Tempus II [SNAMIONE]

Chapitre 2

Lorsqu'il entra dans ses appartements, c'était comme s'il ne les avait jamais quittés. La décoration ainsi que les meubles étaient identiques, les elfes de maison avaient visiblement nettoyé les appartements avant son arrivé. Severus se dirigea vers le salon et resta un instant dans le chambranle de la porte fixant le canapé vide, Hermione avait l'habitude de s'asseoir en tailleur sur ce canapé lisant un livre ou étudiant un cours, parfois elle s'endormait et il la couvrait de sa cape. Il détourna les yeux et s'avança vers la fenêtre, son regard s'arrêta brusquement sur quelque chose de noir posée sur le meuble, il s'approcha et prit l'objet entre ses doigts, un faible rictus étira le coin de ses lèvres. Il s'agissait d'un élastique noir, un de ceux qu'Hermione utilisait pour attacher sa chevelure rebelle, Severus ne put se résoudre à détacher son regard de ce petit accessoire. Il se souvenait encore de l'agréable sensation qui l'envahissait lorsque les cheveux indisciplinés de la jeune femme chatouillaient son visage au réveil. D'ailleurs ayant tendance à se lever plus tôt que la Gryffondor, Severus avait pris l'habitude de l'observer quelques instants, elle semblait si paisible et innocente lorsqu'elle dormait, sa main se dirigeait alors vers l'une de ses boucles brunes qu'il passait autour de son index. Merlin et lorsqu'elle les séchait après sa douche, ils avaient tendance à prendre un peu plus de volume. Cette sorcière dégageait un charme dont elle ne s'apercevait même pas.

Le regard du Serpentard se posa soudain sur la bibliothèque juste en face de lui, il se souvenait du jour où Hermione avait tenté de grimper sur les étagères de sa bibliothèque afin d'attraper un livre qu'elle n'arrivait pas à atteindre. Elle avait fini dans ses bras, un rictus étira les lèvres de l'homme à ce souvenir. Merlin, elle était têtue comme une mule, et même s'il ne lui avouerait jamais, il appréciait qu'elle lui tienne tête et il aimait également lorsqu'elle s'énervait, cette sorcière était sublime même énervée. Il n'avait pas oublié la fois où elle avait détruit toutes ses bouteilles de whisky-pur-feu, il avait tellement été surpris par son accès de colère qu'il n'avait pas osé bouger. Non pas qu'il en ait eu peur, il était davantage resté stupéfait et médusé par son audace. Elle n'arrivait que très rarement à ce niveau de colère et lui-même ne l'avait encore jamais vu comme dans cet état. 

Elle était une très grande sorcière, puissante, douée et intelligente. Il l'avait toujours su et il en avait été certain, le jour où il avait appris qu'elle avait utilisé un vieux sortilège pour lui sauver la vie. Merlin seul savait comment elle avait réussi à lancer un tel sortilège, peu de sorcier aurait réussi cela du premier coup. Elle était époustouflante.

Severus sursauta lorsqu'il entendit que l'on grattait à sa fenêtre, il se tourna brusquement vers l'origine du bruit et aperçu un hibou blanc derrière la vitre. Le maître des potions ouvrit la fenêtre et détacha le parchemin de la patte de l'animal qui s'envola aussitôt. Il déplia précautionneusement le parchemin et reconnu l'écriture fine de Minerva. Elle l'attendait dans son bureau.

Il déposa l'élastique ainsi que le parchemin sur le meuble qui se trouvait près de lui et dans un tournoiement de cape, il quitta ses appartements. Le Serpentard traversa les couloirs vides de l'école de sorcellerie, perdu dans ses pensées, il ne savait pas si son retour était une bonne chose ou pas. Peut-être qu'il aurait dû rester chez lui après tout, ni ses collègues, ni ses élèves n'appréciaient sa présence et il ne leur manquait sûrement pas. Pourquoi était-il revenu ? Pour l'amour des potions ? L'enseignement ? De toute manière, aucun de ces imbéciles ne comprenait un traître mot de ce qu'il racontait. Il y en avait une qui, autrefois, était avide de connaissance et qui buvait littéralement ses paroles à chaque cours...

Severus soupira chassant ces pensées de son esprit, il devait penser à autre chose. Le Serpentard prononça le mot de passe et observa la gargouille se reculer pour laisser place à un escalier qu'il emprunta ensuite, il frappa et entra dans le bureau directorial. Minerva n'était pas ici, mais son regard fut directement attiré par le tableau de Dumbledore qui lui souriait. Severus soupira et referma la porte derrière lui, il s'avança de sorte à être face au tableau et plissa les yeux comme s'il cherchait à détecter quelque chose dans le regard du vieux sorcier.