Fragments d'âme

Chapitre 12

[Vraiment désolée, je suis pas du tout régulière pfffffffff pardon D:]

Point de vue de Nathaniel :

Qu'est-ce qui m'a pris encore. Je pouvais pas laisser couler, il fallait absolument que je lui dise, je voulais qu'elle me parle, je voulais être avec elle, à ses côtés, qu'elle comprenne que... Qu'elle comprenne quoi d'ailleurs ? Que je m'étais comporté comme un con avec Reese ? Avec elle ? Avec tous les autres depuis quelques années ? Depuis son retour, tout se bousculait sans cesse. J'étais installé dans une certaine routine, je ne voyais plus personne ou presque, je faisais ce que j'avais à faire, et c'était tout. Mais tout était différent maintenant. Je voulais passer du temps avec elle, je voulais qu'elle apaise mes maux, je voulais changer, je voulais faire pétiller son regard, effacer les larmes le long de ses joues, supprimer à jamais la tristesse de son regard. Pourtant, c'était bien moi qui instaurais cet abattement, cette angoisse au plus profond de ses yeux. C'était moi qui l'empêchais d'être joyeuse, d'être ce rayon lunaire qui m'avait frappé en plein cœur. Chaque pas que je faisais vers elle la faisait inlassablement reculer. De toute manière, qu'est-ce qu'une femme comme elle pourrait trouver à un gars comme moi ? Un raté. Voilà ce que j'étais. C'était déjà pas bien glorieux à l'époque du lycée où j'étais malgré moi un petit intello coincé, j'avais au moins un avenir tout tracé. Puis je me suis émancipé, grâce à elle... Putain. Et j'ai découvert les joies de faire mes propres choix. C'était pas si mal au début, il faut bien l'avouer, puis sans trop m'en rendre compte j'ai dérapé. Devenant ce que je suis actuellement. Un moins que rien qui fait pleurer ceux qui tentent de s'approcher un peu trop près sans doute.

Certainement que ce punk de Castiel avait toutes ses chances. Il avait réussi lui. Malgré leur séparation, malgré ce qu'il lui avait fait, elle n'avait d'yeux que pour lui. Incapable de s'en détacher ne serait-ce qu'une seconde. Sentant que je m'énervais plus qu'autre chose, je fonçais sous la douche. Le jet brûlant sur ma peau permettait au moins à mon esprit de dévier sur autre chose. Je plaquais la paume de mes mains contre la paroi carrelée de la douche, la tête baissée, quelques mèches trempées tombaient devant mes yeux. Réprimant ma colère, je mordais ma lèvre inférieure au sang. Un léger filet carmin coula. D'un revers de la main, je l'essuyais. Je serais bien resté encore quelques minutes si quelqu'un n'avait pas frappé à ma porte. Enroulant une serviette autour de ma taille, j'allais ouvrir la porte. À peine entré qu'il m'agressait déjà.

-T'es prêt ?

-Presque.

-Grouille, plus vite on le fait, plus vite on se tire.

J'enfilais un pantalon, un t-shirt, chaussures et il ne me restait plus que ma veste. Mon « ami » ne prit même pas la peine de s'asseoir tant il avait envie de partir. Quelque chose dans son attitude trahissait son stress.

-Eh, détends-toi mec, je pars pas avec toi si t'es pas relax.

-Relax ? Tu t'entends parler ? Toi t'as ptet pas peur d'eux, moi c'est pas mon cas, alors fais pas le con.

Pas de chance, c'était vraiment pas le jour pour m'énerver. D'un pas, je me retrouvais face à lui, le tenant par le col et le plaquant contre la porte d'entrée. Il était à peine plus petit que moi, j'enfonçais mon regard qui devait être aussi sombre que mon âme en ce moment.

-T'avises pas de me reparler sur ce ton.

Hochant de la tête, il ne demanda pas son reste. Je le lâchais, enfilais ma veste et c'était l'heure du départ.

-Je te le répète. Tu te détends, je t'emmène pas avec moi dans cet état.

-C'est bon, c'est bon, je suis relax.