une fille qu'y souhaite redécouvrir les plaisirs de la vie. A samedi pour la suite.

Les Bandidos (Screen)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant