L'héritière de la lune, Tome 1 : le conte des deux sorcières

Chapitre 16 (partie 2)

Andreea avait dîné avec Kristen, ainsi que Thimoty et Nicolas. Elle n'avait pas revu Caalum de la journée, et quand, elle était partie se coucher quelques heures après avoir mangé, il n'avait pas répondu à son sms. 

Elle s'était réveillée au alentour de dix heures, car sa louve s'était soudain mise à s'exciter. Elle avait repris le contrôle de la bête juste à temps, car, quand elle avait ouvert les yeux, le monde lui apparut en noir et blanc. Suivant son instinct, elle s'était levée de son lit, prenant garde à éviter les cartons qu'elle avait prévu de vider dans l'après-midi, et sortit sur son balcon.

Elle sentit l'odeur teinté de musc de son âme-sœur, avant de le voir. Le haut de sa tête blonde, dépassait du pied du balcon, contre lequel il était assit, un dossier semblable à celui d'hier dans les mains. Elle inspira une rasade d'air frais, et sauta par dessus la balustrade pour le rejoindre. 

- Coucou, chantonna-t-elle en s'asseyant à ses côtés.

Il releva les yeux de son dossier, et lui offrit un sourire éclatant.

- Bonjour, souffla-t-il avant de déposer un baiser rapide, mais brûlant, sur les lèvres de la louve. 

Les lèvres étirées à leur maximum, elle le regarda se redresser, et sortir, de sous le dossier qu'il feuilletait, une pochette en carton. Caalum l'ouvrit, et en sortit une feuille de papier. 

- Tiens, lui dit-il en lui tendant. C'est ton emploi du temps. 

Andreea détailla le tableau mensuel sous ses yeux, dont les cadres définis par journée et par heure, étaient de couleur différentes en fonction des activités. 

- Il commence aujourd'hui, commenta-t-il, tandis que la louve le lisait attentivement. D'habitude il n'est pas aussi rempli, mais, avec notre petite escape de jeudi, mon père s'est fait un plaisir de rajouter quelques corvées. 

Andreea ricana devant la moue contrite du blond, elle détailla son visage, et remarqua, dans l'éclat habituel de son regard, une touche d'inquiétude. 

- Tout va bien ? demanda-t-elle.

Caalum releva ses yeux bleu de l'emploi du temps pour le plonger dans le brun du sien.

- Oui, souffla-t-il, peu convaincant, je suis un peu fatigué, c'est tout. 

Andreea s'empêcha de répliquer, quand elle perçut une forte nervosité et une crainte inhabituelle dans son aura.

"Il me le dira lorsqu'il en aura besoin", se convainc-t-elle. Et elle posa sa main sur sa sienne, qu'elle serra pour lui faire comprendre ses pensées. 

- Mal-grès tout, j'ai réussi à le faire coïncider avec le mien, reprit-t-il finalement, la semaine, ça a été un peu compliqué, sachant que l'on a pas les mêmes emploi du temps au lycée, mais, le week-end, sourit-il, tu ne pourras pas te débarrasser de moi.

La même expression se peint en réponse sur le visage d'Andreea, et, elle se pencha pour l'embrasser tendrement. 

- Tant mieux, souffla-t-elle, lorsqu'elle sépara sa bouche de la sienne.

Sous les quelques regards amusés ou émus des quelques loups sur la plaines, les deux loups se redressèrent.

- Qu'avons-nous aujourd'hui ? demanda Andreea, en se replongeant dans la contemplation du papier qu'elle tenait dans sa main. 

- Ou....fredonna Caalum, aujourd'hui, notre punition commence. Cette après-midi, c'est garderie.

La louve rit face à l'expression burulesque du blond.

- T'abuses, j'en suis sûre, répliqua-t-elle. C'est pas un petit groupe de louveteaux, qui vont venir à bout d'un grand et fort Alpha comme toi...se moqua-t-elle

Caalum laissa apparaître un demi-sourire mesquin, et mordilla sa lèvre inférieure.

- Plaisante autant que tu veux, insista-t-il, personne, et je ne dis bien personne, ne prend de plaisir, à part Nicolas, souffla-t-il, à garder les louveteaux, tu peux me croire. 

- Il ne peuvent pas être si terrible, railla la louve, et pourquoi Nicolas ?

Caalum haussa les épaules, prêt à laisser Andreea découvrir par elle-même, l'intensité de cette expérience.

- Ecoute, tu verras bien, répondit-il finalement. Quand à Nicolas, il a eu une seule fois, la mission de surveiller les louvetaux, et ça a été la dernière. 

- Pourquoi ? Arrête de faire durer le suspense ! s'écria la louve, plus que curieuse et impatiente. 

- Je crois que c'est impossible, d'expliquer réellement ce qu'il s'est passé, avoua-t-il le ton bas, en se penchant près d'Andreea, mais pour te peindre un tableau, c'est comme laisser Loki et les minions, dans une pièce remplie d'explosif, de peinture, et d'armes en tout genre. 

La louve éclata de rire. L'agitation attira l'attention de quelques loups, qui observèrent la jeune fille se tordent en deux, les bras enroulé autour de sa taille.

Caalum attendit patiemment, le regard pétillant de malice, et le sourire éclatant, que son âme sœur se soit calmée, pour se relever, et lui tendre la main.

Andreea, qui s'arrêta enfin de s'esclaffer, se leva à son tour, en soupirant d'aise.

- J'aurais voulu voir ça, avoua-t-elle à bout de souffle. 

- Tu es bien la seule, rétorqua Caalum, il m'a fallut presque un mois pour m'en remettre, et encore plus longtemps aux parents.

- Tu ne comptes vraiment pas me donner de détails ? insista-t-elle d'une voix rendue aiguë par l'excitation.

- Non, répondit le blond d'un ton théâtrale, cet épisode me hante toujours. 

Elle le bouscula affectueusement, et Caalum lui sourit. Il passa ses bras autour de sa taille pour l'attirer à lui, et l'embrassa sans attendre. 

La louve gémit de satisfaction, ses lèvres ne cessaient de demander les caresses de celles de son âme-sœur, et son corps, son toucher. Elles passa ses mains dans ses boucles dorées, et, laissant sa langue passer la frontières de ses dents, elle approfondit son baiser. Les mains du loup parcoururent son dos avec une lenteur calculée,  et Andreea lui répondit en laissant sa main glisser de ses cheveux, jusqu'à ses fesses, qu'elle pinça.

Caalum laissa échapper un cri surpris, et la louve, sans pouvoir s'en empêcher, ricana contre ses lèvres, dont elle se détacha lourdement. 

- Je te laisse dix secondes d'avance, murmura-t-il contre son oreille. 

Les yeux écarquillés d'une exaltation et d'une surprise mêlée, inspira brusquement en se détachant de l'étreinte du loup. 

Elle croisa un regard doré, lourd de désir et d'amusement, qui la détallait sans la lâcher des yeux.

- Tu es sérieux ? répliqua-t-elle.

Le loup pencha la tête se côté, sans répondre à sa question.

- Neuf, murmura-t-il, huit....

La louve ne perdit pas une seconde de plus, et s'enfuit dans les bois.