Chapitre 13 : Frissons.

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Musique : Billie Eilish - Ocean Eyes

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Pieds nus, le châtain avançait silencieusement sur la moquette sanglante. Son regard ne pouvait se détacher des yeux sombres du jeune homme qui se tenait toujours assis sur ce tabouret majestueux. Ses pupilles semblaient s'être noircies de haine, non, de vide profond, d'une absence béante et Taehyung se faisait dévorer par ce regard. Il souhaitait désespérément en savoir plus, croquer à pleine dent cette pomme recouverte d'un poison bien plus mortel que celui que l'on avale. Ses iris se retrouvaient étouffées par l'obscurité limpide des siennes.

L'étudiant avait le sentiment de se sentir submergé par des émotions dont il n'arrivait plus à discerner le propriétaire. Les notes du piano se répercutaient encore et encore dans tout son être, elles l'avaient transporté, violemment. Et savoir que ces émotions brutales, sincères et pures provenaient du noiraud l'envoûtait totalement.

Sa peau rapait désagréablement sur le sol pourtant aux premiers abords doux. Lorsqu'il atteignit le piano à queue vernie, ses doigts se posèrent délicatement sur l'objet d'où tant de sentiments avaient jailli, écrit par Jeon. Aucuns mots n'avaient encore été échangés. Et bien que ce silence restait pesant, son écoute était étrangement appréciée par les deux individus.

Taehyung prit place aux côtés du militaire, ses doigts jouant allègrement sur quelques touches blanches et noires de l'instrument. Il n'y avait pas d'harmonie qui liait les sons naissants ni même de sentiments cachés, simplement un mélange d'intrigue et de respect pour son camarade pianiste.

Tu appuies trop lourdement sur les touches. Sois plus délicat et le son sera déjà bien plus net.

La voix de Jungkook avait sonné tel un murmure, un chuchotement emporté par le vent, si faible que Taehyung crut que le son était issu de son imagination.

Et sans en comprendre le sens, le frisson qui le parcouru le fit se délecter de cette douce sensation qui grandissait au creu de son ventre.

Souhaitant aveuglément s'abreuver de ce moment, il délaissa le piano, se tournant vers cet homme à la peau opaline, ses pupilles le dévorant de curiosité.

Tu joues depuis longtemps ? Au piano.

- J'ai commencé étant tout petit. À l'école primaire. Répondit le noiraud, dont l'attention était entièrement tournée vers le châtain.

- J'aime beaucoup. Ta manière de jouer. J'ai l'impression qu'elle est bien plus...vraie. J'ai réellement cru que j'allais étouffer.

- Étouffer ? C'est un compliment ? Rit doucement le pianiste.

- Étouffer par les émotions que tu transmettais. Donc je pense que tu peux considérer cela comme un compliment.

Jungkook ne répondit point. Mais ce que décela Taehyung dans le fond de ses nébuleuses et ce petit sourire fût mille fois plus précieux qu'un simple merci.

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