Vendredi 2 Décembre 1633

132 9 0
                                    


C'étaitma première nuit en Enfer, je m'en souvenais très bien car je fusréveillé en sursaut par un coup de feu. Vu l'endroit dans lequel jeme trouvais, je ne m'étonnai pas plus que ça. Je me préparai etdescendis les marches pour aller au petit déjeuner. Quand j'arrivaià l'entrée de la salle de restauration, une personne que je n'avaisencore jamais vu était au bar en train d'essuyer des verres. Ilavait vraiment l'air de faire ça à contre coeur. Son physique étaitassez... atypique. C'était un chat noir, à l'exception de sonventre et son visage qui étaient blancs. Il avait des yeux jaunes etde longues griffes. Mais ce qui me surpris le plus, c'était salongue queue au bout de laquelle se dresait un éventail de plumes etses grandes ailes rouges. Il portait simplement un petit chapeauhaut-de-forme et un noeud papillon rouge. Il planta son regard dansle mien et prit la parole sans même que j'ai le temps de réagir :

Alors c'est toi que les filles ont kidnappé pour inaugurer leur hôtel de rédemption ? Eh bah ça promet...

En fait, elles ne m'ont pas kidnappé, me risquais-je à dire. J'avais juste besoin d'un endroit où passer quelques nuit et...

C'est donc ça ! me coupa-t-il. Tu es nouveau, et elles en ont profité quoi...

A vrai dire, je n'avais pas trop le choix, lui répondis-je. Je n'ai gardé que le souvenir de mon prénom en arrivant ici.

Tu ne te souviens de rien ? répondit-il, perplexe. C'est étrange... c'est la deuxième fois que ça arrive, et...

Alors ce n'est pas anormal ? lui demandais-je, soulagé.

J'ai dit que c'était la deuxième fois que ça arrive dans toute l'histoire de l'Enfer, grommela-t-il. Si tu m'écoutais jusqu'au bout...

Oh..., fis-je un peu déçu. Et à qui d'autre est-ce arrivé ?

Eh bien, c'est ça le plus inquiétant en fait..., me répondit-il, pensif. Enfin, quand on a toute l'éternité devant soi, on a autre chose à faire que se prendre la tête, alors je te conseille d'oublier ce que je viens de dire.

Plus facile à dire qu'à faire, lui répondis-je, un peu dépité.

Au fait, moi c'est Husk, me dit-il. Au cas où tu te poserais la question...

Enchanté, lui répondis-je. Moi c'est Alastor.

Apeine avions nous fini notre discussion qu'Angel sortit d'une sallede l'arrière du bar chargée de plateau, qui semblait être unecuisine. Charlie arriva par la même porte que moi, le nez plongédans ses papiers. Vaggie arriva la dernière. Elle paraîssaitsoucieuse. Elles s'installèrent à une table avec Husk. QuandCharlie sortit le nez de ses papiers, elle vit que je ne savais pasvraiment comment les aborder. Elle me fit signe de venir m'installeravec eux :

Bonjour, me dit-elle. Comment c'est passer ta première nuit ici ?

Très bien, lui répondis-je. L'endroit est agréable, je n'ai vraiment pas à me plaindre.

Elleme sourit. Je tenta de lui rendre son sourire, même si le miensemblait un peu triste. Après tout, je ne pouvais pas lui dire quej'avais passé une mauvaise nuit, ça l'aurait sans doute déçue,d'autant plus que faire profil bas était sans doute mieux que de sefaire remarquer en Enfer dès mes premiers jours. Et puis, je n'avaismenti qu'à moitié. J'ai beau avoir mal dormi, cet hôtel étaitvraiment apaisant. Je passa mon regard sur chaque personne autour decette table. Tout le monde semblait discuter de tout et de rien, dece qui se passait en ce moment en Enfer. Mon regard s'arrêta surVaggie. Elle était complètement muette comparé aux autres. Il luiarrivait juste de me lancer quelques coups d'oeil soucieux, comme sielle voulait me dire quelque chose, mais qu'elle n'osait pas. Quandle repas fut fini, Angel débarassa, tandis que Husk, toujours avecautant d'enthousiasme, se chargea de faire la vaisselle. En voyantCharlie et Vaggie s'éloigner ensemble, je me suis dis qu'il fallaitque j'en ai le coeur net sur ce que Vaggie semblait cacher. Je prismon courage à deux mains et l'interpela :

Carnet de non-retourOù les histoires vivent. Découvrez maintenant