Chapitre 6

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[Désolée de cette longue absence ! J'en profite pour vous préciser que le personnage principal s'appelle désormais Maïna, surnommée Mei ! Bonne lecture !]



Alexy avait été d'une aide précieuse. Restant pour la nuit, me préparant le petit déjeuner le matin... Il était de ceux qui se pliaient en quatre pour les personnes qu'il portait dans son coeur. Tandis que j'écarquillais les yeux, étendant les bras au dessus de ma tête, m'étirant de tout mon long dans le lit, une boule de poils vint se frotter contre mon visage. Ronronnant, la minette ne semblait pas trop dépaysée. Pas sauvage pour un sou, je l'attrapais pour la serrer dans mes bras. Je n'avais pas beaucoup dormi, mais ces quelques heures avaient suffi à me redonner mon aplomb naturel. Sur la table de la cuisine, un chocolat chaud et deux tartines de confitures d'abricot m'attendaient.

-T'es vraiment le meilleur des Poupys !

-Tu en doutais encore ?

Mordant à pleine dents dans mes tartines, j'affichais un sourire radieux. La matinée était déjà bien entamée, et Alexy m'expliqua qu'il avait à faire avant les cours. Je l'avais déjà bien trop accaparé, l'embrassant sur la joue, je le remerciais d'être toujours là pour moi. J'étais réellement chanceuse de l'avoir, que ce soit au lycée ou lorsque j'étais au Japon, il ne m'avait jamais laissé, pas une fois.

Je n'avais pas cours avant 15h, il me restait encore pas mal de temps devant moi. Je décidais donc de remettre de l'ordre dans mon appartement et de faire deux-trois courses pour la minette. J'aurais voulu demander à Reese de m'accompagner, mais je me voyais mal lui dire dans quelles circonstances j'avais récupéré Blanche... « Salut Reese, Nath avait l'air de se faire tabasser bien comme il faut, mais j'ai quand même réussi à sauver le chat ! Plutôt cool ? » Ouais... Non... Me résignant à y aller seule, je m'aperçus rapidement que l'animalerie la plus proche n'était pas à côté. Qu'à cela ne tienne, je me rendis sur place en bus et une fois dans le magasin je débutais mes emplettes. Commençant par le nécessaire, je me rendais bien compte que je devenais complètement gaga. Au début tout allait bien, croquettes, litière, bac à litière puis... La petite souris, le laser, le petit jouet avec des lianes, le joli harnais qui allait bien avec ses yeux...

-T'as un chat maintenant ?

Surprise que quelqu'un me surprenne en plein élan de gagatitude, j'en fis tomber la petite balle qui s'alluma avec le choc, roulant vers les pieds de mon interlocuteur. Pas besoin de me retourner pour reconnaître la voix de Castiel.

-Euh, on peut dire ça...

Il ramassa la balle avant de me la tendre. Tentant de l'attraper tant bien que mal, mes doigts frôlèrent les siens. Un contact plus qu'anodin, pour sûr, mais il provoqua comme une décharge électrique qui traversa tout mon corps.

Réprimant au maximum, j'entrepris de prendre la parole avant que mes joues ne tournent au cramoisie.

-Tu viens pour Démon ?

-Ouais, il bouffe uniquement les croquettes de cette boutique !

-Monsieur est bien difficile !

-Comme son maître !

Cette remarque eut le don de me faire sourire. Sans doute le premier que je lui adressais depuis nos retrouvailles. Néanmoins, je ne savais pas vraiment comment relancer la conversation. Une sorte de gêne silencieuse s'installa.

D'un geste peu familier, il passa la main derrière son crâne avant de prétexter qu'il devait y aller. Je crois bien que c'était la première fois que j'apercevais cette facette embarrassée de Castiel. Lui d'un naturel si confiant, je le voyais aujourd'hui baissant les yeux. Il me laissa donc au milieu des laisses et harnais, avec tout mon arsenal dans les bras. Fin prête à accueillir Blanche comme il se devait, je repris la route du retour. Je m'interrogeais à nouveau au sujet de Nath'. J'aurais voulu lui envoyer quelques messages, ou même l'appeler, mais j'avais désormais bien trop peur de le déranger, de lui créer plus de soucis encore. Naïvement, et pour me rassurer, je me disais qu'il gérait, qu'il savait ce qu'il faisait. Mensonge éhonté, car en réalité, tout ce que je voulais c'était qu'il me donne des nouvelles.

Fragments d'âmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant