" Je n'ai jamais voulu devenir ça " - Gwenda

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— C'est amusant, a-t-il rigolé, dans un sens, tous réunis.

Je me suis penchée au-dessus de la trappe. En dessous dans la chambre, Henry lui-même me fixait, dans son propre corps. Il s'était servi de moi pour déterrer sa dépouille et ainsi la récupérer. Derrière lui se trouvaient Jason, blessé au bras, Sarah en larmes, Luis, une corde fantomatique autour des mains, et Leota, qui flottait tristement dans l'air.

Henry faisait encore plus froid dans le dos que lorsqu'il avait possédé mon fils. Il portait les mêmes habits qu'à son habitude, sa cane à la main et son haut de forme toujours sur la tête. Ses yeux rouges, enfoncés dans ses orbites de son crâne parfaitement blanc, étaient effroyables.

J'ai dévalé les meubles pour arriver à sa hauteur.

— Je vous cherchais. Où étiez-vous passée, m'a-t-il demandé, sarcastique. Oh pardon, vous étiez en train de me déterrer et ainsi m'aider à retrouver ma sublime apparence. Loin de moi l'idée que le corps de votre fils n'était pas assez confortable... Il était seulement plus gringalet et ... fragile... "

Il a rigolé avant de reprendre son sang froid.

— Je vais détruire votre monde et votre vie. "

Ces deux phrases m'arrachèrent le cœur. Il n'avait aucune pitié. Aucune.

— Mais... Pourquoi ?

Cette question, si bête était-elle, m'a rendue toute vulnérable aux yeux d'Henry. Aussi bien qu'il s'est rapproché de moi, postant son visage juste devant le mien et a répondu :

— Parce que vous vous êtes interposés entre moi et ma fille et que votre fils est censé me détruire pardi ! Chose, qu'il n'a toujours pas faite. J'attends toujours.

Il a recommencé à rire.

— Rendez-moi mes enfants, ai-je soufflé, la mâchoire fermée.

Il a claqué des doigts et mes deux enfants se sont télétransportés de derrière lui, jusqu'à devant moi. Luis lui, fixait toujours le sol, sans pouvoir faire quoi que ce soit à cause de ses mains ligotées.

— Maman... Je t'aime, a chuchoté Sarah.

Henry a agité sa main vers le haut, pour faire flotter en l'air ma pauvre fille.

— Oh, a-t-il fait, je ne vous ai pas dit ! Leota m'a légué ses pouvoirs !

J'ai regardé la pauvre voyante, toujours en train de voler. J'ai lu sur ses lèvres " pardon ".

Henry a répété le geste de la main, faisant tournoyer Sarah, qui se métamorphosa en boule de cristal, comme Mme. Leota. Je l'ai rattrapée avant qu'elle ne s'écrase au sol, lâchant le miroir qui s'est explosé par terre. Une lueur blanche s'est enfuie pour se réfugier dans un coin de la pièce.

Voir la tête de ma fille, si belle, dans une boule, sans pouvoir la rassurer, lui passer les doigts dans les cheveux me détruisait. D'ailleurs ceux-ci avaient changé de couleur. Ils étaient à présent violets et roses à la place de ses magnifiques bouclettes blondes. Je ne pouvais plus lu effleurer la joue ou lui pincer le nez, signes d'affection qu'elle adorait.

Je pleurais toutes les larmes de mon corps. Henry m'avait arraché l'une des personnes que j'aimais le plus au monde. Je me suis retournée vers lui, folle de haine et de dégoût.

— Je vais vous tuer Henry Ravenswood !

— Ma chère... Je suis déjà mort, a-t-il éclaté de rire.

Il fallait que j'applique ce que j'avais lu dans le grimoire pour le faire disparaitre à jamais. Mais comment ? Je ne savais pas ce qui le retenait ici, quelle peur, quelle émotion, quelle question... Puis m'est revenu le paragraphe du texte disant qu'il avait peur de devenir mauvais. Et c'est ce qu'il est devenu. Il avait peur de lui.

Je me suis précipitée vers Henry, prête à tout pour lui faire du mal. Mais, une force invisible - la même qui avait entrainé Mme. Evers - m'a tirée en arrière, ce qui m'a fait tomber. J'ai essayé de ramasser un morceau de miroir pour qu'il puisse se fixer yeux dans les yeux avec son reflet, mais il m'a projeté contre le mur, cognant ma tête si fort que j'en ai eu le tournis.

Je me débâtais, mais rien n'y faisait. Je n'allais pas arriver à tuer Henry. J'allais mourir dans cet horrible manoir, à côté de ma fille et de mon fils. Henry a ouvert la fenêtre et a fait flotter ma fille au-dessus du vide.

— C'est bon ? Comptez-vous vous calmer à présent, a-t-il dit sèchement.

Jason l'a rattrapé et la calée entre deux valises. Puis il s'est relevé. Il était là, debout, devant la fenêtre ouverte, un morceau de verre dans le poing, attendant qu'Henry se retourne.

— Eh, l'a-t-il appelé.

Henry a tourné ses horribles yeux lentement vers Jason. Il avait l'air surpris.

— Je vais en finir avec toi aussi, a-t-il rugi.

Henry fonçait vers mon fils, et l'a poussé en arrière. Mais lui, avait tendu le morceau de glace et Henry y a vu son visage assez longtemps à l'intérieur. Il est resté pétrifié.

— Je n'ai jamais voulu devenir ça, a-t-il conclu.

Il a disparu dans une fumée blanche. Mon fils avait tué Henry Ravenswood. Je ne savais pas comment il avait su pour le miroir, mais après tout, c'était le descendant.

Mais, il n'était plus dans la pièce. J'ai couru me pencher à fenêtre où il était tombé.

Mon fils n'avait pas eu la même chance que moi... Il n'était pas atterri dans l'arbre mort.

J'ai hurlé de douleur. Un hurlement qui s'est fait entendre dans tout Thunder Mesa, lorsque j'ai vu son corps, gisant dans son sang, écrasé sur le toit du porche du manoir.

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Phantom Manor's Tales : Dans Ton Ombre Pour Toujours...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant